Hebdo du mardi

« Ici même les mémés aiment la castagne », chantait Claude Nougaro dans « Toulouse ». On l'a vérifié lors de la réunion publique portant sur le projet Toulouse EuroSudOuest et le futur pôle d'échanges multimodal de Toulouse Matabiau attire la grande foule, le 13 mars au 6^e étage des Espaces Vanel, surplombant la Ville rose. 400 personnes environ se pressent pour découvrir ce projet d'aménagement urbain ambitieux (cf Décryptage, ci-contre), et poser des questions. Problème : une trentaine d'activistes d'extrême-gauche se glissent dans l'assistance... et se mettent à hurler (« Le fric, toujours le fric », « Laissez-le parler, laissez-le parler »...) et à taper des mains, tout en restant assis. Les interventions se poursuivent (SNCF, Joan Busquets, Jean-Luc Moudenc...) mais sont rendues inaudibles. « Difficile de faire intervenir la police (présente en nombre à l'entrée de la salle, NDLR). D'une part pour les conséquences en termes d'images, d'autre part parce que ces activistes connaissent très bien les limites à ne pas dépasser. Y avait-il trouble à l'ordre public ? C'est difficile à déterminer », glisse-t-on chez Europolia, le lendemain au Mipim à Cannes. Un autre acteur regrette cette « contestation sans demande », qui a pris en otage la salle. « Les opposants plus modérés, qui avaient des arguments précis à exposer et qui n'ont pu s'exprimer, se sont même plaints auprès de Toulouse Métropole pendant que les jeunes criaient ! »

L'épisode neigeux à Montpellier, les 28 février et 1^er mars, a eu un effet vertueux inattendu. Coincés dans leurs locaux de Celleneuve (Montpellier), une vingtaine d'agents de la direction départementale de la cohésion sociale ont dormi sur place, dans des conditions de fortune - à même le sol, assis sur leur chaise de bureaux... Faute de nourriture, des volontaires ont cheminé dans la neige jusqu'à un supermarché situé à environ 1 km pour faire les courses pour tout le monde. « On a essayé de trouver des solutions ensemble, on a organisé des jeux pour passer la soirée, témoigne une naufragée. C'était Koh Lanta ! Les gens qui ne s'entendent pas se sont découverts sous un autre jour. Et nous étions tous, chefs et agents, sur un pied d'égalité. Cette expérience vaut tous les séminaires de cohésion ! Nous avons d'ailleurs demandé de renouveler l'expérience l'an prochain... avec ou sans neige. »

Sept étudiants du nouveau mastère spécialisé « Startup et intrapreneuriat » (Toulouse Business School), lancé en janvier, cohabitent cette semaine, du 20 au 25 mars, dans un pavillon de Rabastens (81). « Nous vivrons tous ensemble pendant ces quelques jours, précise Guillaume Cerquant, conseiller en start-up chez Ekito, l'accélérateur toulousain qui les accompagne. Les créateurs d’entreprise n’auront pas à s’occuper de la logistique. Ils n’auront qu’une seule chose à faire : travailler sur leurs projets. Et quand nous rencontrerons des blocages, nous utiliserons notre arme secrète : l’apéro ! » Tristan Laffontas, dirigeant de la start-up MoiChef, présentera aux startuppeurs son parcours et ses bonnes pratiques.

Les dirigeants de l’aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB) et d’Hop ! Air France fustigent la campagne de lobbying menée par les élus régionaux en faveur de la future LGV Bordeaux–Toulouse, qualifiée de « concurrence déloyale ». « Comment une entreprise cotée en bourse telle que la nôtre peut faire face à une entreprise publique telle que la SNCF qui peut investir et s'endetter sans limite ? », s'agace Hélène Abraham, directrice commerciale, marketing et produits d’Hop ! Air France, en déplacement à Toulouse le 13 mars. « Nous sommes estomaqués par le matraquage médiatique engagée autour de ce projet », commente Jean-Michel Vernhes, président du directoire d’ATB. « Nous défendons notre navette Toulouse–Paris (650 000 passagers transportés en 2017, NDLR). On surveille de près le dossier LGV », appuie Jean-Jacques Labadie, directeur régional Occitanie d’Air France–KLM.