Hebdo du mardi

En coulisse

Gestion du Corum, Zénith, Arena et Parc Expo de Montpellier : un privé regrette un " choix politique "

Juridiquement, rien à redire. À Montpellier, deux SPL (sociétés publiques locales) sont soit créée (Occitanie Events), soit à venir (côté Montpellier Métropole). Objectif : gérer, côté Occitanie Events, l’Arena Sud de France et le Parc expo (Pérols), et, côté SPL de Montpellier Métropole, le Corum et le Zénith Sud. Pour faire simple, chacune des deux collectivités reprend la main sur les équipements lui appartenant.
Réaction d’un acteur privé du secteur : « Les SPL, des outils 100 % public, permettent aux collectivités d'éviter de lancer un appel à concurrence. C’est une décision politique de choix de gestion. Quand on est un opérateur privé, qui a développé des compétences, cela peut interpeller. On ne gère pas l’événementiel comme on gère un conseil métropolitain ou un conseil régional. À travers les SPL, la tentation peut être forte par ailleurs, pour les collectivités, d’accompagner les événements qui s’y déroulent. Ce qui peut participer à alourdir les finances publiques. Alors que lorsque c’est un opérateur privé qui gère des outils de cette dimension, l’accompagnement des collectivités, vous ne le voyez pas trop. »
Cet observateur pointe également une concurrence possible, à venir, entre les deux SPL. « Deux SPL distinctes, c’est un montage surprenant. Nous sommes aujourd’hui, en France, dans une logique où les grandes destinations tendent à mutualiser la gestion de leurs infrastructures, pour plus d’attractivité et d’efficacité commerciale. À Montpellier, on assiste au phénomène inverse. Il va s’installer entre les deux SPL une concurrence sur un même territoire. On est dans de la politique, et pas dans de l’opérationnel d’entreprise. »

Freins

« Si le projet Shopping Promenade de l'opérateur Frey, à Pérols, était commercialisé à 100 %, les travaux auraient sans doute déjà commencé, malgré les recours », indique un observateur économique montpelliérain. D'après cette source, le projet (100 000 m2, dont 61 000 m2 de surfaces de vente) pourrait être revu à la baisse. « C'est un projet qualitatif au départ, mais qui prend place au sein d’une vaste opération de recomposition urbaine, avec des acteurs publics impliqués. Il est prévu un transfert d’activités commerciales lié à des schémas publics d’urbanisation, vers un projet totalement privé. C'est forcément très complexe. » Autre frein : le montant des loyers projetés dans le futur édifice. « Le ratio est de un à quatre entre les 'boîtes à chaussures' actuelles et le futur site », poursuit cette source.

Cambacérès

La Serm (société d'équipement de la région de Montpellier, DG : Christophe Pérez) étudie les offres de six groupements (promoteurs-investisseurs-architectes-commercialisateurs) pour l'édification d'un ou plusieurs immeubles de bureaux, dans le quartier Cambacérès (gare TGV). Surface projetée : environ 24 000 m2, « soit une surface proche de celle de l'@7 Center », apprend-on de source proche. L'idée est de constituer « un fronton urbain le long des voies ferrées ». Particularité de la consultation, d'après cette source : la Serm aurait demandé aux candidats les noms de leurs prospects utilisateurs (futurs occupants des lieux). 

Amazon

Lors d'une table ronde organisée le 30 novembre dans les locaux de la CPME 31 (président : Samuel Cette) en présence du secrétaire d'État chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, plusieurs chefs d'entreprise pointent les pratiques, selon eux abusives, du géant américain Amazon (e-commerce et services informatiques). Jean-Christophe Agobert, co-fondateur de Bleu Jour (Toulouse), estime à 30 %, la part des ventes générées par la commercialisation de son produit phare, l’ordinateur personnel Kubb. « Mais nous risquons de ne plus être référencés l’an prochain si nous n'acceptons pas les conditions générales de vente 2019. Celles-ci imposent des remises arrière sans réelle contrepartie allant jusqu'à 30 % de nos ventes. Et les différents frais facturés par Amazon atteignent déjà à eux seuls plus de 13 % du volume d'affaires. » Autre point noir : l'absence d'interlocuteur dédié ou de numéro de téléphone accessibles en cas de litige.

Com’

Distribution de magazines à la sortie du métro, affiches dans les rues de Toulouse, campagne web… : depuis quelques semaines, le Conseil départemental de la Haute-Garonne (CD 31) met le paquet sur des actions de communication qui insistent on ne peut plus clairement sur la dimension économique - « Le Département engagé aux côtés des acteurs économiques ». Une compétence pourtant exercée à présent par la Région Occitanie et Toulouse Métropole. La campagne intervient alors que Toulouse Métropole pousse pour une fusion, sur son périmètre, avec le CD 31. « Demandez à des Toulousains qui est l'élu dans son canton. Presque personne ne pourra répondre », résume Jean-Luc Moudenc, président LR de Toulouse Métropole, le 26 novembre en marge des Assises du développement économique de Toulouse Métropole. Pour le CD 31, contacté par La Lettre M, l'opération de communication ne serait pourtant « pas en lien avec l'actualité sur la métropolisation ». Elle s'inscrirait « dans le plan annuel de promotion de ses actions, défini en début d’année », indique le Département. Sollicité à propos du montant du budget investi dans cette campagne, le CD 31 ne l'a pas encore communiqué.

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