La Lettre M

Toulouse Métropole : surchauffe budgétaire ?

Les faits: 

Le 12 avril, en conseil mé­tro­po­li­tain, Jo­seph Carles, maire PRG de Bla­gnac et pré­sident de la com­mis­sion fi­nances de Tou­louse Mé­tro­pole, a jeté un pavé dans la mare en dé­non­çant l’em­bal­le­ment des dé­penses d’in­ves­tis­se­ment de la col­lec­ti­vité pré­si­dée par Jean-Luc Mou­denc (LR). Avec, en fi­li­grane, le risque d’une nou­velle aug­men­ta­tion d’im­pôts, après celle de 15 % (Ville et Mé­tro­pole) dé­ci­dée en 2015.

L'ana­lyse: 

« Si j’ai tiré la son­nette d’alarme, c’est parce qu’il y a un risque de dé­pas­se­ment des dé­penses d’in­ves­tis­se­ment de l’ordre de 300 à 500 M€ d’ici à la fin du man­dat », ex­plique Jo­seph Carles à La Lettre M. La pro­gram­ma­tion plu­ri­an­nuelle des in­ves­tis­se­ments (PPI), votée en 2015 par la col­lec­ti­vité, pré­voyait une en­ve­loppe glo­bale d’1,5 Md€ au cours du man­dat. « Ce sera plu­tôt 1,8 à 2 Md€ », cal­cule Jo­seph Carles qui, s’il ne « conteste pas la per­ti­nence des pro­jets » votés (3e ligne de métro, contri­bu­tion à la LGV Bor­deaux-Tou­louse, construc­tion d'un nou­veau parc des ex­po­si­tions, ré­amé­na­ge­ment du quar­tier Ma­ta­biau et des al­lées Jean Jau­rès, tra­vaux d'adap­ta­tion de la ligne A du métro...), craint que ce dé­pas­se­ment ne vienne « obé­rer une par­tie des ca­pa­ci­tés d’in­ves­tis­se­ment du man­dat futur (à par­tir de 2020, NDLR) ». Au risque de contraindre la col­lec­ti­vité à pro­cé­der à une nou­velle hausse d’im­pôts ? « En tout cas, il y aura for­cé­ment des consé­quences », es­time l’élu, qui sou­haite que soit « af­finé » le choix des in­ves­tis­se­ments fu­turs. « Des éco­no­mies ne se­raient-elles pas en­vi­sa­geables sur la voi­rie ?, s’in­ter­roge-t-il. De même, le fi­nan­ce­ment de la LGV est-il vrai­ment une prio­rité ? Il va fal­loir rendre des ar­bi­trages. »
Sacha Briand, vice-pré­sident LR de Tou­louse Mé­tro­pole, ne nie pas la né­ces­sité de « mettre à jour la PPI (pro­gram­ma­tion plu­ri­an­nuelle d'in­ves­tis­se­ment) au re­gard des évo­lu­tions en­re­gis­trées ». Une nou­velle ver­sion du do­cu­ment de­vrait d’ailleurs être pré­sen­tée en juin. « Lorsque la PPI a été éla­bo­rée, nous sa­vions que n’avions pas en main tous les élé­ments concer­nant les grands pro­jets comme Teso (Tou­louse Eu­ro­Su­dOuest, NDLR), le Pex (parc des ex­po­si­tions de Tou­louse, NDLR) et la LGV, ar­gu­mente l’élu. Ce n’est donc pas une sur­prise. Il y aura, sur l’en­ve­loppe 'Grands pro­jets', un be­soin de fi­nan­ce­ment com­plé­men­taire de l’ordre de 200 M€. Par ailleurs, de­puis 2015, un cer­tains nombre de com­pé­tences ont été trans­fé­rées des Dé­par­te­ments à la Mé­tro­pole. Avec pour consé­quence mé­ca­nique le trans­fert de dé­penses d’in­ves­tis­se­ment, sur la voi­rie no­tam­ment. Cela re­pré­sente en­vi­ron 80 M€ de dé­pas­se­ment. Mais ces dé­penses fe­ront l’ob­jet d’une com­pen­sa­tion. » Ainsi, as­sure Sacha Briand, cer­taines des dé­penses sup­plé­men­taires in­tro­duites dans la nou­velle PPI « se­ront fi­nan­cées par ces trans­ferts ». Quant au risque d’une fu­ture aug­men­ta­tion des im­pôts, l’élu as­sure qu’il « n’est pas mé­ca­nique : ces dé­penses sup­plé­men­taires peuvent être ab­sor­bées sans hausse d’im­pôt ».

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