La Lettre M

Alcis Groupe : dix ans de diversification

Les faits: 

« At­ten­tion, ne pas tou­cher aux Lego ». Il y a dix ans seule­ment, cet aver­tis­se­ment fi­gu­rait en­core sur les murs d’Al­cis Groupe (siège à Balma - 31). « À cette époque, le siège so­cial de l’en­tre­prise, créée en 1988, se si­tuait tou­jours dans le ga­rage de la mai­son de mes pa­rents », se sou­vient en sou­riant Sté­phane Mar­con, co­gé­rant. Quand lui et son frère Fa­brice dé­cident, en 2008, de quit­ter l’en­sei­gne­ment pour re­prendre l’en­tre­prise fa­mi­liale – à l’ori­gine spé­cia­li­sée dans le trans­port de per­sonnes à mo­bi­lité ré­duite -, celle-ci em­ploie une cen­taine de per­sonnes et réa­lise moins de 3 M€ de chiffre d’af­faires. Dix ans plus tard, le groupe édite 850 bul­le­tins de paie chaque mois (450 ETP) et son chiffre d’af­faires a at­teint 24 M€ l’an der­nier. 

L'ana­lyse: 

« Notre ac­ti­vité his­to­rique re­pré­sente tou­jours 10 M€ de chiffre d’af­faires et s’exerce sur toute l’Oc­ci­ta­nie, mais aussi à Bor­deaux, en Nor­man­die…, pour le compte de conseils dé­par­te­men­taux ou de struc­tures pri­vées, types IME, Asei, Ada­pei… », sou­ligne Sté­phane Mar­con. À cette ac­ti­vité est venue s’ajou­ter, en 2004, celle du trans­port ur­bain. « Avec la mise en ser­vice de la ligne A du métro à Tou­louse, Tis­séo a sou­haité dé­ve­lop­per le trans­port à la de­mande (TAD) sur les zones de Flou­rens et Balma. D’autres lignes ont en­suite été ou­vertes à Ra­mon­ville Saint-Agne, Co­lo­miers, Beau­zelle…, que Tis­séo nous a confiées. Cette ac­ti­vité a grossi jus­qu’à re­pré­sen­ter plus de 50 % de notre chiffre d’af­faires. Cette dé­pen­dance de­ve­nant dan­ge­reuse, nous avons cher­ché à nous di­ver­si­fier. »
200 au­to­cars
Tan­dis que le pé­ri­mètre de l’ac­ti­vité de trans­port de per­sonnes à mo­bi­lité ré­duite s’élar­git pro­gres­si­ve­ment, une 3e branche voit le jour, avec l’achat d’au­to­cars pour ré­pondre, en 2010, à un appel d’offres du Dé­par­te­ment de la Haute-Ga­ronne re­la­tif à son ré­seau de trans­port Arc-en-Ciel. « Le trans­port sco­laire est venu s’ajou­ter en 2009 en Haute-Ga­ronne et en 2015 dans le Tarn, année où nous avons ra­cheté un au­to­ca­riste en li­qui­da­tion (JLC Tou­risme, 35 sa­la­riés sur 40 re­pris, à Saint-Juéry – 81, NDLR). Le trans­port en au­to­car re­pré­sente au­jour­d’hui 8 M€ de chiffre d’af­faires pour le groupe, 200 sa­la­riés et au­tant de vé­hi­cules qui cir­culent dans le Tarn et la Haute-Ga­ronne », in­dique Sté­phane Mar­con. Si le groupe ne cache pas avoir des vues sur l’Hé­rault et le Gers, il veut « res­ter un ac­teur local en Oc­ci­ta­nie », in­siste-t-il. Il s’est d’ailleurs in­vesti dans le nou­veau Geiq (grou­pe­ment d’em­ployeurs pour l’in­ser­tion et la qua­li­fi­ca­tion) Trans­ports Oc­ci­ta­nie, pour ten­ter de pal­lier ses dif­fi­cul­tés de re­cru­te­ment : « Sur l’an­née 2018, nous au­rons re­cruté une cen­taine de per­sonnes au total. Mais les mé­tiers de conduc­teur d’au­to­car et de mé­ca­ni­cien sont par­ti­cu­liè­re­ment en ten­sion», dé­plore Sté­phane Mar­con, éga­le­ment vice-pré­sident du clus­ter Trans Ten.
Autre ac­tua­lité d’Al­cis Groupe : le dé­mé­na­ge­ment de son siège so­cial de Flou­rens vers Balma. « Nous avons in­vesti près de 2 M€ dans l’ac­qui­si­tion de nos lo­caux (en­vi­ron 2 500 m2, si­tués route de Castres, NDLR) et leur amé­na­ge­ment, qui se fait pro­gres­si­ve­ment pour s’ache­ver à la fin de cette année, pré­cise Sté­phane Mar­con. Notre prio­rité va main­te­nant être de struc­tu­rer le groupe, pour dé­ga­ger des marges plus im­por­tantes, même si nos ré­sul­tats sont po­si­tifs sur l’en­semble du groupe. »

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