Syntec Numérique anticipe une croissance du secteur de 3 % en Occitanie
Syntec Numérique, syndicat professionnel des entreprises de services du numérique, des éditeurs de logiciels et des sociétés de conseil en technologies, organise le 28/4 une conférence régionale à Blagnac. L’occasion pour Laurent Gérin, délégué régional Occitanie (qui rassemble plus de 200 adhérents), de revenir pour La Lettre M sur l’évolution du secteur. Une filière régionale portée l’an dernier par une « croissance comprise entre 2,5 et 3 % » et qui devrait enregistrer cette année une nouvelle tendance haussière, à « plus de 3 % ». Avec un point noir, cependant, pour Laurent Gérin : les « difficultés de recrutement » liées à « un manque de communication politique sur le secteur ». « On ne parle pas assez de l’industrie du numérique », estime-t-il.
À quoi ressemble aujourd’hui le secteur du numérique en Occitanie ?
Un peu à l’image de ce qui existe à l’échelle nationale, le tissu local se compose à 90 % de PME et d’ETI. En revanche, côté chiffre d’affaires, ces entreprises ne représentent que 20 % de la création de valeur. Ce sont plutôt les grands groupes qui tirent l’activité. Notre région abrite par ailleurs un important tissu de start-up, avec un dynamisme particulièrement fort dans l’internet des objets, la cybersécurité et l’informatique embarquée en ex-Midi-Pyrénées et dans les médias et les jeux vidéo en ex-Languedoc-Roussillon. On note par ailleurs que le secteur bancaire est relativement peu représenté parmi les clients des entreprises régionales du numérique. Elles travaillent plutôt avec des collectivités, des industriels et des énergéticiens.
Que bilan tirez-vous de l’année 2016 en Occitanie ?
C’est une bonne année, avec une croissance, tout comme au niveau national, comprise entre 2,5 et 3 %. Ce dynamisme est porté par le marché de la transformation digitale, et ce dans tous les secteurs d’activités. À Toulouse, on avait beaucoup parlé l’an dernier d’une possible baisse de charge dans l’ingénierie aéronautique, mais elle a finalement été moins importante que prévu. La peur est désormais écartée. Les acteurs se sont tournés davantage vers la transformation digitale et la maintenance.
Et sur le front de l’emploi ?
Notre secteur crée de l’emploi, y compris en Occitanie. Notre problème viendrait plutôt de la pénurie de main d’œuvre ! Notamment dans les métiers du big data, de la cybersécurité, de l’internet des objets et du développement web. Notre filière souffre en effet d’un manque d’attractivité. Les formations existent, y compris dans notre région, mais elles peinent à recruter. Ce phénomène est lié, à mon sens, à un manque de communication politique. On ne parle pas assez de l’industrie du numérique.
Quelles sont les perspectives pour les mois à venir dans la région ?
Elles sont bonnes, avec une croissance qui devrait se porter cette année à plus de 3 % dans notre région. Avec des créations d’emplois en perspectives, dans les grands groupes, mais aussi au sein des start-up, qui attirent davantage les jeunes et ont par conséquent plus de facilité à recruter.
