La Lettre M

Métropolisation : les villes moyennes réagissent

Les faits: 

La Fédération française du bâtiment (FFB) organisait, le 14 mars à Carcassonne, une conférence sur : « l'Aude face à la métropolisation : frein ou accélérateur de son développement ? ». Grand témoin : Benoît Apparu, maire de Châlons-en-Champagne, ancien ministre du logement et président du directoire d’IN’LI (filiale d’Action Logement pour le logement intermédiaire).

 

 

 

L'analyse: 

Avec la loi NoTRe, la métropolisation (concentration de populations, d'activités, de valeur dans des ensembles urbains de grande taille) fait un bond en avant. Le statut de métropoles de Toulouse et Montpellier leur confère des compétences qui participent à concentrer l’activité économique et la population. « Résultat, les fractures territoriales grandissent », déclare André Tiquet, président de la FFB de l’Aude. «C’est une blague de dire que le rayonnement d’une métropole s’étend sur 80 km. Strasbourg ne rayonne pas sur Chalon !, explique Benoît Apparu, maire de Châlons-en-Champagne qui vit l’aspiration de Strasbourg et de Paris. L’atlas créé par la FFB (données population, logement, taux de vacance, emploi, taux de chômage) montre la situation difficile des villes de l’Aude face aux métropoles qui s’appuient sur leur TGV et universités, absents du département. « La Région Occitanie fait un important lobbying en faveur des LGV vers Perpignan et Toulouse», confirme Sébastien Pla, le conseiller régional. « L’Aude a toutefois l’avantage d’être positionné entre les deux métropoles et sur un axe nord-sud. Je reste optimiste », rétorque Bruno Dumas, président de la FFB Occitanie. « Le temps des villes moyennes est arrivé», déclare Régis Banquet, président de Carcassonne Agglo, qui mise sur une qualité de vie, des infrastructures et des services au niveau de ceux des métropoles (fibre optique, aéroport, offre culturelle, services à la population). « Il faut créer de la discrimination et être disruptif pour générer de l’attractivité. À Châlon, nous avons doublé les investissements pour les filières économiques et réduit notre fonctionnement », complète Benoît Apparu. Selon Sophie Garcia, présidente du Medef Occitanie, « les villes moyennes peuvent répondre aux attentes des jeunes et des seniors qui privilégient la qualité de vie, à condition d’avoir des services, des cinémas, des crèches... Les entreprises subissent le coût des métropoles et toutes n’ont pas besoin d’un aéroport à 5 minutes ». Des outils existent pour soutenir les territoires. « L’agglo et la ville de Narbonne, et depuis peu Carcassonne Agglo, s’appuient sur la sem Alénis, souligne Didier Aldebert, président de la fédération des EPL Occitanie et président d’Alénis. Didier Mouly, maire de Narbonne, prône « une seule sem pour un développement équilibré du territoire. » La Région Occitanie, qui aspire aussi à un équilibre du territoire, met en place les contrats territoriaux, les opérations Bourg centre... pour accompagner les collectivités.

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