Fil infos

Haute-Garonne
|
Transports - Logistique
| 18/12/2015

Métro : Toulouse Aerospace Express a son itinéraire de référence et file vers le débat public

Un projet de 3ème ligne de métro de 21 km irriguant l’ouest, le nord et l’est de la métropole toulousaine, sans entrer dans l’hypercentre, desservant 48 % des emplois de l’agglomération, prévue pour 2024, coûtant 1,72 Md€ et devant accueillir 200 000 voyageurs/jour : le tracé de référence du projet TAE (Toulouse Aerospace Express) a été présenté vendredi matin par Jean-Michel Lattes, président de SMTC Tisséo et Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole et maire de Toulouse, lors d’un comité syndical extraordinaire de Tisséo. Les coûts estimatifs se basent sur un coût au kilomètre compris entre 80 et 90 M€, « conforme aux estimations en matière de projets métro », indique SMTC Tisséo.

Le projet pose trois caractéristiques fortes, rappelle Jean-Michel Lattes : « Une capacité accrue en termes de transport urbain, alors que 500 000 déplacements supplémentaires sont prévus chaque jour dans la métropole d’ici à 2025. Tout ne sera pas assuré par les transports urbains, mais une partie. » Deuxième signe distinctif, « une ligne dédiée à l’économie et à l’emploi » reliant les grands pôles économiques de la métropole – Airbus, gare Matabiau, Montaudran. Troisième aspect, une infrastructure « qui dessert un maximum de territoires, à dimension métropolitaine ». Jean-Luc Moudenc ajoute : « le projet tangente plus au nord que ce que l’on avait imaginé au départ. Les études techniques ont montré des connexions et un potentiel urbain au nord. Le choix politique est affiné par la dimension technique. » 15 ingénieurs de la SMAT, de l’AUAT et de SMTC, présents ce vendredi matin, travaillent en effet depuis plusieurs mois sur ce tracé.

A ce jour non financé et au stade des études préalables au débat public, le projet fait l’unanimité au sein du conseil syndical de Tisséo, a constaté La Lettre M à l’issue des débats du comité syndical. « L’hypercentre de Toulouse ne sera pas touché, à l’exception de la réalisation de l’interconnexion à François Verdier, explique Jean-Luc Moudenc. C’est important pour les Toulousains, après les chantiers traumatisants des deux lignes de métro, à quelques années de distance (livraisons en 1993 et 2007, NDLR). Par ailleurs, il n’y a pas de Zadistes, ni de ‘Notre Dame des Landes bis’ à craindre. On a une culture métro à Toulouse, qui nous préserve de ce type de risque. » Justifiant le bien-fondé du tracé : « 75 % des emplois sont à l’ouest et les pourcentages de progression de l’urbanisation sont dans le nord. Le tracé reflète cela, tout en desservant le sud-est. »

TAE comprendra plusieurs interconnexions, notamment avec la ligne A (Marengo SNCF) et la ligne B (François Verdier et La Vache) du métro, ainsi qu’avec le tramway Envol (rond-point Jean Maga). Temps de trajets estimés : entre 34 et 37 mn entre les deux terminus du tracé de référence.
Bernard Keller, maire PRG de Blagnac, TAE « est un très beau projet. Il devra relier l'aéroport et la gare. Evitons au maximum les ruptures de charge. » La desserte de l’aéroport est pour l’instant optionnelle (112 M€ supplémentaires), comme celle de Labège au sud-est (122 M€ supplémentaires). Pour l’aéroport, « il faudra avoir les arguments clairs et techniques prouvant que cette extension serait rentable », car suffisamment utilisée par les passagers, explique Jean-Luc Moudenc. Concernant Labège, le maire de Toulouse joue l’apaisement avec le Sicoval, qui attend le prolongement de la ligne B du métro, projet de 363 M€ dont la déclaration d’utilité publique devrait tomber avant le 7 mars. « On regarde tout », a-t-il déclaré. Un discours nouveau : jusqu’à présent, Jean-Luc Moudenc laissait entendre que le PLB et TAE ne pourraient tous deux être réalisés, faute de financements.

Dans un communiqué, diffusé ce vendredi après-midi, Georges Méric, président PS du conseil départemental de la Haute-Garonne, affirme en creux la possibilité de réaliser les deux projets. « Nous sommes confrontés à l'urgence de développer le réseau des transports en commun et d'apporter sur le long terme de véritables solutions de mobilité dans une agglomération toulousaine et un département qui doivent s'adapter à une croissance démographique très soutenue. Le projet de troisième ligne de métro peut constituer un nouvel axe qui renforcera le réseau de transports en commun. Ce projet, qui mérite d'être étudié plus avant, ne doit cependant pas sonner le glas des autres projets de transports en commun engagés sur l'agglomération et urgents à mettre en œuvre, comme le prolongement de la ligne B de métro à Labège qui est techniquement prêt et financièrement bouclé. Je veux réaffirmer mon engagement total pour que le développement des transports en commun se fasse de manière équilibré sur l'ensemble du territoire et au bénéfice de tous les habitants. »

A l’échelle nationale, TAE est le plus grand projet de transport urbain à venir en France, hors projet du Grand Paris. Si cette 3ème ligne se réalise, Toulouse sera, avec Lyon, la seule métropole de province à compter au moins trois lignes de métro (Lyon en compte quatre).

Bloc Abonnement

La Lettre M sur votre bureau chaque mois, la newsletter quotidienne à 18h, toute l'actualité en temps réel sur lalettrem.fr, les magazines thématiques, le guide « Les Leaders, ceux qui font l’Occitanie », la référence des décideurs d'Occitanie