LGV Montpellier-Béziers : le détail des arguments
Créer « RER littoral », en doublant la ligne ferroviaire existante entre Montpellier et Perpignan, via le projet LNMP, ou au moins sur la première phase Montpellier-Béziers : c'est le message martelé par les financeurs des études préalables à l'enquête publique à la LNMP. Dans une note confidentielle que la Lettre M s’est procurée, ils déploient leur argumentaire en faveur de la LGV Montpellier-Béziers, actuellement en ballottage à Paris dans le cadre de future loi Mobilités. Tant qu'il n'y a qu'une seule voie par direction, un incident sur Agde ou Sète « impacte dix trains », et il faut « entre 105 et 170 minutes en moyenne pour un retour à la normale ». La forte utilisation de l'axe ferroviaire Montpellier-Béziers « crée un verrou limitant le nombre de circulations aux heures de pointe. Il faudra attendre la ligne Montpellier-Béziers pour permettre une augmentation du trafic dans ces plages horaires », résume Éric Rebeyrotte, ingénieur en chef des ponts, des eaux et des forêts. En termes de report modal, malgré « 3 M de poids lourds par an au droit du Boulou (66) et 14 000 poids lourds par jour au droit de Montpellier (34) » et alors « que la route est passée de deux à douze voies à Montpellier et de deux à six voies voies jusqu’à la frontière espagnole, la voie ferrée est toujours à deux voies depuis 1883 ». Les Pyrénées sont « deux fois plus traversées par les poids lourds que les Alpes françaises » : 6,1 M pour les Pyrénées au lieu de 2,6 M pour les Alpes en 2014. L'étude rappelle qu’ « en 2030, il y aura plus d’habitants en ex-Languedoc-Roussillon qu’en ex-Midi-Pyrénées » et que Montpellier, Perpignan, Nîmes, Béziers et Narbonne représentent cinq des six premières aires urbaines d’Occitanie à desservir - la principale étant Toulouse. La 1re phase de la LNMP (Montpellier-Béziers) coûterait 1,86 Md€ (soit, à peu de choses près, le coût du contournement ferroviaire de Nîmes et Montpellier), sur un budget total de 5,52 Md€ pour LNMP.