Dans une tribune cinglante datée du 15/11, Daniel Benchimol, président de DigitalPlace, cluster du numérique en Midi-Pyrénées, par ailleurs président du conseil de surveillance d'Eurogiciel (système numérique et performance des opérations, Toulouse), s’alarme de l’offre d'après lui pléthorique d’incubateurs. « Je trouve l’inflation de création d’incubateurs abusive », lâche-t-il, dans un texte intitulé « L’incubation devient-elle une bulle ? » Selon lui, le développement tous azimuts d'incubateurs (détaillés dans notre Mag Innovation, paru ce 22/11) répond à un « effet de mode » et risque de « brouiller les lignes ». Au détriment des start-up. Celles-ci ayant besoin en priorité d'un accompagnement, « ce que propose les accélérateurs et non les incubateurs ». Or de ce côté, l’offre est insuffisante selon lui. Pourtant, les accélérateurs permettent de « doper (les) compétences » et de mettre à disposition des entrepreneurs « les réseaux nécessaires à l’accélération », souligne-t-il. Si la France « est dans le peloton de tête de création de start-up », l’auteur rappelle que seules trois licornes* (sur 153 dans le monde) sont françaises. Ce qui manque, selon lui, ce n’est « ni la formation, ni le financement au démarrage mais le manque d’ambition ». Il dresse enfin une typologie des quatre types d'incubateurs existants et n'en épargne aucun : les incubateurs historiques créés par les collectivités qui « disposent de relativement peu de moyens » ; les incubateurs privés ou « hôtels de start-up », dans lesquels « la motivation du créateur est avant tout immobilière » ; les incubateurs des grands groupes servant « leurs intérêts sectoriels ou technologiques » dans un contexte de « syndrome paranoïaque de l’ubérisation de leur marché » ; enfin, les incubateurs de société, pour lesquels « l’incubation est tendance », et permet d’observer les créateur de start-up « comme on observe des animaux dans un zoo ».
* Entreprises non cotées valorisées à plus d'un milliard de dollars.
