La Lettre M

Carcassonne : la Bastide à la peine

Les faits: 

Classée en zone sensible par l'État en 2014, la Bastide Saint-Louis de Carcassonne (ville basse) peine à profiter de l'attractivité de sa célèbre voisine, la Cité, monument classé à l'Unesco qui reçoit plus de 2 millions de visiteurs chaque année.  

L'analyse: 

Comment expliquer, à Carcassonne (11), la disparité d'allure et de fréquentation entre Cité et Bastide, alors même que cette Bastide, ville médiévale du XIIIe siècle, a elle aussi un patrimoine à faire valoir ? Comme toutes les villes de taille moyenne, Carcassonne peine à retenir ses commerces en centre-ville. Le cabinet Procos évaluait en juin la vacance commerciale en centre ville à 16 %. Dans le même temps, de nombreux logements ont été construits en périphérie de ville, notamment dans les années 2000, créant une évasion. « Environ un millier d'emplois ont disparu du centre ville en vingt ans », rappelle par ailleurs Alain Pignon, manager du centre-ville. Depuis 2014, la bastide dénombre 71 fermetures de commerce pour 39 ouvertures (chiffres CCI). Dans ce contexte, les professionnels du tourisme soulignent la morosité de la bastide, à laquelle s'ajoute un urbanisme dégradé. Mais reconnaissent des efforts. « On a vu apparaître des panneaux de signalétique cet été », relève l'un d'eux. « La bastide est enfin reconnu comme une entité touristique à valoriser », note un autre, même si tous attendent les premiers résultats concrets des actions engagées, « avec 20 ans de retard », souffle un troisième.
« Le classement de la bastide en zone prioritaire a constitué un électrochoc », affirme François Mourad, membre du cabinet du maire Gérard Larrat (DVD), élu en 2014, après un premier mandat effectué jusqu'en 2009. Ainsi, 1 M€ a été investi en 2015 dans l'embellissement du square Gambetta, entre bastide et Cité. 2,3M€ supplémentaires vont l'être dans la remise en état du square André Chénié, situé au bord du Canal du Midi. Enfin, la Ville a accordé une enveloppe de 500 K€ pour la rénovation des façades, rendue obligatoire. Les actions sont réalisées avec l'appui de l'État. 80 façades ont déjà été ravalées depuis 2013. En décembre, Gérard Larrat ira défendre l'opération Grand Site devant la commission nationale du label. Labellisation qui permettrait alors à la bastide de rêver d'un véritable plan d'ensemble de circulation des visiteurs entre Canal du Midi et Cité, et donc de meilleures retombées touristiques. Le lancement de ce projet remonte à ... 2003.

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