Salomé Géraud (Le Drive tout nu) élue dirigeante toulousaine de l’année
Organisée le 19 novembre par l’association La vie à Toulouse - en partenariat avec La Lettre M -, la première édition du Trophée de la dirigeante toulousaine de l’année récompense Salomé Géraud, cofondatrice de la société Le Drive tout nu (80 salariés, CA 2024 : 2,5 M€), spécialisée dans la distribution alimentaire zéro déchet, et présidente de la French Tech Toulouse. Étaient également en lice Béatrice Korsakissok (Syntony), Delphine Spetch-Rousseau (Leasétic), Lætitia Clanet (Qualitia) et Perrine Leplant (Midi Habitat). Cet événement a été imaginé par la cheffe d’entreprise Diane Obam (Réseau Booster Activ, Club Booster Activ, Cozy Ménage), désireuse de « valoriser les femmes qui bâtissent l’économie toulousaine ».
Cinq dirigeantes toulousaines ont ainsi été mise à l’honneur durant cette première édition. Des femmes « à la tête d’entreprises implantées en Haute-Garonne, sélectionnées pour leur impact économique, sociétal et territorial, mais aussi pour leur rôle exemplaire dans l’écosystème entrepreneurial local », précise Diane Obam.
Des défis et des fiertés
L’occasion pour elles d’évoquer les plus grands défis relevés au cours de leur carrière. « Je suis rentrée dans le groupe en qualité d’assistante de direction et j’en suis aujourd’hui la directrice, explique Perrine Leplant, directrice du groupe immobilier Midi Habitat (200 salariés, CA 2024 : 100 M€). J’ai gravi les échelons les uns après les autres, en m’engageant à fond et en suivant beaucoup de formations. » De son côté, Lætitia Clanet, fondatrice du groupe Qualitia (20 salariés), spécialisé dans la certification, évoque l’enjeu – stratégique - du recrutement. « J’ai démarré seule et, compte tenu de notre croissance, j'ai été amenée à un moment donné à réaliser un recrutement par mois, témoigne-t-elle. Il m’a fallu structurer et redéfinir certains rôles, ce qui n’est pas toujours évident. » La dirigeante a elle aussi fait le choix de se former, afin d’être en mesure de « prendre les décisions nécessaires tout en restant bienveillante ». Pour Salomé Géraud, qui a par ailleurs remporté cette année le trophée « Leader de l’année » lors des Masters Occitanie Ouest de La Lettre M, le défi numéro un a sans conteste été celui du financement. « Nous avons réalisé trois levées de fonds à ce jour, rappelle-t-elle. Et croyez-moi, dans un monde du financement qui demeure encore très masculin, ce n’est pas simple quand on rentre dans la pièce en tant que femme… J’ai vécu des moments de solitude où on ne parlait qu’à mon associé, qui est un homme. Il m’a fallu prouver qu’à moi aussi, on pouvait parler de chiffres. Et surtout, nous sommes allés chercher des fonds qui nous ressemblent… » Des difficultés partagées par Delphine Specht-Rousseau, directrice de la société Leasétic, spécialisée dans le financement « éthique et responsable » de projets IT, qui a été amenée à « trouver des partenaires à une époque où on ne parlait pas encore de normes RSE ». Quant à Béatrice Korsakissok, co-fondatrice de la société haut-garonnaise Syntony (70 salariés), spécialisée dans les solutions de localisation au service de l'industrie aéronautique et spatiale ainsi que des transports publics, elle voit dans « l’accompagnement au changement » le défi le plus important qu’elle ait eu à relever.

© Alexandre Léoty
Et ce qui rend ces cinq dirigeantes les plus fières, au regard du chemin déjà parcouru ? « Convaincre le marché, en parcourant la planète, de la pertinence de notre solution de localisation souterraine SubWAVE », répond Béatrice Korsakissok, dont la société a elle aussi été primée cette année – dans la catégorie « Master Régional » - lors des Masters Occitanie Ouest de La Lettre M. « La plus belle réussite, c’est d’avoir su concilier mes vies professionnelle et personnelle », témoigne quant à elle Delphine Specht-Rousseau. De son côté, Perrine Leplant évoque la réussite de « la mutualisation au sein de la holding d’un certain nombre de fonctions support ». Enfin, Salomé Géraud fait état de sa fierté de présider le French Tech Toulouse, démontrant ainsi que « l’innovation n’est pas uniquement technologique ; elle peut être également d’usage ».











