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Région Occitanie
| | 22/11/2024

RH, transition écologique, international, IA... : les nouveaux défis des entreprises

De gauche à droite : Jé­rémy Cer­toux, di­rec­teur gé­né­ral d'Agy­soft (groupe Ach@​t So­lu­tions), Étienne Page, di­rec­teur de Yel­loh! Vil­lage, Vir­gi­nie Gal­li­gani, ani­ma­trice, An­to­nio Ian­dolo, PDG d'Emi­nence, Sté­pha­nie No­rève, avo­cate as­so­ciée du ca­bi­net De­loitte Mont­pel­lier, et Chris­tophe Pla, di­rec­teur gé­né­ral de Ne­wOrch.
© Stu­dios PM

Emi­nence, Yel­loh! Vil­lage, Ach@​t So­lu­tions, Ne­wOrch (Or­ches­tra). Quatre di­ri­geants hé­raul­tais et gar­dois ont par­tagé leurs ex­pé­riences et leurs défis res­pec­tifs lors d’un débat or­ga­nisé par La Lettre M en par­te­na­riat avec le ca­bi­net De­loitte le 21 no­vembre, de­puis les Stu­dios PM, à Cas­tel­nau-le-Lez (34). Au cœur des échanges : les res­sources hu­maines, la tran­si­tion éco­lo­gique, l’in­ter­na­tio­nal, l’in­no­va­tion et l’in­tel­li­gence ar­ti­fi­cielle. Mor­ceaux choi­sis.

Em­ploi, la nou­velle donne
« Les contraintes liées à la sai­son­na­lité de nos mé­tiers sont de plus en plus pe­santes pour re­cru­ter et fi­dé­li­ser nos sa­la­riés, ex­plique Étienne Page, di­rec­teur du groupe gar­dois Yel­loh! Vil­lage, spé­cia­lisé dans l’hô­tel­le­rie de plein air. Nous tra­vaillons donc à une ré­duc­tion du temps de tra­vail. Cela se tra­duit par exemple par le dou­ble­ment de nos équipes spé­cia­li­sées en res­tau­ra­tion en vue de leur of­frir da­van­tage de temps de repos. » PDG d’Emi­nence, spé­cia­liste du sous-vê­te­ment, An­to­nio Ian­dolo doit quant à lui ré­pondre à d’autres pro­blé­ma­tiques. Très pré­sent à l’in­ter­na­tio­nal, no­tam­ment pour gérer ses ap­pro­vi­sion­ne­ments, le groupe gar­dois re­cherche en prio­rité des can­di­dats déjà for­més au sec­teur du com­merce et aptes à tra­vailler à l’étran­ger. « Il faut aussi les at­ti­rer dans notre ré­gion, in­dique-t-il. Dans ce do­maine, notre im­plan­ta­tion dans le sud de la France est un atout, grâce à la qua­lité de vie pro­po­sée par ce ter­ri­toire. Cela nous per­met de les fi­dé­li­ser. Au­jour­d’hui, le sa­laire ne suf­fit pas. » Autre té­moi­gnage, celui de Jé­rémy Cer­toux, di­rec­teur gé­né­ral de l’édi­teur de lo­gi­ciels Agy­soft, fi­liale du groupe mont­pel­lié­rain Ach@​t So­lu­tions. « Les ten­sions ren­con­trées ces der­nières an­nées pour re­cru­ter des dé­ve­lop­peurs sont moindres. Pour au­tant, nous de­vons re­le­ver un chal­lenge : celui d’être plus at­trac­tifs que nos concur­rents », ré­sume le di­ri­geant. « At­ti­rer les ta­lents et les re­te­nir est une prio­rité, no­tam­ment ceux qui évo­luent au sein de notre siège hé­raul­tais », abonde Chris­tophe Pla, di­rec­teur gé­né­ral de Ne­wOrch (ex-Or­ches­tra-Pre­ma­man), so­ciété spé­cia­li­sée dans la vente d’ar­ticles de pué­ri­cul­ture et de vê­te­ments pour en­fants. 

L’IA, ac­cé­lé­ra­teur d’in­no­va­tion
« En tant qu’édi­teurs de lo­gi­ciels, nous de­vons avoir la ca­pa­cité d’in­no­ver en per­ma­nence. Le chan­ge­ment et l’adap­ta­tion consti­tuent l’ADN de notre groupe », sou­ligne Jé­rémy Cer­toux. Le di­ri­geant dé­ve­loppe ainsi de­puis trois ans des so­lu­tions in­té­grant l’in­tel­li­gence ar­ti­fi­cielle (IA) : « C’est ce qu’at­tendent nos clients. Ce sont les pre­miers à nous pous­ser vers des usages in­no­vants de cette tech­no­lo­gie. » L’in­no­va­tion concerne aussi le sec­teur des cam­pings, comme l’ex­plique Étienne Page : « Les ges­tion­naires de ter­rains ont in­nové en mi­sant sur les mo­bile-homes, la créa­tion d’es­paces de bien-être ou aqua­tiques pour faire évo­luer leur offre. Concer­nant l’IA, nous l’uti­li­sons dans le cadre de nos ac­tions de com­mu­ni­ca­tion et de mar­ke­ting. » Autre sec­teur à re­le­ver ces défis : le com­merce. « L’in­no­va­tion tech­no­lo­gique est fon­da­men­tale. Ces nou­veaux ou­tils nous per­mettent de ré­pondre au mieux aux at­tentes des consom­ma­teurs. Dans ce do­maine, tout va très vite. Nous de­vons donc être ré­ac­tifs, avec la créa­tion de nou­velles ma­tières ou de nou­veaux mo­dèles. Pro­po­ser des pro­duits du­rables et es­thé­ti­que­ment in­té­res­sant, c’est de l’in­no­va­tion », es­time An­to­nio Ian­dolo. « Notre en­seigne a tou­jours été dis­rup­tive sur son mar­ché après avoir dé­ve­loppé un concept de vente in­no­vant et une très forte di­men­sion di­gi­tale de notre offre, ex­plique de son côté Chris­tophe Pla. Concrè­te­ment, l’IA nous per­met au­jour­d’hui de mieux com­prendre le com­por­te­ment de la clien­tèle, d’aug­men­ter notre pro­duc­ti­vité, d’amé­lio­rer le contenu de nos sites in­ter­net et notre ré­fé­ren­ce­ment dans les mo­teurs de re­cherche. »

Éco­lo­gie : tous concer­nés 
Autre défi à re­le­ver, celui de la tran­si­tion éco­lo­gique. « Nous sommes bien sûr concer­nés, pour­suit le di­ri­geant de Ne­wOrch. Entre 2022 et 2023, nous avons ainsi ré­duit d’un tiers nos consom­ma­tions éner­gé­tiques et nous tra­vaillons à la ré­duc­tion de notre em­preinte car­bone. » Dans ce do­maine, An­to­nio Ian­dolo se dit prag­ma­tique : « Ré­duire notre im­pact éner­gé­tique dans une lo­gique de dé­car­bo­na­tion s’est tra­duit par la ré­duc­tion de 40 % du vo­lume de nos pa­cka­gings. Et nous tra­vaillons ac­tuel­le­ment sur une gamme en­tiè­re­ment pro­duite en France. » La ges­tion de l’eau et des dé­chets est éga­le­ment au cœur des pré­oc­cu­pa­tions de la chaîne fran­chi­sée Yel­loh! Vil­lage. Le groupe a no­tam­ment dé­ployé des ins­tal­la­tions de trai­te­ment des eaux usées en vue de leur réuti­li­sa­tion pour l’ar­ro­sage. « Nous avons éga­le­ment adapté la vé­gé­ta­li­sa­tion de nos cam­pings en plan­tant des es­pèces mé­di­ter­ra­néennes moins consom­ma­trices d’eau et nous tra­vaillons à la dé­tec­tion des fuites au sein de nos ré­seaux. Mais il est en­core très com­pli­qué de sen­si­bi­li­ser nos clients à ces en­jeux... », té­moigne Étienne Page. « Nos ou­tils sont uti­li­sés dans près de 70 % des an­nonces de mar­chés pu­blics, ex­plique de son côté Jé­rémy Cer­toux, chez Agy­soft. Ils in­tègrent donc des clauses in­ci­tant les ache­teurs à tra­vailler avec des en­tre­prises en­ga­gées dans une dé­marche RSE. Compte tenu des vo­lumes que nous gé­rons, cela a un réel im­pact. C’est éga­le­ment va­lo­ri­sant pour nos clients et nos sa­la­riés en quête de sens dans leur tra­vail. ».   

In­ter­na­tio­na­li­sa­tion
Der­nière thé­ma­tique abor­dée lors des dé­bats : le dé­ve­lop­pe­ment in­ter­na­tio­nal. Un pari com­pli­qué pour Yel­loh! Vil­lage. « Notre mo­dèle de fran­chise est dif­fi­ci­le­ment ex­por­table, comme en Es­pagne ou en Ita­lie où il n’est pas dé­ve­loppé même si le po­ten­tiel existe. L’in­ter­na­tio­nal consti­tue un enjeu ma­jeur car nous de­vons adap­ter nos pro­duits à la clien­tèle étran­gère qui re­pré­sente 50 % de notre ac­ti­vité. Nous main­te­nons par exemple 40 % d’em­pla­ce­ments nus au sein de nos cam­pings pour sa­tis­faire les tou­ristes hol­lan­dais, no­tam­ment », dé­taille Étienne Page. « Nos points de vente sont pré­sents en Bel­gique, Suisse ou au Luxem­bourg en Grèce et à Chypre, in­dique Chris­tophe Pla, chez Ne­wOrch. Notre mo­dèle est par­fai­te­ment ex­por­table et ré­pond aux at­tentes de ces consom­ma­teurs. Nous sommes en effet bé­né­fi­ciaires dans l’en­semble des zones géo­gra­phiques cou­vertes par nos pro­duits. » Avec le ra­chat de la marque de lin­ge­rie Pas­sio­nata début 2024, Emi­nence, jusque-là es­sen­tiel­le­ment pré­sent en France et en Bel­gique, s’est ou­vert à d’autres mar­chés tels que l’Al­le­magne, l’Ita­lie ou l’Es­pagne. « Nous ne pou­vons pas nous pas­ser d’un dé­ve­lop­pe­ment in­ter­na­tio­nal qui consti­tue un chan­ge­ment pro­fond de notre mo­dèle. Cela en­gendre de nou­velles sources de re­ve­nus. Nous mi­sons sur les conces­sions à l’étran­ger et sur le e-com­merce pour dé­ve­lop­per nos parts de mar­ché », conclut An­to­nio Ian­dolo.

 

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David Da­niel­zik / danielzik@​lalettrem.​net

De­loitte, par­te­naire des en­tre­prises

« Nous ac­com­pa­gnons nos clients dans le cadre de mis­sions d’au­dit, des tran­sac­tions fi­nan­cières, no­tam­ment dans le cadre de ces­sions d’en­tre­prises, de conseil ju­ri­dique ou des pro­jets de trans­for­ma­tion stra­té­gique ou tech­no­lo­gique in­té­grant l’in­tel­li­gence ar­ti­fi­cielle », dé­taille Sté­pha­nie No­rève, avo­cate as­so­ciée spé­cia­li­sée en droit so­cial au sein du ca­bi­net De­loitte de Mont­pel­lier en ré­su­mant l’ac­ti­vité du groupe. Autre axe fort du ca­bi­net, le so­cial. « Cela se tra­duit de plus en plus par l’éla­bo­ra­tion d’ac­cords d’en­tre­prise, que ce soit en ma­tière de durée du tra­vail, d’or­ga­ni­sa­tion du té­lé­tra­vail, de plans de ré­ten­tion des ta­lents ou de mis­sions d’as­sis­tance à des dé­ci­sions liées aux sys­tèmes d’in­for­ma­tion ou à la ges­tion des res­sources hu­maines », pré­cise-t-elle. La re­pré­sen­tante de De­loitte évoque éga­le­ment l’en­vi­ron­ne­ment et la cy­ber­sé­cu­rité parmi les autres pôles d’ex­per­tise du ca­bi­net. « Nous ren­for­çons nos ac­tions dans ces deux do­maines, que ce soit en ma­tière de RSE (res­pon­sa­bi­lité so­cié­tale des en­tre­prises, NDLR) ou de di­rec­tive CSRD. Concer­nant la cy­ber­sé­cu­rité, il s’agit de sen­si­bi­li­ser les en­tre­prises à ces en­jeux en for­mant par exemple les sa­la­riés à la ges­tion de ce risque. Notre but est de faire ga­gner un temps pré­cieux aux di­ri­geants dans ces dif­fé­rents do­maines afin d’op­ti­mi­ser leur dé­ve­lop­pe­ment. »

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