Deloitte questionne la digitalisation de l’économie
À l’occasion de l’officialisation de la nouvelle équipe dirigeante de Deloitte Montpellier, ce mardi 4/10 au Domaine de Verchant (Castelnau) – 30 collaborateurs au total, suite aux rapprochements avec CAA et Revi Conseil -, le cabinet d’audit, de conseils financiers et d’expertise-comptable a organisé une table ronde sur la digitalisation de l’économie, animée par Arnaud Le Gal, rédacteur en chef des Échos, et en présence d’Alain Pons, PDG de Deloitte France.
Morceaux choisis :
- Bertin Nahum, fondateur de Medtech (robotique chirurgicale, Montpellier) :
« Les technologies du digital répondent aux challenges de la médecine et de la chirurgie moderne. Il y a un nombre grandissant de patients à traiter, et l’aléa chirurgical est moins accepté. De plus, nous constatons une pénurie de personnels de soin (infirmières, brancardiers, médecins, chirurgiens). La tendance à la chirurgie mini-invasive est forte. Dans une société capitalistique comme la nôtre, le temps est de l’argent. Il faut développer une capacité à trouver un marché. Il faut aussi rappeler à nos collaborateurs qu’on travaille pour nos clients. On n’est pas des chercheurs pour développer des technologies ex nihilo, mais on est là pour apporter de la valeur à nos clients. »
- Clément Saad, dirigeant de Pradeo (sécurité informatique, Montpellier) : « Je suis issu du monde de la recherche publique, avec un doctorat pour le ministère de la Défense. J’ai basculé sur la création d’entreprise en 2008, ce qui n’a pas été évident, alors que ça l’est en Israël, aux Etats-Unis ou à Singapour. Les start-up ne sont pas regardées comme avant, il y a un changement de mentalité, certes. Mais on n’arrive pas à passer ce stade où la structure prometteuse arrive à 50-80 salariés, et ne peut plus progresser. Et ça, c’est une souffrance. Prenez la composition du Cac 40 il y a 20 ans, et aujourd’hui : c’est le même. Alors qu’aux États-Unis, des Google, Twitter, Facebook, Amazon…, n’existaient pas il y a 20 ans. »
- François-Xavier Leroux, Deloitte Digital : « La digitalisation ouvre un défi pour les organisations. C’est un moyen de développer de nouveaux marchés, mais c’est un défi d’adaptation qui est complexe, un sujet de stratégie, de vision, de leadership. C’est un grand mouvement de conduite du changement à grande ampleur. Tous les secteurs sont concernés, et aussi tous les pans de l’entreprise. »
- Bertrand Girard, directeur général de Vinadeis (groupe coopératif viticole, Narbonne) : « Notre activité est encore au cœur de la digitalisation : commercialisation, marketing, logistique. On travaille sur des capteurs mesurant le taux d’eau dans la plante, ou pouvant identifier les cuves présentant des déviances. Il faut bien sûr être connectés au consommateur, pouvoir lui vendre directement, améliorer la performance, lui apporter la meilleure réponse possible, pour, au final, une meilleure rémunération des viticulteurs. C’est un lean management abouti. Vinadeis est verticalement intégrés, du raisin au verre. Nous comptons 1.600 vignerons et 400 collaborateurs. Pour expliquer là où on va, comment on y va et pourquoi, le digital est un élément fédérateur. La digitalisation de nos systèmes en est encore à ses balbutiements. Elle doit permettre d’amener la parole stratégique et les moyens mis en œuvre à tous. »