Publié sur La Lettre M (https://www.lalettrem.fr)

Accueil > Deloitte questionne la digitalisation de l’économie

Hérault
| | 5/10/2016

Deloitte questionne la digitalisation de l’économie

À l’oc­ca­sion de l’of­fi­cia­li­sa­tion de la nou­velle équipe di­ri­geante de De­loitte Mont­pel­lier, ce mardi 4/10 au Do­maine de Ver­chant (Cas­tel­nau) – 30 col­la­bo­ra­teurs au total, suite aux rap­pro­che­ments avec CAA et Revi Conseil -, le ca­bi­net d’au­dit, de conseils fi­nan­ciers et d’ex­per­tise-comp­table a or­ga­nisé une table ronde sur la di­gi­ta­li­sa­tion de l’éco­no­mie, ani­mée par Ar­naud Le Gal, ré­dac­teur en chef des Échos, et en pré­sence d’Alain Pons, PDG de De­loitte France.

Mor­ceaux choi­sis :

- Ber­tin Nahum, fon­da­teur de Med­tech (ro­bo­tique chi­rur­gi­cale, Mont­pel­lier) :
« Les tech­no­lo­gies du di­gi­tal ré­pondent aux chal­lenges de la mé­de­cine et de la chi­rur­gie mo­derne. Il y a un nombre gran­dis­sant de pa­tients à trai­ter, et l’aléa chi­rur­gi­cal est moins ac­cepté. De plus, nous consta­tons une pé­nu­rie de per­son­nels de soin (in­fir­mières, bran­car­diers, mé­de­cins, chi­rur­giens). La ten­dance à la chi­rur­gie mini-in­va­sive est forte. Dans une so­ciété ca­pi­ta­lis­tique comme la nôtre, le temps est de l’ar­gent. Il faut dé­ve­lop­per une ca­pa­cité à trou­ver un mar­ché. Il faut aussi rap­pe­ler à nos col­la­bo­ra­teurs qu’on tra­vaille pour nos clients. On n’est pas des cher­cheurs pour dé­ve­lop­per des tech­no­lo­gies ex ni­hilo, mais on est là pour ap­por­ter de la va­leur à nos clients. »

- Clé­ment Saad, di­ri­geant de Pra­deo (sé­cu­rité in­for­ma­tique, Mont­pel­lier) : « Je suis issu du monde de la re­cherche pu­blique, avec un doc­to­rat pour le mi­nis­tère de la Dé­fense. J’ai bas­culé sur la créa­tion d’en­tre­prise en 2008, ce qui n’a pas été évident, alors que ça l’est en Israël, aux Etats-Unis ou à Sin­ga­pour. Les start-up ne sont pas re­gar­dées comme avant, il y a un chan­ge­ment de men­ta­lité, certes. Mais on n’ar­rive pas à pas­ser ce stade où la struc­ture pro­met­teuse ar­rive à 50-80 sa­la­riés, et ne peut plus pro­gres­ser. Et ça, c’est une souf­france. Pre­nez la com­po­si­tion du Cac 40 il y a 20 ans, et au­jour­d’hui : c’est le même. Alors qu’aux États-Unis, des Google, Twit­ter, Fa­ce­book, Ama­zon…, n’exis­taient pas il y a 20 ans. »

- Fran­çois-Xa­vier Le­roux, De­loitte Di­gi­tal : « La di­gi­ta­li­sa­tion ouvre un défi pour les or­ga­ni­sa­tions. C’est un moyen de dé­ve­lop­per de nou­veaux mar­chés, mais c’est un défi d’adap­ta­tion qui est com­plexe, un sujet de stra­té­gie, de vi­sion, de lea­der­ship. C’est un grand mou­ve­ment de conduite du chan­ge­ment à grande am­pleur. Tous les sec­teurs sont concer­nés, et aussi tous les pans de l’en­tre­prise. »

- Ber­trand Gi­rard, di­rec­teur gé­né­ral de Vi­na­deis (groupe co­opé­ra­tif vi­ti­cole, Nar­bonne) : « Notre ac­ti­vité est en­core au cœur de la di­gi­ta­li­sa­tion : com­mer­cia­li­sa­tion, mar­ke­ting, lo­gis­tique. On tra­vaille sur des cap­teurs me­su­rant le taux d’eau dans la plante, ou pou­vant iden­ti­fier les cuves pré­sen­tant des dé­viances. Il faut bien sûr être connec­tés au consom­ma­teur, pou­voir lui vendre di­rec­te­ment, amé­lio­rer la per­for­mance, lui ap­por­ter la meilleure ré­ponse pos­sible, pour, au final, une meilleure ré­mu­né­ra­tion des vi­ti­cul­teurs. C’est un lean ma­na­ge­ment abouti. Vi­na­deis est ver­ti­ca­le­ment in­té­grés, du rai­sin au verre. Nous comp­tons 1.600 vi­gne­rons et 400 col­la­bo­ra­teurs. Pour ex­pli­quer là où on va, com­ment on y va et pour­quoi, le di­gi­tal est un élé­ment fé­dé­ra­teur. La di­gi­ta­li­sa­tion de nos sys­tèmes en est en­core à ses bal­bu­tie­ments. Elle doit per­mettre d’ame­ner la pa­role stra­té­gique et les moyens mis en œuvre à tous. »

Hu­bert Via­latte / vialatte@​lalettrem.​net