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Région Occitanie
| | 30/04/2025

Baromètre exclusif "En mode éco" : la trésorerie, une préoccupation de tous les instants pour les dirigeants

© En mode éco

Les mé­dias éco­no­miques d’Oc­ci­ta­nie La Lettre M et Tou­lÉco s’as­so­cient en par­te­na­riat avec l’agence conseil Big Happy et l’agence Ad’Occ pour lan­cer le ba­ro­mètre En mode éco. Vé­ri­table outil au ser­vice des di­ri­geants, ce ba­ro­mètre des ten­dances ana­lyse les pré­oc­cu­pa­tions des chefs d’en­tre­prise d’Oc­ci­ta­nie à tra­vers leurs re­quêtes Google sur les cinq der­nières an­nées afin d’iden­ti­fier les si­gnaux faibles et de pro­po­ser des don­nées pros­pec­tives sur l’an­née à venir. Pour sa pre­mière édi­tion, En mode éco s’in­té­resse aux be­soins de tré­so­re­rie des en­tre­prises.

La ges­tion de la tré­so­re­rie, c’est le nerf de la guerre de tous les di­ri­geants. Selon la Banque de France, 65 764 dé­faillances ont été en­re­gis­trées en 2024 (en comp­tant uni­que­ment les re­dres­se­ments et les li­qui­da­tions ju­di­ciaires) et un quart d’entre elles se­rait lié à des pro­blèmes d’im­payés. « Nous sommes dans une pé­riode où toutes les en­tre­prises sont en plein rem­bour­se­ment de PGE et sont donc obli­gées d’y af­fec­ter une par­tie de leurs res­sources », ex­plique Anne-Cé­cile Bri­got-Aba­die, di­rec­trice ré­gio­nale de Bpi­france Tou­louse. « Si on n’avait eu que la crise Covid, la si­tua­tion se­rait peut-être plus apai­sée, mais de­puis se sont ra­jou­tées d’autres crises (éner­gie, dif­fi­cul­tés d’ap­pro­vi­sion­ne­ment et coût des ma­tières pre­mières...) et tout der­niè­re­ment, les droits de douane amé­ri­cains qui ont éga­le­ment un im­pact sur l’ac­ti­vité des en­tre­prises », in­dique Émi­lie Vidal, di­rec­trice ré­gio­nale de Bpi­france Mont­pel­lier. Les pré­oc­cu­pa­tions de tré­so­re­rie se re­trouvent lo­gi­que­ment en hausse dans notre Ba­ro­mètre En mode éco, en France (+ 56 % en 2025 par rap­port à 2021) comme en Oc­ci­ta­nie (+ 44,4 % sur la même pé­riode).

 

Si on entre un peu plus dans le dé­tail, l’Oc­ci­ta­nie ré­siste mieux que la France quant à la re­cherche de ren­sei­gne­ments sur les prêts, où le nombre de re­quêtes aug­mente plus vite (+ 17,44 % en na­tio­nal contre + 8,26 % en ré­gion). Et quand il s’agit de cher­cher des so­lu­tions, l’af­fac­tu­rage ap­pa­raît comme l’offre la plus plé­bis­ci­tée, avec deux fois plus de de­mandes que les prêts de tré­so­re­rie en 2024 et en 2025. Mais sur­tout dans les grandes villes. « On constate que la Haute-Ga­ronne et l’Hé­rault sont très tour­nés vers l’af­fac­tu­rage. Cela re­flète le poids éco­no­mique rap­porté au ter­ri­toire, com­mente Anne-Cé­cile Bri­got-Aba­die. L’af­fac­tu­rage peut être une so­lu­tion pour des be­soins de tré­so­re­rie à court terme au même titre que la Dailly. En pa­ral­lèle, les cré­dits de tré­so­re­rie s’ins­crivent plu­tôt dans le moyen terme. »

 

Autre in­for­ma­tion in­té­res­sante : celle de la moyenne d’âge. Les pré­oc­cu­pa­tions de tré­so­re­rie mo­bi­lisent plus les 18-34 ans et les 65 ans et plus, deux ca­té­go­ries où le nombre de re­quêtes est plus élevé. « Ce sont des chiffres co­hé­rents : quand ils sont jeunes, ils sont plus à l’af­fût de so­lu­tions car ils sont en re­cherche de sta­bi­li­sa­tion. Pour les plus âgés, c’est à mettre en re­la­tion avec les pro­blé­ma­tiques de trans­mis­sion..., ana­lysent les di­rec­trices ré­gio­nales. L’oc­ca­sion de rap­pe­ler qu’une trans­mis­sion, ça se pré­pare et ça s’an­ti­cipe bien. »

 

Enfin, l’étude ré­vèle que les di­ri­geants ne sont pas tous égaux de­vant la ges­tion de la tré­so­re­rie. Certes, le ba­ro­mètre sou­ligne un nombre crois­sant de de­mandes sur des en­tre­prises en dif­fi­culté. « C’est un chiffre his­to­rique et au plus haut sur les quinze der­nières an­nées, hors pics de re­cherche en mars et avril 2020 », constate Vic­tor Gajan, co­fon­da­teur de Big Happy en charge de l’in­no­va­tion. Mais d’autres sont plus pré­oc­cu­pés par le pla­ce­ment de leur tré­so­re­rie po­si­tive, « une de­mande qui ar­rive en tête chez les 55-64 ans et plus ». Comme quoi, la tré­so­re­rie, c’est peut être aussi une his­toire d’ex­pé­rience.

Mé­tho­do­lo­gie
La pré­sente étude a été réa­li­sée par l’agence Big 
Happy en agré­geant un cer­tain cor­pus de don­nées sur les re­quêtes sé­man­tiques de Google de façon men­suelle de 2021 à 2024 sur la France, sur l’Oc­ci­ta­nie et par dé­par­te­ment. Les clés d’en­trée ana­ly­sées sont les sui­vantes : fi­nan­ce­ment en­tre­prise, prêt en­tre­prise, in­ves­tis­se­ment en­tre­prise. En par­tant de ces clés d’en­trée, Big Happy car­to­gra­phie ainsi l’en­semble des re­quêtes as­so­ciées au sujet. Le cor­pus final re­trace donc 2 481 ver­ba­tims dif­fé­rents pour un total de 240 000 re­cherches men­suelles en na­tio­nal. En Oc­ci­ta­nie, cela équi­vaut à 26 435 re­cherches étu­diées men­suel­le­ment sur la même pé­riode.

« La Ré­gion Oc­ci­ta­nie et l’agence Ad’Occ en sou­tien aux en­tre­prises en dif­fi­culté »

© Ré­gion Oc­ci­ta­nie

« Nous consta­tons une aug­men­ta­tion des dé­faillances de tré­so­re­rie des en­tre­prises d’Oc­ci­ta­nie. Cela ré­sulte d’un effet ci­seaux : d’un côté, une contrac­tion des mar­chés due au contexte d’in­sta­bi­lité et à la crise in­ter­na­tio­nale ; de l’autre côté, une aug­men­ta­tion des charges. Ces der­nières n’ont cessé de croître de­puis quelques mois en rai­son des PGE et des crises pré­sen­tées dans l’étude. L’aug­men­ta­tion des taux d’in­té­rêt et les dif­fi­cul­tés ac­crues pour ob­te­nir des prêts au­près de leurs par­te­naires fi­nan­ciers rendent d’au­tant plus dif­fi­cile la re­cherche de so­lu­tions pour sou­la­ger ces tré­so­re­ries sous ten­sion. Dans ces condi­tions, ce sont bien sûr les PME qui sont les plus vul­né­rables car elles ne dis­posent pas tou­jours de marges de ma­nœuvre pour ab­sor­ber ces chocs. Notre agence ré­gio­nale de dé­ve­lop­pe­ment éco­no­mique Ad’Occ a constaté dans son plan de charge une aug­men­ta­tion im­por­tante du suivi des en­tre­prises en dif­fi­culté, de l’ordre de 200 %. La Ré­gion Oc­ci­ta­nie a mis en place un cer­tain nombre d’ou­tils pour ac­com­pa­gner les fi­lières et les en­tre­prises en pé­riode de crise. Nous avons des dis­po­si­tifs éco­no­miques de sou­ve­rai­neté in­dus­trielle : des fonds d’in­ves­tis­se­ment qui per­mettent d’être ac­tion­naire d’un cer­tain nombre d’en­tre­prises ; un fonds sou­ve­rain de 400 mil­lions d’eu­ros pour l’in­no­va­tion et la trans­for­ma­tion in­dus­trielle. »

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