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| 31/10/2024

Acquisition de congés payés pendant un arrêt maladie : on fait le point

Nor­dine At­mani, as­so­cié du pôle so­cial chez Axiome Alpha As­so­ciés
© AXIOME / H.​COMTE

Le 24 avril 2024, la France a ali­gné sa lé­gis­la­tion sur le droit eu­ro­péen en adop­tant de nou­velles règles re­la­tives à l’ac­qui­si­tion des congés payés pen­dant les ar­rêts ma­la­die, ac­com­pa­gnées d’une im­por­tante ré­tro­ac­ti­vité. Qu’en est-il exac­te­ment ? Ex­pli­ca­tions avec Nor­dine At­mani, as­so­cié du pôle so­cial chez Axiome Alpha As­so­ciés à Jacou.

Pou­vez-vous nous ex­pli­quer dans les grandes lignes la te­neur de la loi mise en place le 24 avril 2024 ?
Cette loi est une mise en confor­mité avec le droit eu­ro­péen qui im­pose, de­puis le 1er dé­cembre 2009 (Traité de Lis­bonne), aux Etats membres de l’UE d’at­tri­buer au moins 4 se­maines de congés par an aux sa­la­riés. Des ju­ris­pru­dences en 2023 ont fait bou­ger le lé­gis­la­teur qui s’est donc ali­gné sur le droit eu­ro­péen. Ce que ça change : dé­sor­mais un sa­la­rié en arrêt de tra­vail pour cause de ma­la­die ou d’ac­ci­dent d’ori­gine non pro­fes­sion­nelle ac­quiert, 2 jours de congés payés par mois d’ab­sence, dans la li­mite de 24 jours ou­vrables, soit quatre se­maines de congés payés par an. Cela cor­res­pond au congé ga­ranti par le droit eu­ro­péen. No­tons tou­te­fois que cer­taines conven­tions col­lec­tives pré­voyaient déjà ce type de me­sures de pro­tec­tion sur des pé­riodes dé­ter­mi­nées. Pour un sa­la­rié ab­sent pour ma­la­die ou ac­ci­dent d’ori­gine pro­fes­sion­nelle, rien ne bouge. Il conti­nue d’ac­qué­rir des congés à hau­teur de 2,5 jours par mois.

Com­ment cette nou­velle loi est-elle per­çue par les chefs d’en­tre­prise ?
Au dé­part, cela a gé­néré de l’in­quié­tude no­tam­ment sur la ré­tro­ac­ti­vité. En effet, ces nou­velles règles s’ap­pliquent ré­tro­ac­ti­ve­ment pour la pé­riode entre le 1er dé­cembre 2009 et le 24 avril 2024. Un sa­la­rié a deux ans pour venir ré­cla­mer les jours de congés non ac­quis sur la pé­riode en cas d’ar­rêts ma­la­die. C’est au sa­la­rié d’en faire la de­mande. Si le sa­la­rié a quitté l’en­tre­prise, le droit s’ap­plique tout de même. Il bé­né­fi­cie de 3 ans pour faire un re­cours au­près de son an­cien em­ployeur. Cette ré­tro­ac­ti­vité a in­quiété les chefs d’en­tre­prise qui n’avaient pas for­cé­ment pro­vi­sionné cela. 15 ans d’an­té­rio­rité, vous ima­gi­nez ? Mais on s’aper­çoit fi­na­le­ment que cela concerne peu de per­sonnes. J’ai eu à trai­ter une di­zaine de dos­siers en 5 mois sur les 15 000 sa­la­riés que nous comp­tons via nos en­tre­prises clientes. Je m’aper­çois aussi que les chefs d’en­tre­prises sont plu­tôt en phase avec cette nou­velle loi car ils pensent au bien-être de leurs sa­la­riés.

Quelles sont les obli­ga­tions des en­tre­prises ?
Une en­tre­prise n’est pas dans l’obli­ga­tion de com­mu­ni­quer sur la ré­tro­ac­ti­vité de la loi. En re­vanche, elle se doit dé­sor­mais d’in­for­mer men­suel­le­ment ses em­ployés en arrêt du nombre de congés payés ac­quis et la date jus­qu’à la­quelle ces jours peuvent être pris. L’in­for­ma­tion est men­tion­née au­jour­d’hui sur les bul­le­tins de paye. Les édi­teurs avec les­quels nous tra­vaillons ont été mis à jour. Ainsi, chaque mois, nos lo­gi­ciels nous per­mettent de pro­ra­ti­ser l’ac­qui­si­tion des congés en cas d’ar­rêt ma­la­die.

Axiome As­so­ciés

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