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Hérault
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Transports - Logistique
| 17/05/2017

Passe d’armes entre Philippe Saurel (DVG) et Alex Larue (LR) sur le devenir de l’aéroport de Montpellier

Mont­pel­lier Mé­di­ter­ra­née Mé­tro­pole ne de­vrait pas sous­crire au pro­jet de Plan Des­ti­na­tion 2020, porté par la SA Aé­ro­port Mont­pel­lier Mé­di­ter­ra­née et sol­li­ci­tant l’aide fi­nan­cière des col­lec­ti­vi­tés pour ac­croître si­gni­fi­ca­ti­ve­ment le tra­fic de la pla­te­forme hé­raul­taise. C’est ce qui res­sort du vif échange, mer­credi après-midi lors du conseil mé­tro­po­li­tain de Mont­pel­lier, entre Alex Larue, conseiller mé­tro­po­li­tain d’op­po­si­tion LR, et Phi­lippe Sau­rel, pré­sident DVG de la mé­tro­pole.

Pour Alex Larue, « des com­pa­gnies low-cost quittent le Royaume Uni suite au Brexit, et Mont­pel­lier subit la concur­rence d’autres aé­ro­ports (Tou­louse et Mar­seille no­tam­ment, NDLR). Quid de Des­ti­na­tion 2020, alors qu’un conseil de sur­veillance de l’aé­ro­port de Mont­pel­lier est prévu mi-juin ? Un ef­fort sup­plé­men­taire de la mé­tro­pole est-il prévu ? »

P.​Saurel : « Mont­pel­lier Mé­tro­pole pos­sède 0,5 % des parts de la so­ciété aé­ro­por­tuaire. La Mé­tro­pole siège au conseil de sur­veillance mais n’a pas le droit de vote. Nous fi­nan­çons l’APFTE (as­so­cia­tion pour la pro­mo­tion des flux tou­ris­tiques et éco­no­miques) à hau­teur de 750 k€ par an. C’est la der­nière année où le pré­fet nous a au­to­risé à le faire, car il y a un pro­blème ju­ri­dique, vis-à-vis des com­pa­gnies aé­riennes low-cost (l’APFTE connaît son der­nier exer­cice, NDLR). Nous re­ce­vons de la SA Aé­ro­port Mont­pel­lier Mé­di­ter­ra­née 5.000 € par an de di­vi­dendes. L’Etat, pro­prié­taire de 60 % des ac­tions, re­çoit, lui, en­vi­ron 600 k€ de di­vi­dendes, qu’il ne ré­in­ves­tit pas du tout. Pas un euro. La so­ciété aé­ro­por­tuaire de­mande 20 M€ aux col­lec­ti­vi­tés (pas uni­que­ment à la Mé­tro­pole, NDLR). Elle met la char­rue avant les bœufs. »

A.​Larue : « La re­ca­pi­ta­li­sa­tion est sur la table, avec le ra­chat des parts de la CCI. Ce se­rait une bonne af­faire pa­tri­mo­niale. La so­ciété aé­ro­por­tuaire est ren­table. Et c’est une ques­tion cru­ciale pour le dé­ve­lop­pe­ment éco­no­mique et tou­ris­tique du ter­ri­toire. »

P.​Saurel : « Même si on ache­tait toutes les parts de la CCI de l’Hé­rault (qui sont à vendre, 25 % du ca­pi­tal de la SA), on ne se­rait pas ma­jo­ri­taires. Soit on gou­verne, soit on ne gou­verne pas. Le dé­ve­lop­pe­ment de l’aé­ro­port est im­por­tant, mais je ne vais pas jeter l’ar­gent comme ça. L’ar­gent pu­blic, ce n’est pas l’ar­gent des élus. Mais si l’aé­ro­port est à vendre, nous sommes ac­qué­reurs. »

A.​Larue : « L’aé­ro­port n’est pas à vendre, et vous le savez bien. C’est les parts de la CCI qui sont à vendre. Si le plan Des­ti­na­tion 2020 n’est pas va­lidé mi-juin, l’aé­ro­port va s’éteindre. »

P.​Saurel : « Vous êtes un agent de la CCI de Mont­pel­lier. »

Jacques Do­mergue, conseiller mé­tro­po­li­tain d’op­po­si­tion (LR) : « Il faut que la Mé­tro­pole soit ma­jo­ri­taire dans le ca­pi­tal de la so­ciété aé­ro­por­tuaire. Il en va du dé­ve­lop­pe­ment de la par­tie est de l’Oc­ci­ta­nie. L’aé­ro­port de Tou­louse conti­nue de se dé­ve­lop­per, et Mar­seille aussi. L’aé­ro­port de Mont­pel­lier doit trou­ver sa spé­ci­fi­cité et avoir des sou­tiens. Sur le plan tou­ris­tique, scien­ti­fique et éco­no­mique, Mont­pel­lier est au­jour­d’hui une des­ti­na­tion an­nexe, no­tam­ment au ni­veau eu­ro­péen. C’est une grosse fai­blesse du ter­ri­toire. »

> À lire éga­le­ment : Des­ti­na­tion 2020 : l’aé­ro­port de Mont­pel­lier es­père un feu vert des col­lec­ti­vi­tés en juin et dé­taille ses pro­jets

Hu­bert Via­latte / vialatte@​lalettrem.​net
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