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| 16/09/2025

Sobriété, hybridation, gaz vert… : comment décarboner à moindre coût

© La Lettre M

« Entreprises et collectivités : décarboner sans se ruiner » : c'est le thème du Petit Déj' organisé par La Lettre M le 16 septembre au Gazette Café, à Montpellier, en partenariat avec GRDF. L’occasion d’évoquer les stratégies et les bonnes pratiques pour concilier transition énergétique et rentabilité dans un contexte économique et financier tendu. Morceaux choisis.

Baisser les consommations en réduisant la facture énergétique. C'est tout l’enjeu du débat organisé par La Lettre M – en partenariat avec GRDF – le 16 septembre au Gazette Café, à Montpellier. Pour Michaël Gerber, responsable du pôle Collectivités et co-directeur de lAgence locale de l'énergie et du climat Montpellier Métropole (Alec), cette équation est au cœur des préoccupations des collectivités. « Les crises sanitaire et énergétique que nous avons traversé, dans un contexte de dérèglement climatique et d’évolution de l’environnement réglementaire avec l’entrée en vigueur du décret tertiaire, ont nécessité une réorganisation en profondeur des pratiques au sein des collectivités en matière de gestion de l’énergie. Avec désormais une prise de conscience des problématiques liées notamment à la qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments, explique-t-il. Il a notamment fallu se pencher sur les questions de ventilation, de confort d’été avec une énergie beaucoup plus chère. Le budget dédié a ainsi été multiplié par trois pour nos collectivités, ce qui nous a obligé à réagir. » Pour réduire la facture globale, l’Alec a notamment intégré un groupement d’achat départemental afin d'acheter de l’énergie sur les marchés en « changeant d’opérateur tous les trois ans ».

Économiser sur l’existant
Directeur général et fondateur de Walterre, bureau d’études lyonnais spécialisé dans la performance énergétique des bâtiments, Maxence de Langautier évoque un contexte porteur pour la décarbonation. « Dans 90 % des cas, la donnée énergétique est relativement mal pilotée chez les maîtres d’ouvrage. La première chose à faire consiste donc à savoir quels sont les bâtiments d’un parc qui consomment le plus avant d’engager un plan de sobriété. Et plutôt que de lancer un grand programme de rénovation, il faut travailler sur l’existant, qui constitue un gisement hallucinant en termes d’économies. À titre d’exemple, en travaillant uniquement sur les réglages et l’optimisation du fonctionnement d’équipements tels que les chaudières, il est possible de réaliser près de 35 % d’économies en conservant sa capacité d’investissement… » Autre piste évoquée par les différents intervenants, l’hybridation des installations en adossant des pompes à chaleur à des chaudières à condensation. Les économies réalisées peuvent atteindre de 30 à 40 %, selon GRDF. Du côté des industriels, on s’adapte à cette nouvelle donne. 

Hybridation
« Nous ne sommes plus un simple fabricant de générateurs, mais un acteur qui accompagne ses clients dans leur stratégie de décarbonation et d’abaissement de charges, résume Alexandre Aupet, chef de projet du groupe Atlantic, spécialisé dans les systèmes de chauffage, de production d'eau chaude sanitaire, de climatisation et de VMC. Nous avons mis en place une équipe d’experts à destination des maîtres d’ouvrage dans le cadre du décret tertiaire. Cela nous permet d’analyser les besoins et les stratégies énergétiques à horizon 2030, 2050… Nous comparons les différents types d’énergie et d’équipements en élaborant la meilleure trajectoire en termes de consommations et de décarbonationLà encore, en gérant au mieux l’existant et en l’optimisant, il est possible de réaliser des économies significatives à l’heure où les budgets sont de plus en plus serrés. » Le spécialiste plaide également pour l’hybridation, dont le coût reste largement compétitif en comparaison à l’investissement nécessaire à une installation neuve : « Les pompes à chaleur permettent d’améliorer notablement le rendement global des chaufferies. » 

Températures de confort et régulation
La réduction des consommations énergétiques, et donc de leur coût, passe aussi par le dialogue avec les usagers. « Au-delà de l’approche technique, nous co-construisons de plus en plus des plans d’actions directement avec les utilisateurs pour atteindre les objectifs souhaités en fixant les règles du jeu, dont les consignes de température de confort à ne pas dépasser, indique Michaël Gerbet. Nous obtenons des résultats importants avec une baisse de 10 % dès la première année et de 20 % la deuxième. Les experts de l’usage des bâtiments, dans les écoles à titre d’exemple, sont les enseignants, les élèves ou les agents techniques. » Une approche partagée par Maxence de Langautier. Le technicien appelle ses clients – collectivités, bailleurs sociaux… - à faire voter en interne des températures de confort et à les respecter : « C’est ce qui permet d’avoir de la prédictibilité sur les consommations. Il faut aussi former les agents techniques pour assurer le suivi des installations et la régulation des températures. L’objectif est de mieux faire fonctionner les systèmes avec plus de sobriété et de bon sens. »  

* imposant une réduction progressive de la consommation d’énergie dans les bâtiments de plus de 1 000 m², avec des premières échéances en 2030 fixant un objectif de baisse de 40 % par rapport à 2010. 

David Danielzik / danielzik@lalettrem.net

GRDF : décarboner grâce au gaz vert

GRDF

« Le gaz vert, ce n’est pas une vue de l’esprit. C’est aujourd’hui un vrai process avec près de 780 unités de méthanisation en activité dans l’Hexagone produisant 15 TWh, soit l’équivalent de la consommation de quatre millions de logements neufs », explique Arnaud Ancelin, adjoint à la délégation « marché d’affaires » Sud-Ouest chez GRDF, en évoquant les missions du leader européen de la distribution de gaz et acteur majeur de la décarbonation et de la transition énergétique des territoires. Concrètement, l’opérateur accompagne ses clients – particuliers, professionnels et industriels - dans la diminution de leur empreinte carbone en s’appuyant sur trois leviers : sobriété, efficacité énergétique et développement des gaz verts. Avec un objectif clair dans ce dernier domaine : « Notre priorité est de favoriser leur injection dans le réseau pour atteindre 20 % de gaz vert en France et en Occitanie d’ici à 2030. Et dans la métropole de Montpellier, les gaz verts représenteront 10 % de la consommation en 2028, poursuit le représentant de GRDF. Plus largement, le gaz a un rôle essentiel à jouer dans le mix énergétique français, à condition de le décarboner. Les solutions, comme la PAC (pompe à chaleur, NDLR) hybride par exemple, existent et permettent d’accélérer la transition énergétique avec des coûts soutenables. »

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