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Agri - Agro / Biotechs - Santé
| 2/04/2021

Revoir le débat en replay - "Paroles de patrons" : quel impact de la crise sanitaire sur l'entreprise ?

« Pour faire face à une si­tua­tion ex­tra­or­di­naire, il faut une ca­pa­cité d’adap­ta­tion ET de l’in­no­va­tion », es­time Hugues Des­granges, res­pon­sable ré­gion Mé­di­ter­ra­née et as­so­cié audit chez De­loitte, lors du débat « Pa­roles de pa­trons », or­ga­nisé par La Lettre M, en par­te­na­riat avec le ca­bi­net d'au­dit et de conseil, le 30 mars. Illus­trant ce constat, cinq di­ri­geants d'ex-Lan­gue­doc-Rous­sillon font le point sur l'im­pact de la crise sa­ni­taire dans la vie de leur en­tre­prise : Ca­ro­line Win­cker, pré­si­dente de Bleu Li­bel­lule ; Sté­phane Le­houx, PDG de Saint Mamet ; Ar­naud Mine, pré­sident d'Ur­ba­so­lar ; Fa­brice Ri­bourg, pré­sident de Royal Canin France et Georges Ruiz, pré­sident du groupe In­ovie.

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« Pa­roles de Pa­trons » en re­play

Com­plexité ac­crue
Spé­cia­lisé dans la vente de pro­duits ca­pil­laires pour les pro­fes­sion­nels, Bleu Li­bel­lule (850 sa­la­riés, CA 2020 : 132 M€, à Gal­largues-le-Mon­tueux - 30), n'est pas épar­gné par la pan­dé­mie. « Nous avons 206 points de vente dont la moi­tié est fer­mée de­puis le début du pre­mier confi­ne­ment, et un site d’e-com­merce, rap­pelle Ca­ro­line Win­cker. Il n’est pas évident de tra­vailler à plu­sieurs vi­tesses, en ré­pon­dant aux de­mandes ac­crues en ligne, tout en gé­rant du chô­mage par­tiel pour la cen­taine de ma­ga­sins fer­més ». De son côté, Ar­naud Mine, Ur­ba­so­lar (éner­gie pho­to­vol­taïque, groupe Axpo, 280 sa­la­riés, CA : 131 M€, Mont­pel­lier), en convient : « La Co­vid-19 a ajouté une couche de com­plexité à notre mé­tier ali­menté par la ré­vo­lu­tion éner­gé­tique. »
Tou­te­fois, Ur­ba­so­lar se ré­jouit d'avoir déjà mis en place des ou­tils en amont de la crise sa­ni­taire, ce qui lui a per­mis de mieux en sup­por­ter son im­pact. « Nous étions fi­na­le­ment assez prêts. Nous tra­vaillons sur des sys­tèmes com­plexes, des cen­trales sur les­quelles in­ter­viennent beau­coup de per­sonnes. En deux ans, nous sommes pas­sés de 150 à près de 300 sa­la­riés, donc nous avions de toute façon be­soin d’ou­tils struc­tu­rants. »

Ca­pa­cité d’adap­ta­tion
Dans un tel contexte, sa­voir faire preuve de flexi­bi­lité est né­ces­saire. « Nous avons eu la chance de ne pas de­voir re­cou­rir au chô­mage par­tiel en main­te­nant nos sa­la­riés à la mai­son, rap­porte Fa­brice Ri­bourg, Royal Canin (nour­ri­ture pour ani­maux, groupe Mars, 1 300 sa­la­riés en France, CA : 3,5 Md€ en 2018, Ai­margues - 30). Pour les ac­com­pa­gner, nous avons mis en place des ou­tils tels que des pla­te­formes d’écoute, des sé­mi­naires vir­tuels pour que cha­cun ex­plique ce qu’il fait, l’ac­cès à des psy­cho­logues… » De son côté, Georges Ruiz, In­ovie (4 800 sa­la­riés, CA : 560 M€, Mont­pel­lier) ex­plique « avoir dû em­bau­cher 20 % de per­son­nel en plus au début de la crise sa­ni­taire afin de ré­pondre aux be­soins de la po­pu­la­tion. C’était une pé­riode dif­fi­cile et elle n’est pas ter­mi­née. Nous de­vons main­te­nant faire des pré­lè­ve­ments sa­li­vaires dans les écoles. » Pour s’équi­per en ma­té­riel né­ces­saire aux tests PCR, In­ovie a in­jecté 40 à 50 M€ au début de la crise sa­ni­taire. Dé­sor­mais, ses équipes sont en me­sure de réa­li­ser 300 k tests par se­maine. Chez Saint-Ma­met (fruits trans­for­més, 170 ETP, CA : 96 M€, Vau­vert - 30), 38 k€ ont été in­ves­tis pour adap­ter l’usine aux contraintes sa­ni­taires.
Pour au­tant, la Co­vid-19 n’a pas eu que des ef­fets né­ga­tifs. Sté­phane Le­houx, PDG de Saint-Ma­met, consi­dère que cette crise a per­mis d’amé­lio­rer cer­tains pro­cess : « Nous avons gommé cer­taines étapes et gagné en ef­fi­ca­cité ». Pour Georges Ruiz, la crise sa­ni­taire a mis en lu­mière l’im­por­tance du mé­tier d’In­ovie. « Cela a dé­mon­tré que la bio­lo­gie est in­dis­pen­sable dans le diag­nos­tic. »

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Stra­té­gie main­te­nue
Mal­gré la com­plexité et les ra­len­tis­se­ments dé­cou­lant de la pan­dé­mie, ces di­ri­geants sou­haitent main­te­nir leurs pro­jets. « Nous avons fait le choix de pour­suivre notre ex­pan­sion, no­tam­ment en Ita­lie avec l’ob­jec­tif d’y ou­vrir trois ma­ga­sins d’ici à la fin de l’an­née et une cin­quan­taine dans les cinq à huit ans à venir », pré­cise Ca­ro­line Win­cker. Déjà pré­sent au Liban et au Maroc, In­ovie en­tend, de son côté, ren­for­cer sa pré­sence en Eu­rope, « en com­men­çant par l’Es­pagne et l’Ita­lie », mais aussi en France, et mener quelques opé­ra­tions de crois­sance ex­terne pour se ren­for­cer dans l’ana­lyse vé­té­ri­naire au tra­vers de sa fi­liale In­ovie Vet (six per­sonnes, CA : 1,5 M€, Mont­pel­lier).
« Pour ré­pondre à une de­mande crois­sante des consom­ma­teurs, ren­for­cée de­puis le début de la pan­dé­mie, nous al­lons in­ves­tir 3 M€ dans une ma­chine dé­diée au trai­te­ment en amont du fruit à noyau, no­tam­ment la pêche », ex­plique Sté­phane Le­houx, Saint-Ma­met. Royal Canin veut in­jec­ter 10 M€ dans cha­cune de ses deux usines, si­tuées dans les Hauts-de-France et à Ai­margues, « pour sou­te­nir la de­mande », in­dique Fa­brice Ri­bourg. Royal Canin en­tend pour­suivre éga­le­ment la di­gi­ta­li­sa­tion de son offre, no­tam­ment au­tour de son “flag­ship store“ en ligne et d’un “concept store“ phy­sique qui ou­vrira pro­chai­ne­ment. L'in­no­va­tion se­cret de la pé­ren­nité.

Sté­pha­nie Roy / roy@​lalettrem.​net
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