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Hérault / Languedoc-Roussillon
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Immobilier
| 24/10/2017

Petit Dej Immobilier de La Lettre M : parole aux experts

« Loi Lo­ge­ment, en­jeux ur­bains dans les mé­tro­poles, Plan Lit­to­ral... Im­mo­bi­lier : chaude ren­trée ! », tels sont les thèmes évo­qués lors du Petit Déj Im­mo­bi­lier de La Lettre M, le 24/10 au Ga­zette Café à Mont­pel­lier, en pré­sence de 150 dé­ci­deurs. Trois ex­perts, Élo­die Nour­ri­gat (ar­chi­tecte, NBJ Mont­pel­lier), Yohan Breuil, di­rec­teur as­so­cié du ca­bi­net Adé­qua­tion et Chris­tophe Pérez, DG de la Serm/SA3M, ont ré­pondu aux ques­tions de Hu­bert Via­latte, ré­dac­teur en chef de La Lettre M. Par­te­naire de l’évé­ne­ment, Rémi De Le­cu­barri, di­ri­geant de Corim (pro­mo­tion im­mo­bi­lière, 200 lo­ge­ments sur le grand Mont­pel­lier, 12 sa­la­riés), a mis en avant son pro­gramme « Ele­ven » (R +11) qu’il va réa­li­ser sur le quar­tier Nou­veau Saint-Roch à Mont­pel­lier, sym­bole de la re­cons­truc­tion de la ville sur elle-même. « Ce quar­tier, c’est l’ave­nir. Alors qu’on pen­sait à un re­tour des se­niors en ville, les gé­né­ra­tions Y et Z sont aussi sé­duites. Elles veulent être ultra connec­tées, avoir des es­paces verts, des moyens de trans­ports à proxi­mité… », note Rémi De Le­cu­barri.

La Serm/SA3M s’est en­ga­gée au­près de la FPI (fé­dé­ra­tion des pro­mo­teurs im­mo­bi­liers) sur la pro­duc­tion de 2.300 lo­ge­ments en consul­ta­tion pro­mo­teur sur l’an­née, dans une lo­gique de nou­veaux quar­tiers mais aussi de ré­gé­né­ra­tion de la ville dans un tissu plus an­cien. « Il y a 35 consul­ta­tions d’ici la fin de l’an­née de pré­vues », in­dique Chris­tophe Pérez.

La loi Lo­ge­ment : fa­vo­rable ou pas aux pro­mo­teurs ?

Pour Yohan Breuil, la loi Lo­ge­ment est de « bonne au­gure sur les zones ten­dues ». Cela va obli­ger les ac­teurs de l’acte de construire à « tra­vailler sur des ob­jec­tifs de ré­sul­tats, sur la com­pé­tence et la per­for­mance », com­plète Élo­die Nour­ri­gat. « Il faut loger les ha­bi­tants de Mont­pel­lier quel que soit leur re­venu. La construc­tion doit ré­pondre aux be­soins des ha­bi­tants, ré­pond Chris­tophe Pérez, qui es­père que « la pro­lon­ga­tion de 2 ans du dis­po­si­tif Pinel va li­mi­ter la spé­cu­la­tion fon­cière. Sinon, on sera obli­gés de prendre des me­sures ».

Le risque de sur­chauffe fon­cière ?

« La loi Lo­ge­ment fa­vo­rise les es­paces mé­tro­po­li­tains, Tou­louse et Mont­pel­lier. Le mar­ché fon­cier va concen­trer tous les mêmes ac­teurs au même en­droit. Il y a déjà une sur­chauffe fon­cière sur les prix d'ac­qui­si­tion », note Yohan Breuil. « Il va fal­loir au maxi­mum tra­vailler en amont pour créer des es­paces à vivre, ajoute Élo­die Nour­ri­gat. Il faut prendre conscience dès le dé­part que l’on va tra­vailler sur un mon­tant glo­bal » et non plus seg­men­ter fon­cier, construc­tion, ar­chi­tec­ture.

Zones B2 : quels im­pacts dans les villes moyennes ?

« Le nou­veau zo­nage va mettre de côté Nar­bonne et Bé­ziers, clas­sées en B2. Toute la mé­ca­nique de mon­tage des pro­jets sera à re­voir. Il y a le risque d’un vrai coup de frein sur un mar­ché qui va être di­visé par deux, suivi du re­trait des opé­ra­teurs qui pour­tant com­men­çaient à s’y in­té­res­ser à nou­veau », ar­gu­mente Yohan Breuil. Chris­tophe Pérez mise sur un tra­vail vi­sant à li­mi­ter l’éta­le­ment ur­bain à Mont­pel­lier. « Notre am­bi­tion dans les quar­tiers que nous réa­li­sons comme Port Ma­rianne, Eu­réka,… est de pro­duire de vrais quar­tiers de ville, avec de la mixité so­ciale, des com­merces, des bu­reaux, des ser­vices, le tram, sou­ligne-t-il. Il faut de l’in­ten­sité avec un tiers de l’es­pace à l’ur­ba­ni­sa­tion, et le reste en es­paces verts, bas­sins de ré­ten­tion, zones agri­coles… »

Le dé­ve­lop­pe­ment de la den­sité sur les 1e et 2e cou­ronnes ?

« Il faut prendre en compte la den­sité res­sen­tie. C’est là que notre tra­vail in­ter­vient. Agen­cer les es­paces, or­ga­ni­ser l’es­pace pu­blic, c’est es­sen­tiel et un enjeu pour tous », pré­cise Élo­die Nour­ri­gat. Yohan Breuil dé­ve­loppe le concept de « pro­duits dé­si­rables : il faut ré­in­ven­ter des formes in­ter­mé­diaires in­di­vi­duelles qui ont un ni­veau de den­sité ac­cep­table ». Évo­quant le quar­tier en ges­ta­tion Ode à la Mer (Pé­rols-Lattes), Chris­tophe Pérez ex­plique le nou­veau mo­dèle de concep­tion d’un quar­tier. Ode à la Mer est l’exemple d’une « ville pluri-fonc­tion­nelle et mixte au pro­fit des ha­bi­tants avec des com­merces, des lo­ge­ments,… Le pro­jet com­mer­cial de Frey sera dé­voilé au Mapic le 16/11, in­dique-t-il. Cette ap­proche ne fonc­tionne que parce qu’un vrai quar­tier avec 20.000 ha­bi­tants va y être créé. Les moyens fi­nan­ciers né­ces­saires sont consi­dé­rables et de­mandent à ce que tous les ac­teurs pu­blics et pri­vés tra­vaillent en­semble ». « Cam­ba­cé­rès (au­tour de la fu­ture gare TGV, NDLR), c’est le Mont­pel­lier de de­main, ajoute-t-il. On pro­longe la ville jus­qu’à la nou­velle gare TGV. Le tram (ex­ten­sion de la ligne 1, NDLR)  connec­tera ce quar­tier mixte dédié à l’in­no­va­tion et à la re­cherche. Les start-up se­ront hé­ber­gées dans la halle French Tech, Mont­pel­lier Bu­si­ness School construira son cam­pus,... »

Smart city

« Le smart­phone est un des ob­jets qui va per­mettre de vivre en ville dif­fé­rem­ment. « Sur Eu­rêka, on tra­vaille avec Engie sur une pla­te­forme nu­mé­rique pour des ser­vices aux ha­bi­tants. On la teste au­près de 80 per­sonnes via le CCAS de Cas­tel­nau, pour vé­ri­fier l’amé­lio­ra­tion des condi­tions de vie le plus long­temps pos­sible. On va vers la ville du­rable et on va de­voir trou­ver de la flexi­bi­lité dans les usages », ex­plique Chris­tophe Pérez. Il an­nonce que la Serm/SA3M a ob­tenu le tro­phée des EPL dans la ca­té­go­rie ser­vices au congrès des EPL à Bor­deaux, il y a deux se­maines.

Plan Lit­to­ral 21

Pour Yohan Breuil, « le pre­mier enjeu est le re­nou­vel­le­ment du parc im­mo­bi­lier des 20 sta­tions, qui est ob­so­lète au­jour­d’hui par rap­port à la de­mande. » Pour au­tant, « 99 % de ce parc est privé, les le­viers d'in­ter­ven­tion sont li­mi­tés, ex­plique Élo­die Nour­ri­gat, qui tra­vaille sur la ville mé­di­ter­ra­néenne. La pro­blé­ma­tique à long terme n’est pas simple ». Le phé­no­mène de mon­tée en gamme des lo­ge­ments est jugé né­ces­saire. Il est per­cep­tible à tra­vers des pro­jets ur­bains am­bi­tieux, no­tam­ment au Bar­ca­rès (66), qui a créé une Semop (une sem à opé­ra­tion unique). « Ça va plus vite. Les opé­ra­teurs sont in­té­grés dans le pro­jet en co-pro­duc­tion dès le dé­part, ce qui donne plus de chance au pro­jet d’abou­tir », té­moigne Yohan Breuil.  

 

Vé­ro­nique Coll / coll@​lalettrem.​net
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