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Infrastructures / Institutions
| 21/10/2020

Le Montpellier Handball verrait bien sa future salle sur la route de la mer

« Une salle prin­ci­pale d'au moins 5 500 places, une salle an­nexe pour s’en­traî­ner et une salle de ré­cep­tion VIP : c'est le mi­ni­mum vital dont le club a be­soin pour se dé­ve­lop­per », confie à La Lettre M Ju­lien Del­jarry. Le pré­sident de la SAS Mont­pel­lier Hand­ball (32 sa­la­riés dont 17 joueurs pro­fes­sion­nels, 8 M€ de CA la sai­son der­nière) fait ré­fé­rence au pro­jet de fu­ture salle dont le maître d'œuvre sera choisi d'ici à la fin du mois et le lieu avant la fin de l'an­née.

Mont­pel­lier Mé­di­ter­ra­née Mé­tro­pole étu­die deux op­tions. Celle que pré­fère Ju­lien Del­jarry : « Les ter­rains dis­po­nibles de l'Ode à la mer, non loin de l'Arena, où nous pour­rions at­ti­rer des in­ves­tis­seurs pri­vés pour ou­vrir des com­merces, res­tau­rants, bu­reaux... Le pro­jet se­rait pu­blic-privé », ima­gine-t-il. La deuxième, moins pro­bable, consis­te­rait à raser le pa­lais des sports René-Bou­gnol. Pro­blèmes : aucun plan B n'a été en­vi­sagé pour ac­cueillir les matches le temps des tra­vaux et la zone - le quar­tier ré­si­den­tiel Ai­gue­longue - ne se­rait pas assez at­trac­tive pour sé­duire des ac­teurs pri­vés, selon lui.

An­non­cée en 2023, la salle se­rait li­vrée au mieux en 2024. « L'ob­jec­tif, c'est d'être prêt pour les JO de Paris. Des équipes pour­raient venir en stage ou s'en­traî­ner », illustre le di­ri­geant de 28 ans, ajou­tant que le club sou­haite gérer seul le site : « En tant qu'ac­teur prin­ci­pal, nous se­rions très fa­vo­rables à ac­cueillir nos amis du bas­ket pour leurs ren­contres les plus im­por­tantes. »  

Des contrats au ra­bais

En pa­ral­lèle, le Mont­pel­lier Hand­ball af­fronte, comme les autres clubs de sport de la ville, la crise sa­ni­taire et son lot de pro­blèmes fi­nan­ciers. Mais il peut comp­ter sur ses 17 ac­tion­naires, dont le nou­veau, Aman­guis, so­ciété haut-sa­voyarde as­so­ciée à Super U. « Cer­tains sont mon­tés en puis­sance. En tant que pro­prié­taires du club, c’est le bon mo­ment de mon­trer un sou­tien », note Ju­lien Del­jarry, avant de sou­li­gner l’ef­fort de l’État : « Les clubs fran­çais s’en sortent mieux que les eu­ro­péens grâce au chô­mage par­tiel qui a per­mis de sau­ver la der­nière sai­son. Nos joueurs ont ac­cepté de tou­cher 84 % de leur sa­laire pen­dant six mois. En Al­le­magne et en Es­pagne, il y a des baisses de sa­laires… Sans ou­blier la vague de so­li­da­rité : très peu d’abon­nés ont de­mandé un rem­bour­se­ment et toutes les en­tre­prises par­te­naires ont versé ce qu’elles de­vaient ver­ser. »

La plu­part des contrats, par­fois revus à la baisse à la de­mande de so­cié­tés en dif­fi­culté, ont été re­nou­ve­lés à l’in­ter­sai­son. Tou­te­fois, le club a en­re­gis­tré plus de dé­parts (17) que d’ar­ri­vées (8). Les quelque 150 par­te­naires qu’il fé­dère au­jour­d’hui se sont en­ga­gés à dé­bour­ser entre 3 000 et 200 000 €. Parmi eux, des poids lourds lo­caux comme FDI Groupe et des mul­ti­na­tio­nales comme Toyota qui lui four­nit des vé­hi­cules ou en­core Al­lianz, der­nier spon­sor à s’af­fi­cher sur le maillot.

La me­nace du huis clos

Chez les col­lec­ti­vi­tés, pas ques­tion de re­mettre en cause les sub­ven­tions, qui pèsent 20 % du bud­get. Mais à moyen terme, avait an­noncé Michaël De­la­fosse lors du conseil de Mé­tro­pole du 15 sep­tembre, les club de sport de la ville de­vront moins dé­pendre des aides pu­bliques. À condi­tion de trou­ver d’autres sources de re­ve­nus via le na­ming des tri­bunes ou l’ar­ri­vée de nou­veaux par­te­naires qui tra­vaillent avec la Ville et la Mé­tro­pole. « C’est une ré­duc­tion du mon­tant des sub­ven­tions sous ré­serve. Il n’y aura pas de cas­sure du jour au len­de­main », pré­cise Ju­lien Del­jarry, qui a en­ca­dré dans son bu­reau une photo de lui avec le nou­veau maire.

Concer­nant la billet­te­rie, la me­nace du huis clos est prise au sé­rieux. « Il fau­dra rem­bour­ser les abon­nés et par­te­naires. La perte est es­ti­mée à 150 000 € par mois », aver­tit-il. Quant à la jauge li­mi­tée à 1 000 spec­ta­teurs, elle em­pêche le club de vendre des billets et d’at­ti­rer de nou­velles en­tre­prises. « Notre seule marge de ma­nœuvre, c’est sur les matches de moyenne gamme, ex­plique-t-il. Avec le taux d’ab­sen­téisme des abon­nés et des par­te­naires, on est à 400 per­sonnes. »

Si les fi­nances le per­mettent en fin de sai­son, à condi­tion que celle-ci se ter­mine mal­gré les re­ports de matches pour cause de tests po­si­tifs à la Co­vid-19, le club s’au­to­ri­sera à re­cru­ter un joueur confirmé pour rem­pla­cer l’un de ses deux cadres en fin de contrat. Autre so­lu­tion, moins oné­reuse : faire appel aux jeunes du centre de for­ma­tion. Mais pour res­ter en haut de l’af­fiche, « nous avons be­soin de joueurs ex­pé­ri­men­tés, de ni­veau in­ter­na­tio­nal », in­siste Ju­lien Del­jarry.

Cyril Peter / peter@​lalettrem.​net
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