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Région Occitanie
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Transports - Logistique
| 30/03/2018

La SNCF au cœur de la transformation digitale

Le groupe SNCF n’échappe pas à la ré­vo­lu­tion nu­mé­rique. « Avec le di­gi­tal, on a un po­ten­tiel de mo­der­ni­sa­tion consi­dé­rable, dé­clare Alain Qui­net, di­rec­teur gé­né­ral de SNCF Ré­seau, le 30 mars à Mont­pel­lier, après un sé­mi­naire in­terne, à Mont­pel­lier, avec 150 ma­na­gers du groupe fer­ro­viaire venus de toute l’Oc­ci­ta­nie. Tous les seg­ments d’ac­ti­vité sont im­pac­tés : pro­duc­tion d’ho­raires, ges­tion op­ti­mi­sée de cir­cu­la­tion en di­rect, sur­veillance d’in­fra­struc­tures, main­te­nance, concep­tion de pro­jets, sys­tèmes d’aides à la dé­ci­sion - no­tam­ment dans les nœuds fer­ro­viaires. Dans toutes nos ac­ti­vi­tés, le di­gi­tal peut être in­cor­poré et dé­li­vrer des per­for­mances. » L’en­jeu, pour le groupe fer­ro­viaire, est de « s’ou­vrir à des par­te­naires non fer­ro­viaires, en nouant des par­te­na­riats avec des four­nis­seurs de nou­velles tech­no­lo­gies pour les in­cor­po­rer sur le ré­seau ».
Des ou­tils peuvent no­tam­ment per­mettre « le re­cal­cul au­to­ma­tique des ho­raires en cas d’in­ci­dents. Cela per­met­tra d’amé­lio­rer la flui­dité du tra­fic, de pré­dire à l’avance ce qu’un homme ne peut faire sans as­sis­tance, et de mieux in­for­mer. Les voya­geurs sont sen­sibles aux re­tards, mais aussi sur la façon dont ils sont in­for­més ».
Les ob­jets connec­tés, déjà très pré­sents dans les postes d’ai­guillage, vont être dé­ployés sur le ré­seau pour des fonc­tions de sur­veillance et de su­per­vi­sion. « Il s’agit de sa­voir à dis­tance et en di­rect com­ment se com­portent les ins­tal­la­tions et les rails, pour tendre vers une main­te­nance pré­ven­tive et pré­dic­tive du ré­seau, pré­cise Pierre Bou­tier, di­rec­teur ter­ri­to­rial de SNCF Ré­seau Oc­ci­ta­nie. Un champ de trans­for­ma­tion s’ouvre, à la fois pour les ou­tils et sur nos mé­tiers. Les ob­jets connec­tés sont un enjeu ma­jeur pour la main­te­nance. Tout en évi­tant d’avoir trop d’in­for­ma­tions, qui nous fe­raient sur­réa­gir. C’est le pro­blème de la ges­tion des don­nées : re­ce­voir des flux d’in­fos peut noyer l’in­for­ma­tion. » Autre écueil : « Il fau­dra évi­ter de res­ter sur les an­ciens pro­ces­sus (sur­veillance phy­sique) alors que nous au­rons bas­culé sur de nou­veaux. »

Le dé­ploie­ment sera pro­gres­sif, car sou­mis à des pro­cé­dures de sé­cu­rité très strictes. « Il fau­dra pou­voir dé­mon­trer que le ré­seau sera aussi sûr qu’avant », sou­ligne Alain Qui­net. « La sur­veillance hu­maine res­tera né­ces­saire, il y aura un mix avec les tech­no­lo­gies temps réel », ajoute Pierre Bou­tier. La tem­pé­ra­ture des rails est no­tam­ment sur­veillée de près en Oc­ci­ta­nie, où le cli­mat est chaud. « En fonc­tion de la tem­pé­ra­ture, les rails s’al­longent ou se ré­tractent », ex­plique Marc Dois­neau, di­rec­teur main­te­nance et tra­vaux Nord est et Nor­man­die. « Le dé­ploie­ment du di­gi­tal n’oc­ca­sionne pas de grosses inau­gu­ra­tions, il n’est pas vi­sible, mais c’est un tra­vail de fond qui est en­gagé, et qui ap­por­tera des ré­sul­tats en termes de qua­lité de ser­vice pour les voya­geurs. Et ce, bien plus vite que les rythmes ha­bi­tuels de tra­vaux sur les lignes, tra­vaux qui né­ces­sitent des étapes ad­mi­nis­tra­tives, des dé­bats pu­blics, des in­ves­tis­se­ments croi­sés… », pour­suit Alain Qui­net.

Autre ten­dance forte pour SNCF Ré­seau : les consé­quences de l’ou­ver­ture à la concur­rence. « SNCF Ré­seau sera da­van­tage en res­pon­sa­bi­lité, avec un nombre crois­sant d’in­ter­ve­nants sur le ré­seau. Il faut que nous soyons les ga­rants de la ges­tion glo­bale du ré­seau. Il fau­dra une dis­ci­pline col­lec­tive, la moindre dé­faillance de l’un pé­na­li­sant les autres, sur un ré­seau qui sera par­tagé. Nous au­rons un tra­vail de co­or­don­na­teur, on doit s’af­fir­mer comme l’ar­chi­tecte de la ro­bus­tesse de ce ré­seau. Ici, en Oc­ci­ta­nie, vous avez par exemple un ti­tu­laire de PPP entre Nîmes et Mont­pel­lier (Oc’Via), un autre opé­ra­teur pour la ligne Per­pi­gnan-Fi­gue­ras, plu­sieurs ser­vices de trans­port de fret, un nou­veau ser­vices voya­geurs lancé par un Es­pa­gnol jus­qu’à Mont­pel­lier à par­tir de l’an pro­chain… », conclut Alain Qui­net.
SNCF Ré­seau in­ves­tit 2 Md€ en dix ans en Oc­ci­ta­nie dans la ré­no­va­tion du ré­seau exis­tant, dont 430 M€ en 2018.

Hu­bert Via­latte / vialatte@​lalettrem.​net
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