Emploi, investissements, RSE… : quand les entreprises créent de la valeur dans les territoires
Bio-UV, Jallatte, Atelier Tuffery et Exaprint. Quatre dirigeants héraultais, lozérien et gardois ont partagé leurs expériences et leurs défis respectifs lors d’un débat organisé par La Lettre M en partenariat avec TotalEnergies le 16 décembre à Montpellier. Tous contribuent à la création de valeur et à la transformation de leurs territoires en recrutant, en innovant et en investissant. Morceaux choisis.
Les entreprises créatrices de valeurs dans les territoires. C’est la thématique du Petit Dej' organisé par La Lettre M – en partenariat avec TotalEnergies – le 16 décembre au Radisson Blu de de Montpellier en présence de près de 150 décideurs locaux. Objectifs ? Mettre en lumière les entreprises qui – chacune à leur niveau - transforment leurs territoires et les impacte positivement, notamment grâce à des politiques RSE ambitieuses. Pour Julien Tuffery, à la tête du fabricant de jeans lozérien Atelier Tuffery, cet ancrage local constitue un atout entrepreneurial majeur dans un territoire rural. « Notre stratégie de développement s’inscrit dans le temps long, explique-t-il en évoquant la croissance de son entreprise familiale créée en 1892. Cela fonctionne parce que nous sommes basés en Lozère. Nous y fabriquons le produit le plus mondialisé et qui s’échange le plus au niveau mondial : le jean. Ce territoire nous permet d’innover en étant éloigné de l’agitation des métropoles. Cette implantation renforce notre capacité de création en accompagnant au mieux nos salariés, notamment en termes de formation. Chaque produit que nous commercialisons doit être hautement rentable pour pouvoir investir localement. » Directrice marketing et communication de la société gardoise Jallatte, spécialisée dans la fabrication de chaussures de sécurité, Stéphanie Cadène évoque également les opportunités liées au maintien d’une activité industrielle dans un territoire également rural et éloigné des grandes agglomérations, malgré les difficultés. « Il s’agit avant tout de préserver le “fabriqué en France“ en misant sur les savoir-faire locaux ; c’est ce que nos clients attendent », analyse-t-elle.
Impact environnemental
« Notre site de production de Mauguio a été la première imprimerie certifiée haute qualité environnementale (HQE) en France, explique pour sa part François Potier, directeur général d’Exaprint, filiale héraultaise du groupe américain Cimpress spécialisée dans l’impression en ligne. Nous appliquons donc cet engagement destiné à limiter notre impact environnemental à l’ensemble de notre activité. Dans le domaine énergétique, cela se traduit par exemple aujourd’hui par l’objectif d’assurer 25 % de notre approvisionnement par du renouvelable. Tout le papier que nous utilisons est par ailleurs issu de forêts gérées durablement. Si l’on veut être un industriel responsable, notre impact environnemental doit être le plus réduit possible. » Pour Laurent-Emmanuel Migeon, PDG de Bio-UV Group, spécialiste héraultais du traitement de l’eau sans chimie, les solutions innovantes développées par son entreprise constituent une réponse aux problématiques rencontrées dans les territoires d’Occitanie. « Nos solutions permettent de préserver une ressource rare, que ce soit en qualité ou en quantité, précise-t-il. Nous sommes donc chanceux car nous rencontrons toutes ces problématiques dans notre territoire qui constitue un véritable laboratoire pour les développer et innover. Nous travaillons ainsi avec le Seaquarim du Grau-du-Roi, dans le Gard, ou avec le golf de La Grande Motte, ce qui nous permet de mettre au point des technologies exportables. Toujours au niveau local, nous profitons de la richesse de ce bassin, où évoluent de nombreux laboratoires de recherche et organismes de formation, en utilisant toutes ces compétences. Plus largement, le meilleur moyen de nous protéger des aléas internationaux et du fait d'être tributaire de certaines filières, est d'intégrer le plus possible la chaîne de valeur au sein de notre site, à l'image de l'activité d'usinage. »
Emplois et investissements
Autre illustration de la valeur ajoutée apportée par ces entreprises dans leurs territoires : la création d’emploi. « Nous avons créé une centaine de postes en quinze ans après avoir investi massivement dans notre site, soit près de 5 M€ par an ces dernières années, poursuit François Potier. Cet effort financier nous a permis de diversifier notre offre en ciblant de nouveaux marchés et d’être compétitif à l’international. » Toujours en matière de ressources humaines, Julien Tuffery insiste sur la polyvalence et l’expertise de son équipe d’une quarantaine de salariés, patiemment tissées depuis une dizaine d’années : « Cela nous donne l’agilité nécessaire pour adapter notre production, notre offre et notre business model. Cela nécessite beaucoup d’actions de formation, mais les résultats sont au rendez-vous. » Même approche du côté de Jallatte. « Nous sommes des créateurs de bien-être, résume Stéphanie Cadène. Notre objectif est d’élever nos salariés par la formation, en lien direct avec les établissements d’enseignement gardois. Notre ambition est d’être acteur du territoire en stimulant les potentiels humains et en donnant leur chance aux jeunes du territoire. Et nous travaillons autant que possible avec des fournisseurs locaux, ce qui est le cas avec notre agence de communication, notre imprimeur ou le prestataire de notre cantine d’entreprise. » Bio-UV génère pour sa part d’importantes retombées économiques dans le bassin du Lunellois où le groupe de 150 salariés est implanté. « Notre masse salariale s’élève à 8 M€ pour un chiffre d’affaires de 40 M€ et plus de 60 % de nos approvisionnements, soit 20 M€ par an, sont réalisés en Occitanie, relève Laurent-Emmanuel Migeon. Une contribution significative pour ce territoire que nous comptons maintenir et développer. » Autre forme de cette implication des entreprises dans les territoires : l’investissement. « Pour faire évoluer notre site de production et regrouper l’ensemble de nos équipes, nous avons fait appel à un architecte local et à un aménageur implanté à proximité de chez nous pour arriver à un résultat qui fait la fierté de ceux qui l’on conçu et de nos salariés et constitue une véritable marque employeur, commente François Potier, qui a injecté plusieurs millions d’euros dans cette opération. La fidélisation des jeunes et des moins jeunes est un élément clé de la durabilité de notre modèle. » Un engagement pour l’emploi complété par la création de sa propre école de formation d’opérateurs en imprimerie.
RSE et transition énergétique au cœur de la stratégie de TotalEnergie
« La RSE, c'est l'impact positif que l'entreprise crée quotidiennement sur son territoire, résume Sylvain Panas, directeur régional Occitanie de la compagnie. C'est l'ADN de TotalEnergies ! Notre première action en la matière consiste à fournir de l’énergie en créant de la valeur. C’est la clé de tout notre engagement. » Le représentant de l’énergéticien rappelle ainsi que 90 % des habitants d’Occitanie résident à moins de quinze minutes d’une station-service du groupe : « De fait, si TotalEnergies arrête ses activités, c’est tout le territoire qui est mis à l’arrêt », souligne-t-il, avant d’évoquer l’impact socio-économique de TotalEnergies en Occitanie, où il emploie un millier de personnes (hors stations-service) dans 13 métiers différents. Autre priorité à ses yeux, la transition énergétique. « Nous avons investi 8 Md€ depuis 2020 dans ce domaine en finançant notamment des projets de production d’énergies renouvelables. Nous devons recréer de la valeur dans les territoires pour donner ensuite du pouvoir d’achat à leurs habitants, rappelle Sylvain Panas. Le monde va s’électrifier, nous devons nous mettre en ordre de marche pour accompagner ce changement profond de modèle économique, avec près de 600 MW d’opérations en cours de développement sur la seule Occitanie. » Le dirigeant appelle enfin à la mobilisation de tous pour encourager et soutenir cette création de valeur : « C'est au consommateur d'opter pour des produits et des solutions développés à l’échelle locale. Il faut jouer collectif. La transition énergétique se fera ensemble, avec la société toute entière. »











