Fil infos

Région Occitanie
|
Syndicats - Fédérations - Associations
| 29/08/2022

Élisabeth Borne face aux entrepreneurs à la Ref du Medef

La Rencontre des entreprises de France (Ref) organisée par le Medef a ouvert ses portes pour deux jours ce 29 août à l’hippodrome de Paris Longchamp. L’occasion pour les 120 chefs d’entreprise venus d’Occitanie – la plus grande délégation régionale présente à l’évènement – de se rencontrer et de « voir de près l’action portée par le Medef pour les dirigeants de PME  », explique à La Lettre M Sophie Garcia. La présidente du Medef Occitanie se félicite notamment que la première ministre ait annoncé, devant les chefs d’entreprises réunis, de nouvelles mesures basées sur les revendications du syndicat patronal.

Ainsi, Élisabeth Borne a confirmé une réduction des impôts de production avec la suppression prochaine de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises). « Ce sont des impôts injustes car ils taxent le chiffre d’affaires, et sont dus même lorsqu’une entreprise est en déficit », déplore Sophie Garcia.

Réforme chômage
La première ministre a par ailleurs confirmé l’action prochaine du Gouvernement sur une réforme appelée des vœux du Medef : celle du chômage. « Le problème numéro un des chefs d’entreprise aujourd’hui est celui du recrutement. Être au chômage est financièrement plus intéressant que travailler », a déploré le président national du Medef Geoffroy Roux de Bézieux lors de son discours d’ouverture. Le Medef plaide pour une réforme qui réduirait la durée d’indemnisation chômage lorsque les entreprises cherchent en masse à recruter, « et inversement ». Un message qui semble avoir été entendu par le Gouvernement, Élisabeth Borne ayant indiqué de son côté qu’une réforme visant à « rendre le travail plus rémunérateur que l’inactivité » allait être étudiée. « L’objectif est que l’assurance chômage soit plus stricte lorsque les entreprises recrutent et plus protectrice quand les offres sont moins nombreuses », a indiqué la première ministre.

Sobriété énergétique
Élisabeth Borne a toutefois consacré la majeure partie de son discours à la transition écologique et à la guerre en Ukraine. Afin d’anticiper les conséquences d’une potentielle rupture d’approvisionnement de la France en gaz russe, la première ministre a appelé chaque chef d’entreprise à construire, « courant septembre, son propre plan de sobriété énergétique », assurant qu’il vaut mieux « des économies d’énergie choisies plutôt que des coupures subies ». Au-delà de l’urgence due à la situation géopolitique, elle a affirmé que les chefs d’entreprise devaient s’engager vers « un changement plus profond », leur assurant toutefois que « la décroissance n’est pas la solution ». Un avis partagé par Geoffroy Roux de Bézieux qui plaide pour « un capitalisme décarboné ».

Le coût de la transition écologique
« Il n’y a plus aucun chef d’entreprise climato-sceptique. La question de la décarbonation de l’économie est désormais la première préoccupation de nos adhérents, devant la fiscalité », a indiqué le président du Medef appuyant ses dires sur une étude menée chaque année par l'organisation patronale auprès de ses adhérents. Le Medef a demandé au Gouvernement de définir une planification écologique garantissant aux entrepreneurs une stabilité de la réglementation indispensable à tout investissement conséquent. « Il faut fixer les règles en avance », estime Geoffroy Roux de Bézieux.

Bérengère Bosi, envoyée spéciale à Paris / bosi@lalettrem.net
Bloc Abonnement

La Lettre M sur votre bureau chaque mardi, la newsletter quotidienne à 18h, toute l'actualité en temps réel sur lalettrem.fr, les magazines thématiques, le guide « Les Leaders, ceux qui font l’Occitanie », la référence des décideurs d'Occitanie