Airbus inaugure ce lundi 14 septembre sa première unité d’assemblage aux Etats-Unis. Implantée à Mobile (Alabama), l’usine d’une superficie de 215 000 m² pourra assembler quatre A320 par mois à partir de 2017 (au lieu de 16 à Toulouse et 22 à Hambourg), selon Airbus, qui table sur un volume annuel de production de l’ordre de 50 appareils. « Avec une première surprise pour les centaines de journalistes conviés pour l'occasion : le premier A321 made in USA en cours de finition, qui sera livré début 2016 à la compagnie low cost américaine JetBlue », indique le quotien Les Echos, ce lundi. Ce projet de chaîne d'assemblage « est l'accomplissement de dix ans d'effort. Il avait été initié en 2005 pour le contrat des avions ravitailleurs de l'armée américaine, remporté, puis finalement perdu par EADS ». 
L’investissement avoisine 600 millions de dollars pour l’avionneur toulousain. De 225 salariés au démarrage, l’usine devrait employer près de 1 000 personnes d’ici trois ans.

Airbus concurrence Boeing sur ses terres

« Airbus devient le seul constructeur aéronautique à disposer de centres de production sur les trois principaux marchés mondiaux : l'Europe, avec les chaînes de Toulouse et Hambourg, la Chine, avec l'usine de Tianjin et les Etats-Unis. » Autre singularité : avec ce site d'Airbus, « Boeing n'est plus le seul constructeur d'avions de ligne aux Etats-Unis. Déjà contraint de partager le marché mondial avec Airbus, l'avionneur américain est désormais concurrencé à domicile, par des Airbus produits et vendus en dollars (...) En produisant aux Etats-Unis, c'est-à-dire en zone dollar, Airbus dépendra moins des variations de la parité euro/dollar et économisera sur ses couvertures de change. » Autre avantage : « l'Alabama affiche aussi l'un des salaires minimums les plus bas des Etats-Unis - 7,25 dollars de l'heure - et les grèves y sont très rares. » Depuis l'annonce de son projet, en 2012, Airbus « a remporté 40 % des commandes des compagnies aériennes, dont une commande géante d'Americain Airlines, l'un des plus fidèles clients de Boeing ». L'avionneur européen ambitionne de porter sa part de marché aux Etats-Unis de 20 % actuellement à 50 %. 

Avec Les Echos (14/9).