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Haute-Garonne
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Communication - Médias
| 28/11/2018

Sport et management d’entreprise : quelles passerelles ?

Lors de la table ronde des Mas­ters « Sport et En­tre­prise » de La Lettre M, hier aux Es­paces Vanel à Tou­louse, en pré­sence de 300 dé­ci­deurs de la Ville rose, les quatre in­ter­ve­nants ont bâti des pas­se­relles entre le sport de haut ni­veau et le ma­na­ge­ment d’en­tre­prise.

Une vi­sion po­si­tive de la com­pé­ti­tion. Sarah Aba­die (Tech 1 Ra­cing) voit dans le spor­tif de haut ni­veau un in­di­vidu « qui se re­nou­velle tout le temps », et qui voit dans un chal­lenge quelque chose « de tou­jours in­té­res­sant ». Jean-Fran­çois Sou­casse, au­jour­d’hui di­rec­teur du Tou­louse Foot­ball Club (TFC, Ligue 1), se sou­vient du mo­ment où il a ar­rêté sa car­rière de foot­bal­leur pro­fes­sion­nel. « Je suis allé sur les bancs de la fac, pour ma re­con­ver­sion. Quand on fait beau­coup d’ac­ti­vité phy­sique et qu’on ar­rête sa car­rière pro­fes­sion­nelle, on a beau­coup d’éner­gie à re­vendre. »

La prio­rité du col­lec­tif. « Le col­lec­tif est la condi­tion de la réus­site. Si on s’en­ferme dans l’in­di­vi­dua­lisme dans le sport, on court à l’échec », ana­lyse Phi­lippe Dal­lard, pré­sident du Fénix Tou­louse Hand­ball. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’adap­ter aux meilleurs élé­ments. « J’ai un jour de­mandé au sé­lec­tion­neur de l’équipe de France de bas­ket com­ment il gé­rait Tony Par­ker. Il m’a ré­pondu : ‘C’est simple. Tout le monde, dans l’équipe, com­prend qu’il faut jouer pour lui.’ » Phi­lippe Span­ghero (Team One Group) in­siste sur des va­leurs simples vé­hi­cu­lées par le sport, mais pas tou­jours ap­pli­quées en en­tre­prise : « Le plai­sir à vivre des choses en­semble, la né­ces­saire ins­crip­tion dans la durée, l’hu­mi­lité, la ca­pa­cité à se re­mettre en ques­tion, la ges­tion des temps forts et des temps faibles. »

Le ma­na­ge­ment des ego. « Dans un ves­tiaire de foot­ball, on es­saie de conci­lier l’in­con­ci­liable, confie Jean-Fran­çois Sou­casse. Il y a les am­bi­tions per­son­nelles, les dis­pa­ri­tés de sa­laires entre joueurs, des socles édu­ca­tifs qui, contrai­re­ment à ce qu’on pour­rait croire, ne sont pas com­muns, des in­di­vi­dus qui sont sou­vent jeunes, ce qui sup­pose, pour les di­ri­geants, de faire preuve de bien­veillance en cas d’écarts… On n’ar­rive pas tou­jours à conci­lier ces pa­ra­mètres pour abou­tir à un ré­sul­tat col­lec­tif po­si­tif. C’est aussi ce qui fait la beauté de ce sport. » A l’in­té­rieur du club, com­ment re­fu­ser une aug­men­ta­tion mi­nime de sa­laire à, par exemple, une res­pon­sable de com­mu­ni­ca­tion, alors que les joueurs gagnent des di­zaines de mil­liers d’eu­ros par mois, in­ter­roge l’ani­ma­teur, Alexandre Léoty, jour­na­liste à La Lettre M ? « Où est la créa­tion de va­leur ? ré­pond Jean-Fran­çois Sou­casse. Le TFC est une PME avec un bud­get an­nuel d’en­vi­ron 40 M€. Le res­pon­sable de com­mu­ni­ca­tion, et même le di­rec­teur gé­né­ral (lui-même, NDLR), ne peuvent pas per­ce­voir des sa­laires dé­co­rel­lés des autres PME. Il y a l’as­pect mé­dia­tique, très pré­sent, mais nous sommes avant tout une PME. »

Le souci du long terme. Comme une en­tre­prise, un club de foot­ball comme le TFC est confronté à l’exi­gence de ré­sul­tats im­mé­diats : « D’au­tant plus que nos ré­sul­tats sont mé­dia­ti­sés, ex­po­sés au vu et au su de tout le monde. Il y a donc une forte at­tente », rap­pelle Jean-Fran­çois Sou­casse. Mais il ne faut pas ou­blier, mal­gré cette pres­sion, « de tra­vailler sur la pé­ren­nité et le dé­ve­lop­pe­ment ».

Hu­bert Via­latte / vialatte@​lalettrem.​net
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