Fil infos

Ariège
|
Industrie
| 2/09/2016

Mine de Salau : un projet qui divise

C’est une dé­ci­sion très at­ten­due en Ariège que doit rendre, dans les pro­chaines se­maines, le mi­nis­tère de l‘Éco­no­mie, de l’In­dus­trie et du Nu­mé­rique, concer­nant la de­mande de per­mis ex­clu­sif de re­cherches de mines (PERM) dé­po­sée par la so­ciété Va­ris­can Mines en no­vembre 2014. Une de­mande qui porte sur un pé­ri­mètre de 42 km2, à Cou­flens, in­cluant l’an­cienne mine de tungs­tène de Salau, en ac­ti­vité jus­qu’en 1986. Ob­jec­tif de Va­ris­can Mines : ob­te­nir l’au­to­ri­sa­tion, pour 5 ans, de re­cher­cher dans le sous-sol des sub­stances autres que les hy­dro­car­bures li­quides ou ga­zeux, telles que le tungs­tène, l’étain, l’or, etc. Pour mener à bien cette phase de re­cherche, elle s’est en­ga­gée à dé­pen­ser 25 M€ : 18 M€ au cours des 3 pre­mières an­nées, puis 7 M€ mi­ni­mum pour les 2 sui­vantes, si les conclu­sions de la 1ère phase sont po­si­tives.
Même si l’heure n’est pas à la ré­ou­ver­ture de la mine de Salau, le pro­jet di­vise. « Au­to­ri­ser la re­cherche n’en­gage à rien et per­met­trait de sa­voir ce que la ré­gion, en manque de pers­pec­tives éco­no­miques, peut at­tendre d’une éven­tuelle nou­velle ex­ploi­ta­tion », ar­gu­mente l’as­so­cia­tion PPERMS, qui re­ven­dique 2.000 pé­ti­tion­naires fa­vo­rables au pro­jet de re­cherche. A contra­rio, plu­sieurs col­lec­tifs craignent la mul­ti­pli­ca­tion des ca­mions dans la val­lée ou en­core une ex­po­si­tion de la po­pu­la­tion à de l’amiante.

Si Va­ris­can Mines ob­tient le per­mis de re­cherches, elle pourra faire une de­mande d’au­to­ri­sa­tion de tra­vaux, re­le­vant de la com­pé­tence du pré­fet de dé­par­te­ment. « De tels dos­siers exigent une pro­cé­dure lourde, avec une étude d’im­pact très dé­taillée - dans la­quelle j'exi­ge­rai qu'il y ait un volet spé­ci­fique sur l'amiante, avec contre-ex­per­tise neutre fi­nan­cée par Va­ris­can - et une en­quête pu­blique. Le tout peut prendre de 6 mois à 1 an », pré­cise Marie Lajus, pré­fète de l'Ariège.
« Pour ce qui concerne les dé­pôts mi­niers ex­té­rieurs – qui sont des traces des an­ciennes ex­ploi­ta­tions -, nous nous sommes en­ga­gés à pour­suivre, en 2017, des études de pol­lu­tion sur la pré­sence d’amiante et d’autres ma­té­riaux po­ten­tiel­le­ment dan­ge­reux », com­plète Marie Lajus. Une pre­mière étude, réa­li­sée par le grou­pe­ment Géo­dé­ris pour éva­luer l'im­pact en­vi­ron­ne­men­tal et sa­ni­taire de l'an­cien site mi­nier de Salau, est consul­table sur le site In­ter­net de la pré­fec­ture d'Ariège, tout comme l'in­té­gra­lité du dos­sier de de­mande de PERM. « Nous nous sommes en­ga­gés à mener l'ins­truc­tion avec trans­pa­rence et concer­ta­tion de toutes les par­ties », in­siste Marie Lajus.

Aline Gandy / gandy@​lalettrem.​net
Bloc Abonnement

La Lettre M sur votre bureau chaque mois, la newsletter quotidienne à 18h, toute l'actualité en temps réel sur lalettrem.fr, les magazines thématiques, le guide « Les Leaders, ceux qui font l’Occitanie », la référence des décideurs d'Occitanie