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Région Occitanie
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Emploi
| 13/10/2016

Le chômage des jeunes, un ravage en Occitanie (chambre régionale des comptes)

Si 86 % des sa­la­riés sont en CDI, 86 % des em­bauches se font en CDD, rap­pelle, le 11/10 Sté­phane Lu­cien-Brun, vice-pré­sident de la chambre ré­gio­nale des comptes LRMP. « Le stock est en CDI, les flux en CDD », ré­sume-t-il. Il pointe, chez les jeunes, un ca­rac­tère « dis­cri­mi­nant du taux de chô­mage selon le di­plôme » : 21,9 % chez les ti­tu­laires d'un CAP, 10,8 % chez les di­plô­més de l'en­sei­gne­ment su­pé­rieur et 30 % pour les non-di­plô­més. En ma­tière de chô­mage des jeunes, la ré­gion Oc­ci­ta­nie est la 2ème de France la plus tou­chée, avec 30 % de taux de chô­mage, « der­rière les Hauts-de-France, et 5 % au-des­sus de la moyenne na­tio­nale. Dans les 15 dé­par­te­ments de France les plus tou­chés, 8 se trouvent dans la ré­gion, le plus tou­ché de France étant les Py­ré­nées-Orien­tales : 37,8 % de taux de chô­mage ». En Oc­ci­ta­nie, 132.000 jeunes sont sui­vis en mis­sion lo­cale, et 21.000 contrats d’ap­pren­tis­sage sont at­tri­bués chaque année.
Oli­vier Pagès, pré­sident de sec­tion, a ins­pecté la Mis­sion Lo­cale de Tou­louse (en­vi­ron 5.000 jeunes en file ac­tive chaque année). Il a ob­servé une baisse « in­quié­tante » des en­trées en for­ma­tion des jeunes (- 8 % en 2013 et - 11 % en 2014) au pro­gramme ré­gio­nal de for­ma­tion pro­fes­sion­nelle. « Cette dif­fi­culté d’ac­cès aux for­ma­tions ré­gio­nales in­ter­pelle. Le taux d’ac­cès n’est que de 54 %, ce qui veut dire que pres­crip­tion ne vaut pas for­ma­tion : seule­ment la moi­tié des pres­crip­tions de la Mis­sion Lo­cale de Tou­louse se tra­duit en for­ma­tion. » L'ar­gu­ment selon le­quel l'ac­cès à des for­ma­tions de­man­de­rait des for­ma­tions n'est selon lui pas re­ce­vable. « Le taux d’ac­cès au par­cours orien­ta­tion-in­ser­tion n’est que de 40 %, alors que ces par­cours ne de­mandent pas de pré­re­quis. Il s'agit de re­mise à ni­veau des sa­voirs de base et de la dé­fi­ni­tion d’un pro­jet pro­fes­sion­nel. »
Parmi les ex­pli­ca­tions, « le nombre li­mité de places dans les di­po­si­tifs, l'ab­sence de prio­rité des pu­blics jeunes et la sé­lec­ti­vité des or­ga­nismes de for­ma­tion ». Le ma­gis­trat pré­co­nise une « plus grande co­or­di­na­tion entre l'or­ga­nisme de for­ma­tion et le pres­crip­teur. Ac­tuel­le­ment, il n’y a qu’une réunion par an entre Pôle em­ploi, la Ré­gion, l'or­ga­nisme de for­ma­tion et les Mis­sions Lo­cales de Tou­louse et de Haute-Ga­ronne ».
L'école ré­gio­nale de la 2ème chance est un dis­po­si­tif « certes ré­servé aux jeunes, mais avec un coût de for­ma­tion élevé et un nombre de places li­mité ». Concer­nant les em­plois d'ave­nir mis en place par l'État, le ma­gis­trat fus­tige « un ob­jec­tif de chiffre, de pres­crip­tion, et non pas un pi­lo­tage par l’im­pact. Il n'y pas de sta­tis­tiques lo­cales dis­po­nibles sur le de­ve­nir des contrats aidés après la fin du contrat. Sont-ils dans le sec­teur mar­chand ? Sont-ils tou­jours contrat six mois après la sor­tie du dis­po­si­tif aidé ? » Autre cri­tique : la concur­rence né­faste entre contrats aidés et contrats en al­ter­nance. « Chez les jeunes sui­vis par la Mis­sion Lo­cale de Tou­louse, les contrats aidés ont re­pré­senté le double des contrats en al­ter­nance en 2014, mais ces contrats en al­ter­nance ont décru de 42 % entre 2010 et 2014. »

Hu­bert Via­latte / vialatte@​lalettrem.​net
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