Petit Déj' de la Lettre M avec Pascal Mailhos, à Toulouse
Les défis de l'État en région
Pascal Mailhos, préfet de la région Occitanie et de la Haute-Garonne, était l'invité du Petit Déj’ de La Lettre M, le 19 juin à Toulouse*. Morceaux choisis.
Foncier. Une question « majeure en Occitanie » selon Pascal Mailhos en pointant les excès liés à la consommation d'espace dans une région soumise à la pression démographique. « Au lieu de densifier, nous sommes des spécialistes de l’étalement urbain. Pour chaque nouvel habitant (50 000/an, NDLR), entre 600 et 700 m2 sont artificialisés. Et selon le conservatoire du littoral, la moyenne des réserves foncières des communes implantées le long du littoral et dans les métropoles est comprise entre sept et dix ans. » Et de prévenir : « En matière d’aménagement, on devra désormais prouver que l’on a densifié, élevé des hauteurs de construction ou réinvesti les cœurs de ville avant d’engager de nouveaux projets. »
Eau. Interrogé au sujet de la gestion de la ressource en eau, le préfet rappelle que dans le bassin Adour Garonne - qui correspond au périmètre des anciennes régions Midi-Pyrénées et Aquitaine -, le déficit en eau s’élève chaque année à 200 millions de m3. « D’ici à 2040, ce déficit atteindra un milliard de m3. Nous sommes face à une falaise. » Pascal Mailhos identifie deux priorités : « Réaliser des économies significatives, notamment dans l’agriculture et l’industrie, et améliorer la consommation en valorisant les retenues existantes et en créer de nouvelles sur l’ensemble du bassin. »
Cohésion territoriale. Pascal Mailhos préconise des incitations financières et fiscales afin de favoriser les échanges économiques entre les métropoles, les villes d’équilibre et les territoires ruraux. « Un certain nombre d’activités qui veulent s’implanter dans les métropoles peuvent être plus utiles dans les territoires. Il faut donc que financièrement ou fiscalement, ces porteurs de projets bénéficient d’avantages pour s’implanter hors des métropoles. Les contrats de réciprocité à l’image de celui signé entre Toulouse Métropole et le Pays Portes de Gascogne vont dans ce sens. Mais on doit aller au-delà des un ou deux contrats déjà conclus à Toulouse et Montpellier. Ce n'est pas assez. »
Synergies entre les métropoles. La préfecture de région a mandaté le bureau d'études Edater (Montpellier) pour étudier les synergies entre les deux métropoles. « Toulouse est la 4e ville française et Montpellier la 7e. On ne peut pas faire comme si elles vivaient une vie séparée l’une de l’autre. »
Mobilité. Le représentant de l'État a rappelé les 14 initiatives à l'étude dans l'aire de Toulouse, avec le CD 31, la Région, Tisséo et la Toulouse Métropole. En appelant à l'inventitivité, et à ne pas s'en remettre seulement à des infrastructures nouvelles, toujours très longues à venir. « II faut des actions à très court terme, dès la rentrée 2018, comme des pistes cyclables, des voies réservées pour le covoiturage ou le transport en commun. Nous allons innover en lien avec ce qui fonctionne à Barcelone ou Grenoble. »
David Danielzik, avec H.Vialatte et G.Cérez
* Retour en images dans le M Services de ce numéro et sur lalettrem.fr, onglet « M Events ».
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