La Lettre M

Reprise de Tati : les arguments de Centrakor

Le 26/6, le tribunal de commerce de Bobigny doit rendre sa décision concernant la reprise du groupe Agora Distribution (Tati, Fabio Lucci, Gigastore et Degrif'Mania), placée en redressement judiciaire le 4/5 après des pertes estimées à 50 M€ en 2016. L’enseigne Gifi (444 magasins, 1,2 Md€ de CA pour l’exercice 2015-2016, Villeneuve-sur-Lot, 47) fait face à un consortium composé de deux groupes d’Occitanie : Centrakor (360 magasins, 560 M€ de CA en 2016, Toulouse) et La Foir’Fouille (240 magasins, 600 M€ de CA, Castelnau-le-Lez, 34), associés à Stokomani (Creil, Oise) et Maxi Bazar (Cagnes-sur-Mer, 06). L’offre de ce groupement, présenté le 19/6 devant la juridiction, comprend la reprise de 1.298 salariés (sur 1.700) et de 98 magasins (sur 135). 49 d’entre eux passeraient dans le giron de Centrakor et 21 dans celui Maxi Bazar, contre 14 pour La Foir’Fouille et autant pour Stokomani. De son côté, Gifi assure pérenniser 1.428 emplois et 129 magasins. Mais, assure Olivier Rondolotto, PDG de Centrakor, « 27 de ces magasins sont franchisés. Gifi devra donc négocier avec eux au cas par cas ». Par ailleurs, « Gifi a une problématique de position dominante, explique Olivier Rondolotto à La Lettre M. Selon l’enquête menée par un cabinet indépendant à notre demande et versée à notre dossier, environ 30 magasins repris par Gifi seront retoqués par l’Autorité de la concurrence. » Autre épine dans le pied du projet Gifi, selon Olivier Rondolotto : la négociation du bail du magasin parisien de Barbès, propriété de la famille Ouaki, fondatrice de Tati. « Si aucun accord n’est trouvé, Gifi se réserve le droit d’exclure le magasin de son offre de reprise. De notre côté, nous nous sommes déjà mis d’accord avec la famille. Il est prévu que Maxibazar, qui possède un vrai savoir-faire dans les centres villes, le reprenne. » L'Autorité de la concurrence examinera l’offre retenue après la décision du tribunal de Bobigny et rendra ses conclusions dans « trois à quatre mois ». Le repreneur aura ensuite 24 mois pour se mettre en conformité avec les règles concurrentielles.

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