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Gard
| | 2/12/2015

Appels d’offre : des donneurs d’ordre signent une charte avec l’UPE 30

Deux don­neurs d’ordre gar­dois im­por­tants, le CHU de Nîmes, et ERDF, ont pa­ra­phé sym­bo­li­que­ment le 1er dé­cembre, à Nîmes, la charte pour une « stra­té­gie de bon achat » entre les don­neurs d’ordre pu­blics et pri­vés et les en­tre­prises du Gard, à l’ini­tia­tive de l’UPE 30. Au terme de cette charte, les don­neurs d’ordre s’en­gagent no­tam­ment à « mettre en place une pré­sen­ta­tion an­nuelle du pré­vi­sion­nel des achats des ac­teurs pu­blics aux en­tre­prises pour l’an­née à venir », et à « mettre en ligne les dos­siers des ap­pels d’offre sur la pla­te­forme dé­ma­té­ria­li­sée unique du Gard ». L’agence de dé­ve­lop­pe­ment éco­no­mique dé­par­te­men­tale In­vest in Gard va in­ves­tir « 60 à 80 000 € », selon son pré­sident, Phi­lippe Broche, pour mettre en ligne cette pla­te­forme, qui sera en place en mars 2016. D’autres don­neurs d’ordre de pre­mier plan pour­raient pa­ra­pher la charte : Orange, Areva, Per­rier, des grandes caves co­opé­ra­tives, et les grandes col­lec­ti­vi­tés du dé­par­te­ment.

« Crise sans pré­cé­dent »

 

« Sur 100 M€ d’ap­pels d’offres » dans le do­maine du nu­cléaire, « 15 M€ seule­ment vont à des en­tre­prises lo­cales », re­grette le pré­sident de l’UIMM Gard-Lo­zère, Phi­lippe Pa­ti­tucci, qui alarme sur la « crise sans pré­cé­dent tra­ver­sée par Areva Mar­coule, qui im­pacte ses sous-trai­tants ». Selon le pré­sident de l’UPE 30, Eric Gi­rau­dier, seules 15 % des en­tre­prises lo­cales sus­cep­tibles de ré­pondre à des ap­pels d’offre, sou­mis­sionnent ef­fec­ti­ve­ment. Quant à Jean-Marc Rou­méas, di­ri­geant de Rou­meas TP, il es­time que « moins de 5 % des TPE ont accès aux com­mandes pu­bliques sous forme nu­mé­rique ». Koui­der Sayahi, di­ri­geant de la so­ciété de trai­te­ment de sur­face EGTS (12 sa­la­riés), re­grette de se re­trou­ver « en deuxième ou en troi­sième ligne » dans les ap­pels d’offre : « On ne peut pas ré­pondre au mar­ché quand on ne connaît pas les en­tre­prises can­di­dates ». « Je ne peux pas, en cours de consul­ta­tion pour un mar­ché, vous in­di­quer quelles sont les en­tre­prises qui pos­tulent à la même consul­ta­tion », ré­torque Oli­vier Hutin, res­pon­sable de la com­mande pu­blique au SDIS 30 (les pom­piers).

 

Une seule ré­ponse

 

Le res­pon­sable du SDIS est néan­moins très de­man­deur de la fu­ture pla­te­forme web : « Nous avons trop peu d’offres à nos consul­ta­tions de mar­chés pu­blics : très sou­vent une seule. Dans ce cas, je dis aux élus de re­gar­der si l’offre est conforme tech­ni­que­ment et fi­nan­ciè­re­ment ». Le pom­pier a même eu la sur­prise, pour un mar­ché tex­tile, de re­ce­voir une offre d’une so­ciété de Bom­bay, en Inde. « Cette so­ciété a pro­ba­ble­ment eu connais­sance de notre appel d’offres par le club éco­no­mique de l’am­bas­sade de France ». Oli­vier Hutin rap­pelle que de­puis le 1er oc­tobre, la loi per­met de faire du sour­cing : « un don­neur d’ordre ne risque plus d’être pour­suivi pour délit de fa­vo­ri­tisme s’il in­forme une en­tre­prise de la pu­bli­ca­tion d’un appel d’offres ». Mais l’ac­cès aux ap­pels d’offres reste coû­teux pour les TPE. La pla­te­forme web mise en place par In­vest in Gard, qui of­frira un « coffre fort nu­mé­rique sé­cu­ri­sée » et un accès aux ap­pels d’offres pour une co­ti­sa­tion de « 200 à 400 € par an », am­bi­tionne « 4 à 5 000 adhé­rents ».  

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