Les collectivités doivent-elles subventionner les compagnies low-cost ?
Les Faits. Alertée par l’association Anticor 34, la Métropole de Montpellier a annoncé fin mars la suspension provisoire de ses subventions à l’Association de promotion des flux touristiques (APFTE). Cette dernière finance des campagnes Internet de promotion en faveur des compagnies aériennes low cost, comme Ryanair, dans le but de développer l’activité aéroportuaire. Un coup dur pour l’aéroport de Montpellier Méditerranée ?
L’analyse.
Cette décision n’est pas encore arrêtée définitivement par la Métropole. Le gel de cette subvention vise en effet à s’assurer de sa conformité légale. En Midi-Pyrénées, la CCI Pau-Béarn a choisi, elle, de cesser de verser directement des subventions à Ryanair et Transavia, pour soutenir l’aéroport de Pau. Cette démarche était jugée contraire aux règles européennes. Dans le cas montpelliérain, la subvention est indirecte.
Un impact limité sur l’aéroport
S’il devait survenir, l’arrêt de ces versements n’aurait qu’un impact financier limité pour l’aéroport. Ce sont des aides indirectes (pour 1,6 M€ en 2015, dont près de 750 000€ de la Métropole), qui n’entrent pas dans ses comptes d’exploitation. « Alors qu’il bénéficiait auparavant de subventions d’investissement de la part du conseil général et de la Région, l’aéroport de Montpellier ne perçoit plus aucune aide des collectivités depuis la création de la société aéroportuaire en 2009 », précise Emmanuel Brehmer, président du directoire de l’Aéroport Montpellier Méditerranée.
Un trafic de 150 000 passagers
En revanche, cette décision pourrait constituer un coup de frein conséquent pour l’attractivité de la ville. « L’arrêt définitif de ces subventions pourrait remettre en cause les 150 000 passagers que nous apporte Ryanair chaque année, poursuit Emmanuel Brehmer. Si ce coup d’arrêt doit être relativisé pour l’aéroport, car le trafic low cost n’est pas le plus rémunérateur, il s’agirait d’une catastrophe pour le développement touristique de Montpellier ». Interrogé, un représentant de la compagnie se défend toutefois de toute volonté de se désengager de Montpellier.