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Transports - Logistique
| 8/03/2017

Port de Sète : l’émouvant départ de Marc Chevallier

Dé­part de Marc Che­val­lier, lundi soir au ter­mi­nal croi­sière du port de Sète, de la pré­si­dence de l’EPR Port Sud de France, en pré­sence de Ca­role Delga, pré­si­dente de la Ré­gion (pro­prié­taire du port) et Jean-Claude Gays­sot, nommé pré­sident de l’EPR.

Ca­role Delga a rap­pelé les ra­cines sé­toises de Marc Che­val­lier, en ci­tant Jau­rès : « C’est en al­lant vers la mer que le fleuve est fi­dèle à la source ». Avant d’ajou­ter : « vous êtes resté fi­dèle à la source fa­mi­liale, à l’es­prit pion­nier de vos an­cêtres. Votre par­cours est mar­qué par la pas­sion de la mer. Vous êtes issu d’une dy­nas­tie qui trouve sa source à Alger, à la fin 19ème siècle : d’abord le trans­port du vin, puis la créa­tion de la mai­son Che­val­lier (Jean Che­val­lier&Com­pa­gnie) à Sète. Le dé­ve­lop­pe­ment des échanges entre l’Al­gé­rie et la France a per­mis à votre fa­mille d’in­ves­tir dans des amé­na­ge­ments por­tuaires et des trans­ports de vins en vrac (pi­nar­diers) sous l’em­blème de la croix oc­ci­tane. Vous avez ap­pris plu­sieurs mé­tiers : agent ma­ri­time, ges­tion d’un chai, tran­sit, ma­na­ge­ment des do­ckers…, avant de de­ve­nir PDG de l’en­tre­prise fa­mi­liale de trans­port ma­ri­time (ges­tion de na­vires, agences ma­ri­times et de chais por­tuaires) en 1978. »

Marc Che­val­lier a dé­claré : « Ar­ma­teur, c’est le plus beau mé­tier du monde. On en­voie son pa­tri­moine – le na­vire et son équi­page - au bout du monde. C’est un mé­tier vi­vant, en­thou­sias­mant, où la pa­role a va­leur de contrat et la re­la­tion hu­maine est au­then­tique, un mé­tier où règnent le res­pect de ceux qui na­viguent et la so­li­da­rité des gens de mer. J’ai com­mencé sur le port d’Oran et fini sur le port de Sète. »

Il est re­venu sur les mo­ments saillants de sa pré­si­dence, en­ta­mée en 2010 : « L’as­sem­blée gé­né­rale de Med­cruise en 2011. Cette as­so­cia­tion re­grou­pant 70 ports de Mé­di­ter­ra­née et d’At­lan­tique et les grands ar­ma­teurs de croi­sières, qui ont dé­cou­vert Sète et les en­vi­rons : ce fut un trem­plin de notre évo­lu­tion dans ce sec­teur ; Le sur­pre­nant re­pê­chage de 80 voi­tures et autres ba­teaux du fond du bas­sin du midi ; la re­mise en ordre des ca­naux fer­més, objet de nom­breuses contes­ta­tions – je me suis de­mandé si ma voi­ture ne fi­ni­rait pas, elle aussi, dans le canal ; La sai­sie des trois fer­ries ma­ro­cains, le 6 jan­vier 2012, et le cal­vaire des 120 ma­rins blo­qués à bord, sans sa­laires, pen­dant plus de cinq mois ; les 150 ans de la so­ciété nau­tique de Sète et l’émo­tion de Chris­tian Bour­quin (ex-pré­sident de Ré­gion, dé­cédé en août 2014, NDLR) sur le bas­sin du midi face au dé­filé des 16 mul­ti­coques, les fa­meux gol­den Ol­dies, voi­liers de lé­gende, dont cer­tains ont été vain­queurs de trans­at­lan­tiques en so­li­taire ; l’es­cale du pa­que­bot Aza­mara et les joutes sur le canal royal. 550 croi­sié­ristes amé­ri­cains ont chanté leur hymne na­tio­nal au son des haut­bois qui ac­com­pagnent les joutes ; l’or­ga­ni­sa­tion des as­sises de la mer en 2013, avec 1.600 congres­sistes du monde ma­ri­time ; l’im­plo­sion des silos sur le môle Mas­se­lin, de­vant une foule de Sé­tois (en mars 2013) ; l’énorme suc­cès d’Es­cale à Sète, mer­veilleuse as­so­cia­tion pro­priété de ses 400 bé­né­voles, qui ont or­ga­nisé la plus grande ma­ni­fes­ta­tion ma­ri­time de la Mé­di­ter­ra­née, re­ce­vant 350.000 vi­si­teurs en mars 2016 – en pers­pec­tive, l’es­cale de l’Her­mione, qui fera sa pre­mière en­trée en Mé­di­ter­ra­née et res­tera une se­maine dans notre port fin mars 2018 ; l’inau­gu­ra­tion du quai H et de la Mai­son de la Mer (en oc­tobre 2016) ; Les 350 ans du port (été 2016), mar­qués par plu­sieurs évé­ne­ments, un livre et une ex­po­si­tion de pho­tos an­ciennes (…) J’ai tou­jours aimé la mer. »

« Un port dans la ville, ce n’est pas simple, a ra­jouté Marc Che­val­lier, en pré­sence du sé­na­teur-maire LR de Sète, Fran­çois Com­meinhes. Il est vrai que de temps à autre, par vent de Sud-Est, ça sent par­fois la vache (sic), et puis par­fois les groupes élec­tro­gènes des na­vires en es­cale sont un peu bruyants, mais c’est ainsi, n’ou­blions pas que la ville a les pieds dans l’eau. L’en­vi­ron­ne­ment reste au centre de nos prio­ri­tés. Les eaux sont propres, les lignes de flot­tai­son ne sont plus mar­quées d’un trait noir, nous avons ob­tenu le cer­ti­fi­cat Iso 14001, et le label port propre. Nous pour­sui­vons sur cette voie en­vi­ron­ne­men­tale, le pho­to­vol­taïque cou­vrira bien­tôt tous les han­gars du port et ali­men­tera 2.500 foyers en élec­tri­cité. La Ré­gion a 3 ports ma­ri­times et un port flu­vial en Oc­ci­ta­nie. Il faut une gou­ver­nance por­tuaire unique. C’est urgent, et tou­jours pas mis en place. » Marc Che­val­lier se tourne vers ses nou­velles ac­ti­vi­tés : Par­le­ment de la Mer, Aca­dé­mie ma­rine, Club des Croi­sières et tra­vaux au Ceser.

Ca­role Delga a in­sisté sur le vi­rage pris par le port de­puis dix ans : « 154 M€ d’in­ves­tis­se­ments ré­gio­naux, et en­vi­ron au­tant d’in­ves­tis­se­ments pri­vés (Or­sero, La­farge Ci­ment, Sea In­vest…). Le Bas­sin du midi et le quai d’orient ont été amé­na­gés pour la plai­sance, le môle Mas­se­lin a été re­qua­li­fié, le quai J pro­longé, le quai H créé, les ins­tru­ments de le­vage re­nou­ve­lés et com­plé­tés… Le port est re­de­venu com­pé­ti­tif, no­tam­ment en ma­tière de com­merce et de croi­sière. »

Jean-Claude Gays­sot, mi­nistre des Trans­ports entre 1997 et 2002 (gou­ver­ne­ment Jos­pin), a été choisi pour « sa po­li­tique d’ac­ces­si­bi­lité des trans­ports qu’il a menée en ex-Ré­gion LR, pour son en­ga­ge­ment po­li­tique, sa connais­sance du ter­rain ré­gio­nal et de l’éco­no­mie ma­ri­time, et son ré­seau eu­ro­péen », in­dique Ca­role Delga. Jean-Claude Gays­sot, avec hu­mour, s’est dit « sur­pris de la pro­po­si­tion de Ca­role Delga, à cause de mon âge (72 ans, NDLR). C’est vrai que je suis plus jeune que Marc (Che­val­lier, NDLR) : j’ai trois mois de moins que lui ! Mais je n’ai pas hé­sité long­temps. Je connais bien Marc Che­val­lier, c’est un ami. On a tra­vaillé en­semble dans des mo­ments très dif­fi­ciles, quand j’étais mi­nistre des Trans­ports, no­tam­ment lors du nau­frage de l’Erika, et du pacte signé avec tous les ac­teurs du monde ma­ri­time. Comme vice-pré­sident de la Ré­gion chargé des trans­ports, puis des ques­tions eu­ro­péennes et in­ter­na­tio­nales, j’ai vu l’évo­lu­tion du port de Sète en 10 ans. C’est le jour et la nuit. La feuille de route était claire : faire du port un atout éco­no­mique ma­jeur pour la ré­gion. (…) »

Hu­bert Via­latte / vialatte@​lalettrem.​net
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