Stéphane Cueille, Safran Electrical & Power

02/11/2021

Président depuis juillet dernier de Safran Electrical & Power, Stéphane Cueille – qui succède ainsi à Alain Sauret – entend inscrire la société de 11 500 salariés répartis dans 13 pays (siège social à Blagnac - 31) comme un acteur central du mouvement de décarbonation de l'aviation. « Nous sommes positionnés à la fois sur des activités de câblage, de systèmes électriques et d'équipements, de harnais et d'ingénierie », rappelle à La Lettre M ce diplômé de l’École Polytechnique (1991) titulaire d’un DEA de physique des solides (1995) et d’un doctorat en physique statistique (1998). Et si, fortement impactée par la crise, l'entreprise déplore « un niveau de production en baisse d'environ 40 % par rapport à 2019 sur l’activité câblage », elle anticipe une « reprise graduelle dans les années à venir ». Avec pour la société, qui poursuit ses investissements technologiques, un rôle stratégique à jouer dans le développement des futurs avions « verts ». Le groupe Safran, qui opère dans les domaines de la propulsion et des équipements aéronautiques, de l'espace et de la défense, compte environ 3 200 salariés et huit sites en Occitanie. Il a enregistré 16,5 Md€ de chiffre d'affaires en 2020, ce qui représente une baisse de 33 %.

Stratégie de décarbonation
Safran Electrical & Power multiplie les partenariats, notamment avec Pyroalliance et Bye Aerospace. « Même si nous communiquons sur certaines opérations en particulier, en réalité nous discutons avec de très nombreuses start-up positionnées de façon crédible sur ces sujets », confie Stéphane Cueille, dont les équipes planchent sur des solutions susceptibles d'améliorer les performances des aéronefs tout en réduisant leur empreinte environnementale. « La propulsion hybride et électrique va ouvrir de nouveaux horizons au marché, avec le développement d'avions de petite ou moyenne taille, tout en permettant de développer des solutions technologiques qui, à plus long terme, pourront s'adapter aux plus gros appareils », explique le dirigeant, qui entend être « très actif » sur ces sujets tout en travaillant également sur des systèmes électriques non propulsifs. Stéphane Cueille l'assure : dans le paysage des jeunes pousses positionnées sur l'avion « vert » de demain, la région toulousaine occupe une place de choix. « L'écosystème d'Occitanie présente tous les facteurs de succès, estime-t-il. Parce qu'il y a la compétence d'Airbus, bien entendu, mais aussi de structures comme l'IRT Saint-Exupéry et le laboratoire Laplace. Ainsi que des acteurs émergents comme Aura Aero ou Ascendance Flight Technologies et la volonté de la Région de développer ces activités. » Quelle sera, de son point de vue, la place de la supply chain aéronautique « traditionnelle » dans ce contexte ? « Il va y avoir des opportunités, y compris pour les PME, estime Stéphane Cueille. Même s'il va falloir, bien entendu, que le tissu régional s'adapte afin d'accompagner le développement de l'électrique. »

Safran compte huit sites dans la région, tous implantés dans l'agglomération toulousaine. Plusieurs de ces entités ont d'ailleurs leur siège social dans la région, à l'image de Safran Electrical & Power (électrification des équipements et de la propulsion électrique et hybride, siège à Blagnac, site à Villemur-sur-Tarn), de Safran Ventilation Systems (équipements et sous-systèmes de ventilation pour les avions civils et les hélicoptères, siège à Blagnac) et de Safran Power Units (systèmes de puissance, siège à Toulouse).

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