FFB de Hérault

« Ce que nous redoutions depuis de nombreuses années est arrivé : nous traversons une une crise brutale et indéite depuis les années 90 », commente Gilbert Comos, président de la fédération du bâtiment de l’Hérault (FFB 34), le 17 janvier lors de la présentation de ses vœux aux adhérents. S’il dit vouloir rester optimiste, le représentant des professionnels héraultais , dresse un constat alarmant. Fort de 19 000 entreprises, 26 000 salariés et pesant 10,5 % du PIB départemental - 6,5 % au national -, la filière du bâtiment a perdu 1 000 emplois en 2024 et connu 360 défaillances d’entreprises, « de toutes tailles, dont certaines en activité depuis plus de trente ans. » En 2025, Gilbert Comos craint la perte de 2 000 postes supplémentaires. « Nos entreprises sont fragilisées par des marges de 2 à 3 %, le remboursement des PGE (prêts garantis par l'État, NDLR), une activité réduite et les changements de règles. »
Profiter des atouts du département
« Nous sommes à la a croisée des chemins », poursuit le président de la FFB 34 en comptant « sur un rebond gouvernemental. » Gilbert Comos se dit également conscient que, localement, « le secteur bénéficie d’atouts » avec un département bénéficiant d’une démographie positive et une métropole montpelliéraine jouant un rôle contracyclique avec « le choc de l’offre » prévoyant la production de 8 000 logements neufs... « Actuellement, ce sont les marchés publics qui tirent l’activité du bâtiment avec les constructions d’écoles, de collèges... Mais il faut que les marchés qui qui ont été notifiés soient maintenus dans ce contexte de contraction budgétaire des collectivités, s’inquiète-t-il. Il faut préserver les emplois restants car les compétences nous feront défaut lors de la reprise de l’activité sans compter un risque possible de distorsion concurrentielle avec le détachement de salariés. » Selon lui, « ce qu'a dit le Premier ministre dans son discours de politique générale va dans le bon sens, comme avec le rétablissement du prêt à taux zéro. Concernant le logement, nous commençons à être entendus avec la nomination de Valérie Létard... Le secteur a toujours su s'adapter, même si toutes les entreprises n'ont pas cette même capacité de résilience. » Le président de la FFB de l’Hérault a également évoqué les attentes du président de la métropole de Montpellier, Michaël Delafosse, appelant les acteurs de l’immobilier à réaliser de l’innovation industrielle afin de faire baisser les coûts de construction. « Nous sommes à la tâche aux côtés d’Altémed et de la fédération des promoteurs immobilier. Mais le coût de la construction ne fait pas tout, ce la représente seulement 50 % du prix de revient ! Puisqu'il n'y a plus de dispositif de soutien à l'investissement locatif, il faut une péréquation des programmes différente de celle pratiquée aujourd'hui en revenant à 25 % de logements sociaux et intermédiaires. Actuellement, ce sont les 25 % de logements libres qui contribuent à financer le reste du programme, ça ne fonctionne pas. Pour faire baisser les prix, il faut construire ! »