Pôle Habitat FFB Occitanie
« 2024 a eu son lot de surprises et de difficultés. Je crains que 2025 soit sur la même lignée, indiquait Céline Torres, présidente du Pôle Habitat FFB Occitanie, en décembre dernier lors de la présentation des lauréats du Challenge de l’Habitat Innovant (sept prix dont le prix spécial du jury). La crise dure et impacte les professionnels : « On enregistre des défaillances d’entreprise, des suppressions d’emplois et des pertes fiscales qui alimentent le déficit budgétaire de l’État. La politique a montré ses limites. Nous avons deux solutions : le repli ou aller de l’avant. Il faut continuer à croire et à exceller dans ce que nous faisons, car j'espère que nous allons réussir à passer cette crise d’ici à 2026. Pour faire bouger les lignes et faciliter l’accès au logement, la fédération a besoin des élus et de pause normative, en décalant par exemple la mise en œuvre de la RE 2025, qui induit + 10 % de coûts de construction. »
Sur la question des normes, « en France, nous avons sept ans d'avance sur les meilleurs de l'Union européenne que sont les Suédois », pointe Céline Torres, qui dirige par ailleurs le groupe Torres (aménagement, promotion, rénovation). La dirigeante s'inquiète, tout comme les élus, du renchérissement du coût de la construction qui freine le marché et qui aura, selon elle, « un impact à terme sur les territoires ». La représentante du secteur de l'habitat alerte aussi sur les enjeux de sortie de crise. « Les entreprises du secteur ont arrêté les contrats d’apprentissage, ce qui induit un arrêt de la formation. Quand la reprise arrivera, nous allons subir un trou d’air et les jeunes seront mal formés. Si la filière repart, il y aura forcément un risque de manque de main d’œuvre, pire que dans les années 1990. Cette crise est de la même violence que les précédentes crises, mais ces dernières n’avaient pas été aussi longues », conclut-elle.