Bernard Birebent, Master Films

19/08/2020

« À fin juillet, nous enregistrons une perte de chiffre d'affaires de 47 % par rapport à l'an dernier. » Ces chiffres viennent tout juste de lui être communiqués lorsque Bernard Birebent répond aux questions de La Lettre M. Pour le PDG de la société toulousaine de production audiovisuelle Master Films (56 salariés, 11 M€ de CA), une restructuration semble inévitable. « Sachant que l'activité s'est maintenue en janvier, février et mars, je m'attends à ce que l'on finisse l'année 2020 à - 55 voire - 60 %. Actuellement, nous dégageons entre 25 et 30 % de notre chiffre d'affaires habituel et, pourtant, nous ne faisons pas partie des plus mal lotis au sein des professionnels de l'événementiel et de l'audiovisuel. »
Un relatif salut que Master Films doit à la mise en service, début juillet, du Grand Set, un studio de tournage de 1 200 m2, avec un plateau de 500 m2, dans lequel elle a investi 800 k€. « L'idée de départ était de doter Toulouse d'un studio intégrant une maquette d'avion en taille réelle car, en France comme en Europe, ce décor fait cruellement défaut aux professionnels qui veulent tourner des scènes dans une cabine d'avion. Cette maquette sera terminée en octobre mais l'activité du Grand Set a déjà démarré, avec le tournage, depuis début mai, de deux démos pour des expériences digitales, d'un concert digital, de la Fête de la musique pour Sud Radio et d'une séquence de la série Meurtres à Toulouse. » Et Bernard Birebent d'ajouter : « Avec la crise du Covid-19, nos prévisions se sont inversées : les besoins du monde du cinéma sont désormais moindres, tandis que ceux des institutionnels se multiplient en termes de réunions et autres séminaires ou conventions à distance. Clairement, le Grand Set a accéléré notre développement dans le digital. »
Grâce à ce nouvel outil - qui prend la forme d'une business unit de trois permanents au sein de Master Films -, l'entreprise espère amortir un peu les effets de la crise économique qui touche son secteur comme ceux de ses clients : « Près de 70 % de notre chiffre d'affaires sont liés aux secteurs de l'aéronautique et du spatial, où la situation est devenue très compliquée, chez les donneurs d'ordres comme chez les sous-traitants. Tout ne s'est pas complètement arrêté, la preuve : nous venons de travailler avec le Cnes sur une émission spéciale pour le lancement de la mission Mars 2020 », conclut le PDG de Master Films.

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