« C’est sur ce premier flotteur que RTE (Réseau de transport d’électricité, NDLR) installera les câbles de raccordement, explique EFGL en présentant les opérations d'assemblage. Le flotteur numéro deux est actuellement mis en attente à l’extérieur du port. Si la météo est favorable, il sera remorqué en fin de semaine jusqu’au nouveau quai 13-14, où l’assemblage de l’éolienne flottante pourra être réalisé. Viendra ensuite le tour du troisième flotteur. » Fabriqués à Fos-sur-Mer (13), ces derniers ont été assemblés par Eiffage Métal dans le port de Marseille, où « près de 500 personnes ont travaillé pour rattraper les retards de livraison de l’acier », commente Antoine de Prémont, directeur de la filiale du groupe Eiffage. Conçu en forme de triangle isocèle – 20 m x 70 m x 70 m et pour 22 m de haut – chaque flotteur réalisé en acier pèse 2 000 tonnes. Les trois sections de son mât haut de 80 mètres représentent un poids total de 600 tonnes et la nacelle qui abrite le générateur atteint 380 tonnes. Sous l’eau, les flotteurs sont par ailleurs équipés de biohut, habitat artificiel conçu par l’entreprise héraultaise Ecocean afin de favoriser la préservation de la biodiversité, et de haut-parleurs en partie aérienne pour effaroucher les oiseaux.
Une nouvelle énergie source de développement
Directeur général d’Ocean Winds, en charge du projet pilote EFGL, Marc Hirt évoque les espoirs liés à cette nouvelle source d’énergie malgré un coût du projet supérieur à celui initialement prévu. « Cette innovation a demandé des adaptations, commente-t-il. Les éoliennes vont tourner 80 % du temps, ce qui représente près de 8 000 heures. Nous pouvons compter sur elles pour produire de l’énergie verte ». Le porteur du projet indique également qu’à l’image du photovoltaïque, dont le coût a été divisé par dix en dix ans, et celui de l’éolien terrestre par trois, « il existe de réelles perspectives de baisse de coût », souligne Claire Waysand, directrice adjointe d’Engie, actionnaire d’Ocean Winds aux côtés d’EDP Renewables. Trois autres éoliennes flottantes de 30 MW suivront d’ici à cet automne dans le cadre du projet Eolmed, porté par le groupe héraultais Qair. Ces dernières seront installées au large de Gruissan (11) et de Port-La Nouvelle (11). Ce sera ensuite le temps des parcs commerciaux : fin 2024, Engie a en effet remporté l’appel d’offres AO6 – 250 MW, quinze éoliennes –, dont la mise en service est prévue à horizon 2031-2032. Fin 2025, le lauréat de l’AO9 de 500 MGW prévus pour 2033-2034 sera également désigné par l’État.