« Les investissements chinois dans les vignobles français ne sont pas encouragés »

L’histoire de Nan-Ping Gao est singulière. Installée dans le Languedoc depuis plus de trente ans, universitaire de formation, elle voue à sa région adoptive « une passion ». Alors germe dans son esprit, en 2013, une « idée un peu folle » : convaincre des Chinois d’investir dans les vins de la région. Elle sillonne la Chine pendant un an, « seule », pour trouver un investisseur potentiel, et rencontre le directeur général de HBC International, Min Yu, réputé grand amateur de vin et homme d'affaires avisé. Ensemble, ils visitent 26 domaines à vendre, dont La Bastide, dans l'Aude. C’est le coup de cœur. L’investisseur lui demande d’en prendre les rênes, elle accepte. Depuis, l’affaire tourne bien, malgré « quelques obstacles liés aux différences culturelles, les Chinois attendant notamment des retours sur investissement trop rapides et ne comprenant pas toujours qu’en France, et à fortiori dans la viticulture, tout va très lentement alors qu’en Chine, tout va très vite », estime-t-elle. Les vins sont montés en gamme et les ventes ont été dopées. « Le groupe a investi 1 M€ en cinq ans. Cela contribue au rayonnement de notre région et à la défense de nos traditions. Certains pensent que les investissements étrangers, et notamment chinois, dans notre viticulture font du mal. Moi, je pense qu’ils sont une immense chance ! ». Elle dit regretter qu’aucun autre Chinois n’ait investi dans un domaine du Languedoc. Mais surtout, que « les investissements chinois dans les vignobles français ne soient pas encouragés, ni même les bienvenus ».

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