Le groupe de 38 500 salariés, qui a subi une baisse d’activité d’environ 10 % l’an dernier, établissant son chiffre d’affaires à 2,3 Md€, a été touché de plein fouet par la crise de l’aéronautique, un secteur qui fait travailler en interne quelque 4 200 ingénieurs. « C’est d’autant plus vrai à Toulouse, où nos équipes travaillent historiquement à 85 % pour le secteur, confie Mathieu Roques. Mais l’étendue de notre portefeuille nous a permis de réaffecter provisoirement nos forces sur d’autres secteurs moins touchés. » Aujourd’hui, les équipes toulousaines se penchent à nouveau de façon massive sur les problématiques de la filière aéronautique.
Un nouveau cockpit nomade
En témoigne une innovation « maison », développée au sein du département Cockpits opérations, à Toulouse : le cockpit Fast, outil permettant de favoriser le design de nouvelles interfaces homme-machine dans le cadre de développements réalisés par le groupe, principalement pour le compte d’avionneurs. « C’est à ce jour la seule plateforme de simulation avionique transportable, assure Guillaume Discours, chef de projet Cockpit opérations chez Alten à Toulouse, à l’origine du projet. Elle permet de travailler directement avec les pilotes sans avoir à utiliser de simulateurs fixes, souvent congestionnés et liés à des programmes spécifiques. Ici, nous misons sur la flexibilité, en apportant du dynamisme. » Et pour cause : constitué de quatre écrans - dont un tactile - et d’un simple support rigide, cet outil - qui rentre dans une valise - se monte « en à peine dix minutes ».
La réduction de coût par rapport aux systèmes classiques est « d’au moins un tiers », affirme Mathieu Roques. Imaginé dès 2016 mais lancé il y a seulement quelques mois dans sa version actuelle, cet outil, qui affiche déjà 500 heures d’utilisation pour 70 projets prototypés, est également adapté aux séances de formation. Il pourrait par ailleurs être déployé, demain, dans d’autres secteurs d’activités, notamment l’automobile.
