Virginie Rozière, Comité régional du tourisme

14/04/2020

« Rupture de confiance », c’est le motif invoqué par Carole Delga, présidente (PS) de la Région Occitanie, pour justifier la décision de la commission permanente de la Région, réunie le 3 avril, de mettre un terme aux fonctions de Virginie Rozière (Radicaux de gauche) en tant que présidente du Comité régional du tourisme (CRT). Dans un courrier adressé à cette dernière, Carole Delga dit regretter son « attitude de défiance à l’encontre de l’institution régionale » et évoque l’absence du CRT aux côtés des filières touristiques et acteurs institutionnels : « Comment accepter que la présidente du CRT n’ait pas répondu favorablement aux demandes de rendez-vous de partenaires tels que la Ville de Lourdes, deuxième destination touristique française, ou la puissante Fédération régionale de l’hôtellerie de plein air ? » Autre point de mécontentement pour la présidente de Région : l’orientation stratégique du CRT, beaucoup trop tournée vers des actions de communication publicitaire. « Il y a eu beaucoup trop de retard pris en matière d’ingénierie en faveur des territoires et du développement durable », ajoute-t-elle.

L'enquête interne au sein du CRT comme déclencheur
Pour Virginie Rozière, le problème est ailleurs. « Nombre de motifs fantaisistes, pour ne pas dire mensongers, ont pu être avancés pour justifier mon éviction brutale de la présidence de la CRT, tentant de placer le débat sur le champ politique, écrit-elle sur son compte Twitter le 13 avril. Pourtant, il suffit de regarder les conséquences de cette décision pour en comprendre la vraie raison. » Cette dernière estime que son éviction est due à son soutien aux salariés dans le cadre d’une enquête interne au CRT pour des faits de harcèlement visant Jean Pinard, directeur général du CRT. Un point que soulève en effet Carole Delga dans son courrier : « J’ai été informée du fait que vous avez initié une procédure disciplinaire, accompagnée d’une mesure de mise à pied à titre conservatoire de longue durée à l’encontre du directeur du CRT. Or, il semble que cette procédure n’ait pas été mise en œuvre dans des conditions garantissant sa pleine sécurité juridique… » Choisi par Carole Delga en avril 2018 pour assurer la direction du CRT, Jean Pinard s’était en effet vu notifier une mise à pied pour harcèlement moral en février dernier. « Ma mise à l’écart intervient quelques jours avant le terme de l’enquête interne, ce qui a une conséquence immédiate : empêcher la prise en compte des alertes internes qui ont pu être formulées, particulièrement pendant ces derniers jours… », indique Virginie Rozière sur Twitter. Dans un message vidéo adressé aux salariés du CRT, Carole Delga évoque des accusations (de salariés) sans fondement et indique que Jean Pinard, suite à l’enquête menée et à ses conclusions, réintègre le CRT en tant que directeur, à compter du 14 avril.

La présidence du CRT sera assurée, par intérim, par Jean-Louis Guilhaumon, vice-président en charge du tourisme et du thermalisme. Le renouvellement de la présidence du comité aura lieu à l’occasion de la prochaine réunion du conseil d’administration, le 23 avril.

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