La Lettre M

Val Tolosa, le serpent de mer toulousain

Les faits: 

Le 28/12, le conseil d'État confirme l'annulation des permis de construire délivrés en 2009 et 2010 au groupe Unibail-Rodamco dans le cadre du projet de création d'un ensemble commercial de 61.000 m² (160 boutiques), baptisé Val Tolosa, dans la commune de Plaisance-du-Touch, à l'ouest de l'agglomération toulousaine. Une opération contestée par l'association France Nature Environnement, le collectif “Non à Val Tolosa“ ainsi que par les maires des communes limitrophes de Tournefeuille et Colomiers, qui jugent ce projet « surdimensionné et inutile ».

L'analyse: 

Malgré les différents recours déposés par ses opposants et la décision du conseil d'État, la légalité du projet n'est pas remise en cause. En août 2016, la mairie de Plaisance-du-Touch (maire : Louis Escoula) a en effet accordé un nouveau permis de construire à Unibail. Le groupe spécialisé dans l'immobilier commercial avait revu sa copie suite à une médiation engagée par l’Etat début 2016*. Un travail de concertation destiné à améliorer le contenu de l'opération, « avec une meilleure intégration paysagère, la création d’un équipement culturel novateur et une meilleure prise en compte de l’impact local du projet, soit 10 M€ d'investissements supplémentaires venant s'ajouter au 350 M€ initialement prévus », précisait alors Christophe Farbos, directeur du développement d’Unibail. Le dossier a par ailleurs fait l'objet de la signature d'un accord-cadre validé par l'ensemble des intervenants au projet : État, Département de la Haute-Garonne, mairie de Plaisance-du-Touch et Unibail. De fait, aucun obstacle juridique n'entrave aujourd'hui la réalisation de Val Tolosa. Et pourtant... Les travaux ne démarrent toujours pas. Un blocage de même nature (toutes proportions gardées) que celui que connaît le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44). La livraison de l'opération, initialement prévue en 2018, ne cesse d'être repoussée. « Et nous n'avons aucune visibilité sur la date effective de démarrage du chantier », précise une source proche. Début 2017, le Toulousain Pierre-Louis Taillandier, architecte du projet, annonçait à La Lettre M le début des travaux de construction à la fin du premier semestre de la même année. Quant aux opposants, ils menacent de bloquer l'accès au chantier et d'occuper le site désormais considéré comme une Zad (“Zone à défendre“).
* L’État a nommé un médiateur, Patrice Vermeulen, suite à une réunion organisée en janvier 2016 à l’Élysée en présence des différents acteurs du projet : représentants d’Unibail, conseil départemental de la Haute-Garonne, mairie de Plaisance-du-Touch, parlementaires.

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