FPI Occitanie Méditerranée
« Jamais aussi peu de logements n'ont été construits », alerte Laurent Villaret, président de la fédération des promoteurs immobilier Occitanie Méditerranée, le 30 novembre en dévoilant les chiffres de l’immobilier du 3e trimestre 2023. La fédération professionnelle réfléchit à une solution pour infléchir le prix des opérations afin de relancer le marché dans un contexte de baisse des mises en ventes (-37%) et des ventes (- 48%) en ex-Languedoc-Roussillon. « L’idée est d’identifier les fonciers d’un quartier pour y construire des programmes 100 % libres, abordables ou sociaux. La création d’un fond de péréquation alimenté par une contribution du promoteur permettrait d’équilibrer le prix du foncier quel que soit son usage final sans pénaliser le propriétaire foncier. Mais cela requiert un montage juridique particulier qui pourrait être porté par l’aménageur de la collectivité. »
Avec 1 800 ventes nettes recensées en ex-Languedoc-Roussillon sur les trois premiers trimestres de l’année, les volumes sont en forte baisse : - 48 % dans la métropole montpelliéraine (- 50 % à Montpellier) et entre 25 et 70 % pour les territoires de Sète, Nîmes, Perpignan et Narbonne. L’immobilier subit une crise multifactorielle - hausse des taux d’intérêts, des matériaux, des prix (3 235 €/m2 en 2008, 4 780 € en 2023), inflation des normes - enrayant le marché. « On devrait atteindre 2 200 à 2 300 ventes d’ici la fin de l’année contre 6 700 ventes opérées en 2017. C’est un réel décrochage alors que la croissance démographique ne faiblit pas et que les besoins sont là. On arrive désormais à une crise de la location, constate le président de la FPI Occitanie Méditerranée. Aujourd’hui, les opérateur se tournent vers les ventes en bloc pour maintenir un niveau de vente minimum. Les promoteurs arrivent à écouler la part de logements abordables acquis par CDC Habitat, mais ils n’équilibrent pas totalement leurs opérations. » Autre constat, les ventes à investisseurs reculent dans toute la région (- 56 %) et plus particulièrement à Nîmes (- 75 %). La fédération constate enfin que la durée de commercialisation des logements produits dépasse le seuil normal de 10 à 12 mois pour atteindre 15,4 mois dans la métropole héraultaise, qui fait partie des territoires ayant un taux d’écoulement les plus rapides (26,6 mois à Lyon).