La formation à l'heure digitale
Le mode digital fait progressivement son apparition dans l’offre de formation : plateforme d’apprentissage via un site internet, massive open online course (Mooc), serious games, tablettes… La formation ouverte et/ou à distance (FOAD) s’en saisit. Elle est décryptée à l’occasion d’un colloque, organisé le 27 octobre par la fédération de la formation professionnelle LR.
« La FOAD nous permet de toucher l’ensemble des territoires. Pour l’instant, le présentiel se fait beaucoup à Toulouse ou à Montpellier. Nous avons besoin de la formation à distance », estime une représentante de l’Opca Uniformation. Les entreprises qui sont sur plusieurs sites vont être intéressées. « Il y aura moins de frais de déplacement, on doit pouvoir faire des économies d’échelle ! L’autre point positif est la diversité des modalités d’apprentissage ». Mais pas question pour autant de passer sur le tout e-learning. La tendance sera au mixage du présentiel et du e-learning.
FOAD et individualisation
« Le numérique est un outil de plus qui va permettre d’individualiser la formation. J’y vois plutôt une chance même s’il faut veiller à ce qu’elle n’entraîne pas l’exclusion des personnes qui ont des difficultés avec l’écrit », estime Pierre Sanpietro de la Dirrecte LR. « Le collectif en matière de formation a aussi du bon ». Pour Bernard Bandin, directeur du laboratoire Ingénierie des environnements d’apprentissage du CESI, le numérique va permettre de réaliser des nouvelles activités pédagogiques. « Attention toutefois que le ludique ne l’emporte pas sur le pédagogique ».
Innovation et coût
« Les DRH vont bientôt présenter leur plan de formation pour l’année prochaine. Cette année il va falloir négocier un budget. Quel coût pour quelle efficacité, ce sont les deux éléments importants pour l’entreprise. La FOAD peut être un bon argument », estime Philippe Fontès, responsable RH du groupe Orchestra. Pourtant, « il ne faut pas s’attendre avec la FOAD à des économies stricto sensu mais plutôt à un déplacement des coûts sur l’ingénierie de formation », prévient Stéphane Chomprey, président de la fédération de la formation professionnelle LR.
Impact sur l’évaluation
« Les modalités d’évaluation vont changer. Certains processus vont être automatisés avec des questionnaires à choix multiples par exemple », explique Bernard Blandin. « Mais cela n‘évaluera pas toutes les compétences où la mise en situation est parfois indispensable. Dans ces cas-là le numérique ne changera pas grand chose ».
