Jean-Claude Maillard, Figeac Aéro

15/07/2020

«Nous allons courber l'échine pendant les années à venir. Nous allons nous restructurer afin d'être prêts pour profiter de la reprise, et dès 2025, nous reprendrons un rythme de croissance très soutenu ». Face à une crise du Covid-19 jugée « extrêmement brutale », Jean-Claude Maillard, PDG du groupe aéronautique lotois Figeac Aéro, joue la carte de l'optimisme. Clos le 31 mars, les résultats annuels 2019-2020 du groupe de 3 600 salariés font état d'un CA porté à 445,1 M€, en très légère hausse (1 %). En revanche, son Ebitda courant, impacté à la fois par la crise du Boeing 737 et les débuts de la pandémie, est en chute de 16,4 %, à 69 M€. Côté bonnes nouvelles, le free cash-flow (flux de trésorerie disponibles) 2019-2020 est toujours positif, à 8,4 M€.

Vers un plan de restructuration
En revanche, la crise a fortement 
impacté l'activité du groupe, qui « reste proche de 40 % » de son niveau habituel. Pour faire face, Figeac Aéro, qui a obtenu un Prêt garanti par l'Etat (PGE) de 80 M€, a engagé un « plan d'optimisation opérationnel » reposant sur quatre principaux points : le rapatriement de pièces jusque-là réalisées en sous-traitance, la baisse des investissements et la réduction des coûts opérationnels, une gestion rigoureuse du besoin en fond de roulement, et l'« adaptation permanente des effectifs en fonction du taux d’activité des sites tel que confirmé par les donneurs d’ordre » (chômage partiel en France, suppression de 600 postes au sein des filiales low cost et aux Etats-Unis, réduction des intérimaires et non renouvellement des contrats courts). « Nous envisageons un plan de restructuration, prévient Didier Roux, DG adjoint. Nous nous prononcerons à ce sujet dans les prochaines semaines. » Le groupe, qui vient de signer avec l'un de ses principaux clients le renouvellement sur sept ans d'un contrat de « plusieurs dizaines de millions d'euros par an », mise à la fois sur le gain de nouveaux marchés dans son secteur historique et sur une diversification entamée quelques mois avant la crise, notamment dans les secteurs de l'énergie et de la défense.

Miser sur l'Asie et l'Amérique du Nord
« Nous avons des avantages compétitifs importants par rapport à nos concurrents, estime Jean-Claude Maillard. Cela va nous aider à traverser la crise mieux que les autres. Les donneurs d'ordre ont compris qu'une partie des sous-traitants allait avoir de gros problèmes financiers, susceptibles d'engendrer des perturbations industrielles. Par conséquent, ils privilégient un cercle relativement réduit de partenaires, dont nous faisons partie. » Si la situation actuelle ne lui permet pas d'établir des prévisions à court terme, en raison d'un « manque de visibilité », le capitaine d'industrie, qui évoque un projet d'implantation en Chine, mise sur les marchés nord-américain et asiatique – et à plus long terme africain - pour assurer la croissance du groupe lotois. « En Europe, on utilisera probablement moins l'avion dans les prochaines années, reconnaît-il. Mais fort heureusement, l'Europe est devenu un petit marché aéronautique par rapport au reste du monde... »

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