Jacques Gravegeal

26/04/2023

IGP Pays d’Oc

© IGP Pays d'Oc

Président du syndicat IGP Pays d’Oc, il analyse la situation économique des entreprises viticoles sur le site de l’Irqualim (institut régional de la qualité agroalimentaire d’Occitanie), dont il est le vice-président. Concernant l’IGP Pays d’Oc, Jacques Gravegeal explique que l’appellation est « un peu moins impactée » que d’autres par le phénomène de déconsommation du vin rouge. « Le fait que nous vendions des vins cépages joue également en notre faveur. Quant aux rosés et aux blancs, ils se maintiennent, explique le représentant de l’IGP. Quoi qu’il en soit, la période reste complexe. Pendant les premiers mois de la Covid, nous avons perdu le marché des CHR (cafés-hôtels-restaurants) à cause de leur fermeture. Et même si, sur cette période, nos ventes ont augmenté de 17 % dans la grande distribution, nous n’avons pas récupéré la perte des premiers. »

Concernant les perspectives de la viticulture française, Jacques Gravegeal veut inciter les professionnels à se diriger vers l’œnotourisme, à l’image de la stratégie mise en place par les domaines californiens. Ces derniers « ont mis en place de véritables complexes agrotouristiques dont les chiffres d’affaires sont quasiment équivalents aux chiffres d’affaires de la vente de leur vin, analyse-t-il. Je pense que c’est plutôt sur ce paradigme qu’il va falloir s’orienter pour que nous puissions amener une réponse économique aux femmes et aux hommes vignerons de la région. » Enfin, Jacques Gravegeal évoque les défis liés au réchauffement climatique et au manque d’eau : « Le changement climatique que nous sommes en train de vivre est, justement, la réalité de la Californie depuis fort longtemps. De mai à octobre, il ne pleut pas là-bas. Comment ont-ils répondu à cela ? Ils ont créé des retenues collinaires ! Chaque exploitation peut en avoir plusieurs et la vigne est irriguée au goutte-à-goutte. Idem pour l’arboriculture et le maraîchage. » Et pour maintenir « une économie prospère » en Occitanie, le président de l’IGP Pays d’Oc plaide pour un changement de paradigme et un meilleur partage de l’eau : « Regardons ce qui se fait en Australie ou en Israël. Certains pays récupèrent les eaux usées, qui sont fertiles, et les utilisent deux ou trois fois. »

Bloc Abonnement

La Lettre M sur votre bureau chaque mardi, la newsletter quotidienne à 18h, toute l'actualité en temps réel sur lalettrem.fr, les magazines thématiques, le guide « Les Leaders, ceux qui font l’Occitanie », la référence des décideurs d'Occitanie