Geoffroy Roux de Bézieux, Medef

11/04/2019

À l’occasion de la Grande Tribune des Entrepreneurs, organisée par le Medef 31 le 11 avril à Castelmaurou, Geoffroy Roux de Bézieux, président national du Medef, s’est exprimé devant la presse sur les grands sujets de l’actualité économique. Sur le récent report du Brexit au 31 octobre, le patron des patrons s’est dit « soulagé, car la pire des solutions aurait été une sortie sans accord. Mais pour le moment, cela ne résout rien. Il faut que les parlementaires britanniques en finissent, car il n’y a rien de pire que l’incertitude. » Autre sujet d’actualité : la fin du Grand débat. « J’ai dit dès le départ que le mouvement des gilets jaunes était une révolte fiscale et qu’on n’en sortirait pas avec une hausse d’impôts. Il semble désormais que le gouvernement en soit conscient, tant mieux. » Enfin, le président du Medef a réaffirmé sa position quant au recul, qu'il juge « nécessaire », de l’âge de départ à la retraite.

Au sujet du Brexit, Geoffroy Roux de Bézieux fait état d’un « ralentissement de la croissance britannique, qui n’est pas une bonne nouvelle pour les entreprises françaises ». Et d’ajouter : « L’accord, que nous soutenons, est équilibré. Il faut maintenant que les Britanniques prennent leurs responsabilités ». Sur la fin du Grand débat, le président du Medef se veut optimiste : « Si les principales mesures qui sont prises désormais par le gouvernement consistent à baisser les impôts, alors je considère que le bon cap a été pris, même si nous aurions pu éviter six mois de manifestations ». Du mouvement des gilets jaunes, l’homme retire néanmoins deux enseignements. « Tout d’abord, sur la question de la mobilité, nous avions un peu oublié, nous qui contribuons massivement au financement des transports en commun, que 70 % des salariés étaient obligés de prendre leur voiture pour aller travailler, confie-t-il. Nous devons réfléchir à un moyen permettant de rééquilibrer le financement entre transport en commun et transport individuel. » Autre enseignement : le sentiment d’inégalité évoqué par les Français, que Geoffroy Roux de Bézieux explique par le fait que « l’ascenseur social est complètement bloqué ». Avant d’ajouter : « Sur ce sujet, les entreprises jouent pas mal le jeu. Après tout, il est plus simple, aujourd’hui, quand on n’est pas diplômé, d’évoluer dans une entreprise qu’au sein de la fonction publique ! » Sur la question des emplois non pourvus, le président du Medef met en avant, au-delà des « problèmes de formation », l’écart, qu’il juge peu motivant, « entre la rémunération nette du travail et les revenus des aides sociales ». L’âge du départ à la retraite fait également partie des dossiers brûlants évoqués par Geoffroy Roux de Bézieux. « En France, l’espérance de vie est en hausse, se réjouit-il. À côté de ça, nous faisons moins d’enfants, c’est un fait. La vraie question est la suivante : est-ce qu’en restant à un âge de départ à la retraite fixé à 42 ans de cotisations, on finance le système ? La réponse est non. Nous n’avons donc pas le choix. Nous ne pouvons pas faire autre chose que repousser ce seuil. » Dans ce contexte, les entreprises sauront-elles valoriser la place des plus âgés au sein de leurs équipes ? « Il faut que l’on porte un regard différent sur les seniors, reconnaît le président du Medef. Nous devons par ailleurs réfléchir à des systèmes de retraite progressive et de cumul emploi/retraite ».

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