Prism

« En 2023, notre chiffre d'affaires s'élèvera à 500 k€ contre 1,5 M€ en 2022, soit un recul de 80 % alors que la profession affiche une baisse de 90 %, indique à La Lettre M, Christian Curel, président de Prism, fabricant héraultais de masques de protection, le 27 novembre. En 2024, nous espérons retrouver le niveau d’activité de 2022 grâce à notre stratégie de développement et en comptant également sur le stock stratégique qui doit être en partie renouvelé. Mais nous sommes toujours confrontés à la concurrence tarifaire des fabricants asiatiques. » L’entreprise entend développer sa gamme produits (protections individuelles et collectives, désinfection vapeur D-Vap 2000 et 5000, masques pour enfants...), attaquer de nouveaux marchés (tourisme, agro-alimentaire, BTP, crèches, écoles...), et se développer à l’export (Allemagne, Italie, Espagne, Hollande, Belgique).
« D’ici cinq ans, nous visons 50 % d’activité à l’international, contre 5 % actuellement », déclare le dirigeant. Pour autant, Prism - qui n'emploie plus qu'une dizaine de salariés -, ne relâche pas ses efforts et produit actuellement 200 000 masques chirurgicaux et 100 000 masques FFP2 pour une opération Masques solidaires au profit d’associations de patients immonudéprimés (Renaloo, Aides, Vaincre la mucoviscidose et Ellye). « Nos machines sont aussi utilisées par l'entreprise adaptée Gedeas lui permettant au passage de former du personnel reconnu travailleur handicapé », précise Christian Curel. L’entreprise à mission développe une démarche de reclyclage des chutes et produits non conformes et s’appuie aussi sur sa R&D afin de proposer des produits éco-conçus et biodégradables.
Des craintes pour l'avenir de la filière masques sanitaires en France
Pour autant, le dirigeant craint que la filière ne « disparaisse si l’État ne joue pas son rôle sur le stock stratégique de masques sanitaires, indique par ailleurs le président du syndicat des fabricants français de masques comptant une dizaine d’adhérents. Beaucoup de fabricants sont en liquidation ou préfèrent arrêter la fabrication de masques et écouler leurs stocks. » Présent lors de la journée portes ouvertes, Éric Bellet, dirigeant d’Enthon engineering, basé à Lunel (34) et foournisseur des machines utilisées par Prism confirme le contexte de recul du marché des masques en France. « Nous avons actuellement des projets de développement de machines pour masques au Maghreb. Mais, en France nos marchés s’orientent vers le bâtiment (bandes pour le placo, NDLR), l’hygiène médicale et l’agro-alimentaire », précise Éric Bellet.