La Lettre M

CCI 30 : les dégâts des guerres de pouvoir

Les faits: 

Éric Giraudier (UPE 30) est élu le 6/9, d’une courte tête (trois voix d’avance, face à Philippe Viala, ex-Enedis), à la présidence de la CCI du Gard, après 10 mois de guérilla gardoise : et maintenant ?

L'analyse: 

Le constat est partagé par les acteurs locaux : les dégâts causés par cette séquence laisseront des traces. « En termes d’images vis-à-vis de l’entreprise et des institutionnels, cet épisode rejaillit de façon négative sur l’ensemble du monde consulaire (CCI, Chambre de métiers, chambre d’agriculture, NDLR), analyse Henry Brin, président de la CMA 30. Je suis élu depuis un an, et à chaque visite sur le terrain, j’ai toujours quelqu’un qui me fait un commentaire relatif à l’imbroglio à la CCI, en disant : ‘Vous’. Je peux comprendre cette confusion entre consulaires, car nous avons les mêmes missions. D’où le fait, d’ailleurs, que nous travaillions à un regroupement. »
La situation de blocage a freiné des dossiers économiques stratégiques, comme, par exemple, le positionnement des PME du département dans le projet Grand Carénage d’EDF, concernant des centrales de la vallée du Rhône. « Les autres départements, eux, n’attendent pas pour se placer vis-à-vis des donneurs d’ordres », s’agace un expert. Plus factuellement, le versement de subventions à des associations de commerçants, de règlement de factures etc. a pris du retard, suite à l’invalidation, en juillet par le tribunal administratif, de la première élection d’Éric Giraudier, fin février. Ce dernier évoque le chiffre de 600 k€. « Il faut retrouver de la sérénité, résume un directeur de site industriel. On a perdu du temps et l’image donnée, celle de guerres de pouvoir qui volent pas, de potentats locaux où les egos priment sur l’intérêt général, est déplorable. Le Gard est loin de Toulouse, nouvelle capitale régionale où siège la CCI de région (Blagnac, NDLR). On n’avait pas besoin de cela. » Au rang des explications, une rivalité historique entre Nîmes et Alès, « dont les ex-CCI n’ont jamais travaillé ensemble, analyse un proche d’Éric Giraudier. Même les médias locaux opposent avec délectation les Nîmois et les Alésiens ». De son côté, la préfecture de région « demande au nouveau président Giraudier d’inscrire à l’ordre du jour de la prochaine AG (a priori 26 ou 27/9) toutes les décisions prises depuis le 27/2 (date de sa première élection), afin de procéder à un nouveau vote, pour sécuriser juridiquement ces décisions. Le sujet le plus important est le budget 2017 ».

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