Fil infos

Hérault
|
Viticulture
| 26/04/2019

Terra Hominis et la Safer Occitanie unis pour soutenir les vignerons

« Comment demain garder la terre nourricière ici et comment alléger le portage du foncier ? » Tels sont les enjeux auxquels souhaitent répondre Terra Hominis (fondateur : Ludovic Aventin, création en 2011) et la Safer Occitanie (président : Dominique Granier). Réunis le 25 avril à l’occasion du 1er salon des vignerons accompagnés par Terra Hominis, Ludovic Aventin et Dominique Granier annoncent leur volonté de renforcer leur collaboration, notamment via la création d'une association commune. « Nous travaillons à la création d’une association portant sur la transition viticole d’un point de vue social, économique… annonce Ludovic Aventin. Elle sera ouverte à des personnes de différents horizons, aux associés de Terra Hominis, la Safer. Nous en avons aussi discuté avec la Chambre d’agriculture d’Occitanie. » L’association devrait voir le jour cet été. Au-delà du projet d'association, les deux entités souhaitent accroître leur coopération visant à aider des jeunes vignerons à s'installer. « Nous avons déjà travaillé ensemble sur deux dossiers (sur un total de 18, NDLR) », indique Dominique Granier.

Concrètement, Terra Hominis (1 800 associés, 100 ha vendus, 18 projets à son actif essentiellement en ex-LR et 2 en Nouvelle-Aquitaine, 5 projets en cours) accompagne des vignerons souhaitant exploiter des terres mais ne disposant pas des moyens financiers suffisants pour les acquérir. La structure apporte une solution de crowdfunding (financement participatif) destinée à des actionnaires prêts à investir financièrement mais aussi humainement dans le projet en achetant une part de ces terres « Un projet représente en moyenne 120 associés-actionnaires qui vont faire la promotion du vin produit auprès de leurs proches, ce sont des ambassadeurs, voire des amis », explique Ludovic Aventin. Le rendement de ce placement particulier est payé en bouteilles. Le montant moyen d’une participation est de 1 500 €. De son côté, la Safer Occitanie, qui assure une mission d’aménagement du foncier agricole, peut préempter des terres afin d’empêcher leur acquisition par un négociant important et surtout de permettre à un jeune vigneron de s’installer. « Si le projet porte sur une exploitation en bio, il est prioritaire »​, précise Dominique Granier

Ludovic Aventin et Dominique Granier alertent également sur l’urgence de la situation pour le secteur agricole. « Au niveau national, entre 2014 et 2017, le nombre d’installations en agriculture a baissé de 34 % », déplore Ludovic Aventin. « Pour 5 départs d’agriculteurs (retraite, déménagement…), il y a 2 installations, s'alarme Dominique Granier, ancien président de la Chambre d’agriculture du Gard. Il y a 30 ans, le Gard comptait 20 000 agriculteurs, aujourd’hui ils ne sont plus que 5 000. » Une tendance qui s’explique notamment par le coût d’une installation. « Un jeune viticulteur qui n’hérite pas des terres de ses parents aura des difficultés à se lancer et être suivi par les banques. L’investissement de base pour le foncier, les machines, l’équipement... est de 200 k€ au minimum. Il faut aussi prévoir un fonds de roulement et une réserve pour compenser l'impact des aléas climatiques. » Au-delà de la viticulture, Terra Hominis s’intéresse aussi à d’autres cultures telles que les olives, la truffe ou encore le miel, « mais il faut que le projet inclue aussi la viticulture », souligne Ludovic Aventin.

 

Stéphanie Roy / roy@lalettrem.net
Bloc Abonnement

La Lettre M sur votre bureau chaque mardi, la newsletter quotidienne à 18h, toute l'actualité en temps réel sur lalettrem.fr, les magazines thématiques, le guide « Les Leaders, ceux qui font l’Occitanie », la référence des décideurs d'Occitanie